Ce vendredi 7 juin, Agnès Grangé, déléguée régionale du groupe La Poste en Aquitaine, était l’invitée du déj « off », organisé par le Club. Un déjeuner convivial, qui nous a permis de mieux cerner les changements importants en cours au sein de cette grande entreprise publique. Le ton des échanges était tout à fait libre entre lire la suite
Ce vendredi 7 juin, Agnès Grangé, déléguée régionale du groupe La Poste en Aquitaine, était l’invitée du déj « off », organisé par le Club. Un déjeuner convivial, qui nous a permis de mieux cerner les changements importants en cours au sein de cette grande entreprise publique.
Le ton des échanges était tout à fait libre entre Agnès Grangé et les journalistes présents représentant des médias nationaux et régionaux (Les Echos, Le Monde, Le Point, Sud Ouest, Le Journal des Entreprises, La Tribune, Objectif Aquitaine). Sans langue de bois, Agnès Grangé s’est livrée à la presse et a répondu aux questions. Elle a débuté l’entretien par un historique rapide et nécessaire de La Poste. Souvenez-vous il y a 30 ans, on parlait encore des PTT, qui ont traversé les deux guerres mondiales et assisté en 1959, à l’extinction du télégraphe. Ce n’est qu’en 1987 que la marque La Poste remplace définitivement et officiellement les PTT. « En France, c’est la plus ancienne banque, mais elle n’en avait pas les statuts », rappelle la déléguée régionale du groupe en Aquitaine. Car, « Bruxelles craignait que l’activité courrier finance la banque », explique-t-elle. En clair, qu’il s’agisse d’une concurrence déloyale.
La Poste, un modèle unique au monde
En 2006, elle est officiellement devenue La Banque Postale. Le début d’une nouvelle ère. « La révolution que nous sommes en train de vivre est plus importante encore que celle des 20 dernières années », analyse Agnès Grangé. Dans le même temps, le groupe La Poste a conservé ses quatre missions de service public, qui en font un modèle unique au monde. C’est à dire le service universel du courrier-colis, l’accessibilité bancaire (95% des SDF, 50% de personnes au RSA…), la contribution à l’aménagement du territoire (1 bureau de Poste à moins de 5 km des habitations ou 20 minutes en montagne), la distribution de la presse. Il existe pas moins de 17 300 « points de contact » en France. Le modèle de La Poste est si complexe, que l’entreprise publique est en relation avec sept ministères (Bercy, logement social, aménagement du territoire…).
Une révolution en cours
Les évolutions de ces dernières décennies ont été nombreuses. La Poste a vu son activité courrier diminuer progressivement sous l’effet du numérique. Un phénomène amplifié par la crise économique. Il y a trois ans, les colis représentaient moins de 10% du chiffre d’affaires de l’entreprise. Aujourd’hui, c’est 25%. Même chose pour La Banque Postale. Le courrier en revanche chute de 6% par an, alors que leurs prévisions étaient de 3%. Mais, La Poste a 60% du marché des colis grâce à l’essor d’Internet et de clients tels Amazon… Ce qui va amener certaines réorientations. La Poste pourrait davantage devenir logisticien. Le plan stratégique est actuellement en cours de révision.
L’Aquitaine a de nombreuses particularités
Le groupe La Poste, c’est 250 filiales en France et à l’étranger. Dans la région, elle représente pas moins de 16 000 salariés ! L’Aquitaine a plusieurs particularités. Tous les ans, le secrétariat du Père Noël, qui reçoit un million de lettres en provenance du monde entier, s’installe à Libourne. La direction informatique des services financiers est à Gradignan, où travaillent 2 000 salariés. L’imprimerie des timbres de la Poste est à Périgueux. Et ce ne sont que quelques exemples des spécificités aquitaines.
Une grande professionnelle, passionnée par son métier et le service public
A l’écouter, on sent la passion, chevillée au corps. « J’aurais pu être trader avec ma formation d’ingénieur en produits financiers, mais j’ai préféré les valeurs de La Poste », confie-t-elle. Elle connaît bien la réalité du terrain et a occupé de nombreuses fonctions au sein du groupe. « J’ai même travaillé dans les bureaux de poste ». Une professionnelle, qui mérite d’être davantage médiatisée.
Nicolas César