Inaugurés ensemble le 16 mars, ces deux événements au Club marquent notre actualité des prochains mois. Notre présidente Aude Ferbos est revenue sur les étapes de ce retour aux manifestations "présentielles", après les années de pandémie, au moment où de nouveaux événements marquent le journalisme dans le monde entier
« Merci pour cette magnifique expo photo, le travail d’Alexis Lopez avec la commission dédiée du Club ! L’un des faits marquants des deux dernières années a été traité par les journalistes français, ukrainiens et russes. » La présidente du Club de la Presse a accueilli la soixantaine de journalistes, de communicants, d’autres acteurs de l’information et d’étudiants venus au 9 rue des Capérans à Bordeaux pour un double événement : une série de photos d’un reporter originaire de notre région qui a couvert la guerre en Ukraine, et la sortie de l’annuaire du Club.
Un envoyé spécial témoigne en images
Auteur, réalisateur et photoreporter, « couteau suisse » comme il se dénomme avec humour, Alexis Lopez est d’abord photographe de presse (Paris Match, Le Figaro, Géo, etc.). Il travaille aussi pour la télévision, le cinéma et dans la création de contenus pour les réseaux sociaux. En 2019, il a parcouru l’Oural pré-polaire à pied et en radeau et en a tiré un film documentaire pour Ushuaïa TV et des vidéos en ligne sur Youtube.
De 2020 à 22, il a fait un moyen-métrage sur la déshumanisation au travail. Récemment il a réalisé un voyage au Kirghizistan sur les traces de l’exploratrice des années 30, Ella Maillart. Pour ses reportages, il a fait une immersion de 42 semaines auprès des streets-medics de Bordeaux, au cours du mouvement des Gilets Jaunes, le portrait de Youcef Meceri danseur immigré et handicapé, ainsi que la couverture d’une partie du conflit en Ukraine. « Aujourd’hui, note-t-il, on n’a plus le luxe de travailler dans les mêmes conditions là-bas. »
C’est ce dernier reportage qui a été signalé au Club par Gabriel Taieb pour faire une exposition. « Avec Alexis, nous sommes partis d’une famille de conscrits, pour partager la vie des civils là-bas. Nous avons pu en montrer les aspects humains et émouvants. » précise Philippe Roy, de l’Union des Photographes Professionnels (UPP), qui parraine cette action.
La commission internationale du Club a apporté son appui dans le choix des photos sélectionnées sur plusieurs dizaines. « Notre objectif, précise pour la commission Claude Ader-Martin, était de pouvoir ensuite mettre l’expo en face de scolaires, sans les mettre face à des choses horribles, donc en restant volontairement hors du sensationnel. » Donc elle pourra être utilisée dans les actions d’éducation aux médias, dont la semaine nationale commence le 27 mars. Le photographe est prêt à s’associer à des conférences sur le terrain. L’expo comprend trois grandes vagues : avant la guerre, puis lors de son déclenchement, et ses terribles effets sur les populations civiles. « L’idée de cette exposition, explique Alexis Lopez, est de raconter la vie des civils par le fil. Merci à vous de faire voir le jour à ce projet. »
Il guidera ensuite les participants d’un cadre à l’autre en racontant les péripéties de ses reportages.
Un annuaire de 254 médias en 156 pages
Deuxième événement de la soirée, le lancement du nouvel annuaire du Club de la presse. « Je remercie, au nom du conseil d’administration, a déclaré Aude Ferbos, Pauline et Justine pour le travail qu’elles ont accompli. » Les réalisatrices de l’annuaire ont tout d’abord organisé un concours pour désigner l’auteur.trice des illustrations de l’annuaire. C’est Emilie Franc, élève à l’Ecole Sup de Pub de Bordeaux, qui est lauréate de la troisième édition du concours « Croquez le Club« .
« J’ai voulu représenter l’humain dans les illustrations, explique la gagnante, le mettre au premier plan. » Cela donne, pour chaque profession, des jeux de couleurs porteurs de signes de spécialités.
Les fichiers des adhérents ont été passés au crible, avec la commission annuaire, pour les vérifier, ajouter des nouveaux membres et réaliser la mise en page de l’annuaire. Le résultat est un ouvrage facile à manier, avec un ressort de maintien des 156 pages, qui présentent tout d’abord 254 médias dans la partie « Guides des médias de Nouvelle-Aquitaine ».
Ensuite, les journalistes adhérents au Club, les acteurs de l’information, les communicants et autres attachés de presse, plus les 10 écoles de journalisme ou de communication, les étudiants, et les 32 Clubs de la Presse de France.
Une page spéciale recense les quinze plus grands événements concernant les médias en France, du Festival Imprimé (Cenon, 31 mars au 4 avril), des Assises du journalisme à Tours (27 mars/1er avril) aux Tribunes de la Presse à Bordeaux (nov.23) en passant par la Semaine des médias à l’école (27 mars/1er avril) ou la Journée mondiale de la liberté de la presse (3 mai), entre autres exemples.
Pauline Even, la coordinatrice du Club, « remercie Justine, qui nous aide beaucoup et reste dans la profession, où elle va se consacrer à l’éducation aux médias. » Autre mouvement à noter, la nomination comme chargé de mission « Editorial« , de Philippe Loquay, dont Alexandre Marsat, vice-président, souligne « qu’il s’est considérablement investi durant neuf ans au conseil du Club, ce dont il faut le remercier ».
La reprise des événements au Club
L’activité habituelle qui a repris avec les conférences de presse est aussi complétée par l’appui aux actions de soutien aux journalistes, dans la région mais aussi partout ailleurs. Et Richard Hecht, vice-président, présente à l’assistance Mansoor, un confrère Afghan « qui est arrivé en nous disant : je ne viens pas pour moi mais pour cinq confrères Afghans qui sont restés là-bas. Nous nous sommes renseignés, il n’y avait plus d’avions affrétés pour les faire venir, ce fut un coup de massue. Les portes étaient fermées, mais Mansoor a continué à travailler pour ses collègues et pour la liberté. Je pense que notre liberté nous engage, on peut accomplir des missions dans nos statuts, pour l’accueil des journalistes étrangers. Nous sommes aussi là pour défendre les journalistes.»
Il rend également hommage à l’épouse du confrère, qui lutte pour les femmes Afghanes. Une carte de presse de la Fédération Internationale des Journalistes est remise à Mansoor, « c’est un sésame, dit Richard, un espoir pour toi et pour nous. »
Il appartient à Simon Barthélémy, vice-président, d’attirer l’attention sur une autre action du Club : « le focus sur les jeunes médias« . Il présente La Clameur, projet de jeunes passionné.e.s du son « et notamment trois femmes issues de l’immigration »qui ont créé le Podcast Social Club. « Nous sommes une équipe de 30 personnes actives et 250 adhérents. Nous avons commencé en 2020, avec notamment des productions podcasts sur l’esclavage ou l‘extrême droite. »
Il sera encore question de ces actions, et d’autres, comme conclut la présidente Aude Ferbos. Elle énumère « les étapes de reprise de notre agenda présentiel : bientôt une rencontre avec Noël Mamère, le 23 mars pour son nouveau livre. Ensuite le 30 mars, le journalisme de solutions, et aussi un atelier sur la création. Nous poursuivons également l’exploration des coulisses des médias régionaux : le 27 avril nous serons à France-Bleu Gironde. Puis il y aura la présentation d’un livre de Violaine Attimont sur la justice ecclésiastique, et nous inviterons un acteur majeur pas encore vu en conférence de presse, sur des sujets moins officiels. Et cela continue, n’hésitez pas à nous donner vos idées ! »