Cartes de presse-visuel-tribune

Voici leur texte commun publié sur Telerema.fr et la réponse officielle de la Commission de la Carte d'Identité des Journalistes Professionnels.

Nous, journalistes d’investigation, reporters, réalisateurs de documentaires, correspondants de presse, photo-journalistes, nous retrouvons dans une situation paradoxale : exercer notre métier avec passion, engagement et reconnaissance. Mais sans carte de presse. C’est aujourd’hui le cas de près de la moitié des lauréats du prix Albert-Londres, de nombreux lauréats de prix internationaux de photojournalisme (World Press, Visa pour l’image), de certains lauréats du prix Bayeux des correspondants de guerre, et d’une partie de la profession au sein de laquelle le malaise grandit.

Pourquoi la carte de presse demeure-t-elle si importante pour nous ? Parce qu’il s’agit d’un outil de travail, souvent indispensable, et parfois vital. En France, la carte est un gage de crédibilité et de sérieux auprès de nos interlocuteurs. Elle permet d’accéder aux bâtiments publics et gouvernementaux, d’aller interviewer des ministres ou des parlementaires, d’accéder aux audiences des tribunaux, bref, de suivre la bonne marche de la vie démocratique. Durant les manifestations, elle permet de traverser les lignes de police en évitant de se faire molester, arrêter ou confisquer notre matériel. En cette période de pression accrue sur la liberté d’expression et sur le secret des sources, elle est aussi, parfois, un rempart contre certaines dérives. À l’étranger, notamment dans les zones de guerre, la carte de presse est un outil essentiel pour traverser les check-points et faire notre métier sur la ligne de front. La carte de presse permet de se sortir d’un mauvais pas, d’une accusation d’espionnage, par exemple, avant que la situation empire. Elle permet parfois d’obtenir l’aide des forces de l’ordre locales dans une émeute, juste avant un lynchage.

Nous en sommes arrivés à des extrémités absurdes : une partie des journalistes travaillant pour des médias publics ou privés doivent se procurer de fausses cartes de presse pour assurer leur mission. Il n’est pas acceptable qu’une part grandissante de la profession soit contrainte d’exercer en dehors du cadre protecteur d’un statut légal de journaliste. Cela représente une menace grave à la liberté d’informer. Devons-nous attendre, pour être entendus, qu’une consœur ou qu’un confrère perde la vie dans l’exercice de son métier faute d’avoir pu être identifié comme journaliste ? À quoi sert la carte de presse, sinon à déterminer qui exerce ou non la profession de journaliste ?

Les États généraux de l’information travaillent actuellement à la question de l’avenir des médias d’information et du journalisme. À cette occasion, nous dénonçons la scission instaurée au fil des années entre les journalistes salariés et les journalistes free-lance, de plus en plus nombreux à travailler sous des statuts multiples. La carte de presse est attribuée par une instance qui se fonde sur une loi qui ne reflète plus la réalité du journalisme actuel, touché comme d’autres secteurs par une forme d’ubérisation. Pour la CCIJP (Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels), seule compte la nature du contrat passé avec l’employeur, sans égard pour la nature journalistique du travail réalisé. La CCIJP ignore tout critère déontologique et manque à son devoir de protection des plus précaires d’entre nous.

Nous en sommes arrivés à des extrémités absurdes : une partie des journalistes travaillant pour des médias publics ou privés doivent se procurer de fausses cartes de presse pour assurer leur mission. Il n’est pas acceptable qu’une part grandissante de la profession soit contrainte d’exercer en dehors du cadre protecteur d’un statut légal de journaliste. Cela représente une menace grave à la liberté d’informer. Devons-nous attendre, pour être entendus, qu’une consœur ou qu’un confrère perde la vie dans l’exercice de son métier faute d’avoir pu être identifié comme journaliste ? À quoi sert la carte de presse, sinon à déterminer qui exerce ou non la profession de journaliste ?

La loi prévoit que les professionnels percevant plus de 50 % de leurs revenus en exerçant une activité journalistique puissent obtenir la carte de presse. Plusieurs jurisprudences du Conseil d’État précisent que « seule la nature du travail réalisé confère la qualité de journaliste ». Mais en pratique, la carte est aujourd’hui systématiquement refusée à plusieurs catégories de professionnels : des correspondants locaux en France ou à l’étranger, les journalistes-réalisateurs de reportages et de documentaires, les journalistes d’investigation qui publient leurs enquêtes sous forme de livres, les photojournalistes. Si les journalistes free-lance sont, au gré de leurs contrats, alternativement auteurs, réalisateurs, salariés ou entrepreneurs, c’est qu’ils ne peuvent gagner leur vie qu’en multipliant les contrats et les formats.

Nous, signataires de cette tribune, dénonçons la position de la CCIJP qui nous semble à la fois absurde, dépassée, et d’une grande injustice sociale. Nous demandons une évolution du mode d’attribution de la carte de presse et nous plaidons pour que la nature journalistique de notre travail soit un critère déterminant pour l’obtenir, comme c’est le cas chez la plupart de nos voisins européens.

SIGNATAIRES : Feurat ALANI, Prix Albert-Londres 2019 ; Fulvia ALBERTI, journaliste, réalisatrice ; Fabrice ARFI, journaliste, coresponsable du pôle Enquêtes de Médiapart ; Manon BACHELOT, journaliste ; Christophe BARREYRE, Prix Albert-Londres 2018 ; Ève BARTOLI, journaliste et réalisatrice ; Auriane BAUDIN, journaliste et réalisatrice ; Aurélie BAZZARA-KIBANGULA, journaliste, correspondante de France 24 à Kinshasa ; Céline BÉAL, journaliste et correspondante en Autriche ; Margaux BENN, Prix Albert-Londres 2022 ; Stéphane BENTURA, journaliste et réalisateur ; Walid BERRISSOUL, journaliste et réalisateur ; Nicolas BERTRAND, correspondant de France Télévisions à Dakar ; Émilie BLACHÈRE, journaliste ; Lise BLANCHET, Prix Albert-Londres 1992 ; Frédéric BOISSET, journaliste à BFMTV ; Ksenia BOLCHAKOVA, Prix Albert-Londres 2022 ; Martin BOUDOT, journaliste réalisateur, finaliste prix Albert-Londres 2023 ; Sophie BOUILLON, Prix Albert-Londres 2008 ; Kilian LE BOUQUIN, journaliste pour le bureau de France Télévisions à Dakar ; Denis BOUTELIER, journaliste et producteur ; Clémence BRAGARD, journaliste et réalisatrice Jenna Le BRAS, journaliste indépendante ; Benoît BRINGER, journaliste réalisateur ; Pedro BRITO DA FONSECA, journaliste, réalisateur, chef opérateur ; Christophe BRULÉ, producteur ; Hervé BRUSINI, président du prix Albert-Londres, lauréat en 1991 ; Loraine CANAYER, réalisatrice indépendante ; Jean-Pierre CANET, journaliste réalisateur, collectif Informer n’est pas un délit ; François CARDONA, journaliste et réalisateur ; Sarah CARPENTIER, journaliste et réalisatrice ; Aliénor CARRIÈRE, journaliste et réalisatrice ; Victor CASTANET, Prix Albert-Londres 2022 ; Marwan CHAHINE, journaliste et écrivain ; Solène CHALVON FIORITI, journaliste et réalisatrice ; Florence de CHANGY, journaliste correspondante à Hong Kong ; Marine CHASSANG, journaliste, réalisatrice ; Marie de la CHAUME, direction des magazines de France Télévisions ; Lucile CHAUSSOY, journaliste pour le bureau de France Télévisions à Dakar ; Alice COHEN, journaliste et réalisatrice ; Vincent de COINTET, journaliste auteur-réalisateur, ancien président de la Guilde des auteurs et réalisateurs de reportages et documentaires (Garrd) ; Benoît COLLOMBAT, grand reporter à France Inter ; Éric COLOMER, journaliste, producteur ; Marine COURTADE, journaliste, réalisatrice, finaliste prix Albert-Londres 2016 ; Élodie COUSIN, journaliste, correspondante de France 24 à Nairobi, présidente de Nouvelles d’Afrique production ; Thierry CRUVELLIER, journaliste et auteur, rédacteur en chef du site Justice info ; Jennifer DESCHAMPS, journaliste et réalisatrice ; Caroline DIEBOLD, journaliste et réalisatrice ; Leïla DJITLI, journaliste et réalisatrice à Radio France ; Chloé DOMAT, journaliste et réalisatrice indépendante ; Miyuki DROZ ARAMAKI, réalisatrice et fondatrice de Caravelle productions ; Martin DUMAS-PRIMBAULT, journaliste correspondant en Égypte ; Maryline DUMAS, journaliste indépendante, correspondante en Tunisie ; Caroline DUMAY, journaliste, réalisatrice, correspondante France 24 en Afrique australe ; Emmanuel DUPARCQ, Prix Albert-Londres 2011 ; Lily ECLIMONT, réalisatrice ; Charles EMPTAZ, grand reporter, Prix Bayeux, Étoile de la Scam ; Aude FAVRE, journaliste et présidente de l’association Fake off ; Clarisse FELETIN, journaliste et réalisatrice ; Sébastien FARCIS, journaliste correspondant en Inde et Asie du Sud-Est ; Samuel FOREY, Prix Albert-Londres 2017 ; Julien FOUCHET, Prix Albert-Londres 2014 ; Fabien FOUGÈRE, journaliste pour le bureau de France Télévisions à Dakar ; Jérôme FRITEL, journaliste et réalisateur ; Emmanuel GAGNIER, rédacteur en chef de Cash Investigation ; Jean-Jacques LE GARREC, Prix Albert-Londres 1993 ; Élise GAZENGEL, journaliste correspondante en Espagne ; Laurence GEAI, journaliste, photoreporter, World Press Photo 2021 ; Antoine GENTON, directeur adjoint de l’information de TV5 Monde ; Jules GIRAUDAT, journaliste d’investigation et réalisateur ; Laure GIUILY, journaliste et correspondante en Italie ; Gary GRABLI, journaliste et réalisateur indépendant ; Nathalie GROS, journaliste ; Sophie GUIGNON, réalisatrice et correspondante au Liban ; Mégane GUILLAUME, journaliste pour le bureau de France Télévisions à Dakar ; Elisa HÉLAIN, journaliste et réalisatrice indépendante ; Pascal HENRY, journaliste réalisateur ; Guillaume HERBAULT, photojournaliste, World Press Photo 2009, 2012 et 2022 ; Nolwenn HERVÉ, journaliste et réalisatrice ; Blandine HUGONNET, journaliste indépendante ; Étienne HUVER, Prix Albert-Londres 2016 ; Romain ICARD, réalisateur, finaliste prix Albert-Londres 2004, 2008, 2012 ; Nicolas JAILLARD, journaliste ; Alexandra JOUSSET, réalisatrice, productrice, Prix Albert-Londres 2022 ; Pierre GAULT, journaliste et réalisateur ; Marianne KERFRIDEN, journaliste, réalisatrice, présidente de la Guilde des auteurs réalisateurs de reportages et de documentaires (Garrd) ; Sammy KETZ, Prix Albert-Londres 1988 ; Delphine KLUZEK, journaliste et productrice ; Olivier LABAN-MATTEI, photojournaliste indépendant (agence Myop), World Press Photo 2009, 2010, 2011 ; Thomas LAFARGE, journaliste et réalisateur ; Sophie LAGACHE, journaliste et réalisatrice ; Dominique LAGROU-SEMPÈRE, journaliste, grand reporter ; Hélène LAM TRONG, Prix Albert-Londres 2023 ; Émilie LANÇON, journaliste et réalisatrice ; Roméo LANGLOIS, Prix Albert-Londres 2013 ; Wandrille LANOS, journaliste réalisateur, finaliste prix Albert-Londres 2023 ; Fabrice LAUNAY, Prix Albert-Londres 2007 ; Stéphanie LEBRUN, journaliste, productrice, directrice du CFJ ; Marion LECLERCQ, journaliste et réalisatrice ; Joël LEFEBVRE, rédacteur en chef reportage de l’émission C dans l’air ; Nicolas LEGENDRE, Prix Albert-Londres 2023 ; Gwenlaouen LE GOUIL, Prix Albert-Londres 2007 ; Claire LEISINK, journaliste réalisatrice ; John-Paul LEPERS, journaliste, réalisateur ; Sylvain LEPETIT, Prix Albert-Londres 2014 ; Pauline LIÉTAR, journaliste réalisatrice ; Manon LOIZEAU, Prix Albert-Londres 2006 ; Lorenza PENSA, journaliste correspondante en Italie ; Patrice LORTON, producteur ; Julie LOTZ, journaliste réalisatrice, finaliste prix Albert-Londres 2023 ; Alain LOUYOT, Prix Albert-Londres 1985 ; Élise LUCET, Cash Investigation et Envoyé spécial ; Pierre-Emmanuel LUNEAU-DAURIGNAC, journaliste et réalisateur ; Gilles de MAISTRE, Prix Albert-Londres 1990 ; Émilienne MALFATTO, Prix Albert-Londres 2021 ; Jean-Baptiste MALET, Prix Albert-Londres 2018 ; Louise MALNOY, journaliste correspondante en Italie ; Alexis MARANT, Prix Albert-Londres 2006 ; Jean-Paul MARI, Prix Albert-Londres 1987 ; Céline MARTELET, journaliste indépendante ; Florence MARTIN-KESSLER, fondatrice de Live Magazine, ex-pensionnaire de la résidence Nieman pour le journalisme, Harvard ; Florie MARTIN, journaliste réalisatrice ; Catalina MARTIN-CHICO, photojournaliste World Press 2019 ; Benjamin MATHIEU, journaliste, cofondateur du média Le Moment ; Marie MAURICE, journaliste-réalisatrice ; Noémie MAYAUDON, journaliste et réalisatrice ; Élise MENAND, journaliste et réalisatrice ; Sandra MEHL, photojournaliste et réalisatrice ; Claire MEYNIAL, Prix Albert-Londres 2016 ; Leila MINANO, journaliste indépendante ; Alfred de MONTESQUIOU, Prix Albert-Londres 2012 ; Arnaud MULLER, journaliste réalisateur ; Florent MULLER, journaliste et réalisateur ; Xavier MUNTZ, journaliste et réalisateur indépendant ; Anne NIVAT, Prix Albert-Londres 2000 ; Christophe NICK, journaliste, auteur et réalisateur ; Sophie NIVELLE-CARDINALE, Prix Albert-Londres 2016 ; Alice ODIOT, Prix Albert-Londres 2012 ; Sylvain PAK, journaliste et réalisateur ; Rithy PANH, Prix Albert-Londres 2004 ; Salomé PARENT-RACHDI, journaliste ; Julia PASCUAL, journaliste ; Jean-Louis PREZ, journaliste et producteur ; Franck PETIT, rédacteur en chef adjoint de Justice info ; Coralie PIERRET, journaliste ; Virginie PLAUT, journaliste et réalisatrice ; Anne POIRET, Prix Albert-Londres 2007, représentante des auteurices d’œuvres journalistiques à la Scam ; Laure POLLEZ, journaliste et réalisatrice indépendante ; Delphine PRUNAULT, réalisatrice ; Richard PUECH, réalisateur ; Philippe PUJOL, Prix Albert-Londres 2014 ; Tetiana PRYIMACHUK, journaliste réalisatrice indépendante ; Stenka QUILLET, journaliste et réalisatrice ; Andréa RAWLINS-GASTON, réalisatrice et productrice ; Chloé RÉMOND, journaliste et réalisatrice ; Jean-Baptiste RENAUD, journaliste et réalisateur ; Bastien RENOUIL, journaliste et réalisateur, correspondant de France 24 à Nairobi ; Alexandre RITO, journaliste indépendant ; François RIHOUAY, journaliste, correspondant de France 24 et Arte au Canada ; Sonia ROLLEY, journaliste et réalisatrice ; Camille ROPERCH, journaliste et réalisatrice ; Basile ROZE, journaliste et réalisateur ; Axelle de RUSSÉ, photographe, Prix Canon de la femme photojournaliste Visa pour l’image 2007 ; Émilie SAJOT, journaliste-reporter d’images et réalisatrice ; Nathalie SAPENA, journaliste à France Télévisions ; Patrick SCHMITT, Prix Albert-Londres 1989 ; Magali SERRE, journaliste réalisatrice, présidente de Disclose ; Jérôme SESQUIN, réalisateur ; Jean-Bernard SCHMIDT, journaliste, producteur, directeur délégué du CFJ ; Ilioné SCHULTZ, journaliste et réalisatrice ; Taha SIDDIQUI, Prix Albert-Londres 2014 ; Veronika SIEJAK, journaliste et réalisatrice ; Constantin SIMON, journaliste correspondant de France 24 à Bangkok ; Manuel TISSIER, grand reporter à France Télévisions ; Lise THOMAS-RICHARD, réalisatrice indépendante ; Albane THIROUARD, journaliste correspondante à Nairobi ; Frédéric TONOLLI, Prix Albert-Londres 1996 ; Florent TORCHUT, journaliste indépendant ; Olivier TOSCER, journaliste et réalisateur ; Marion VAN RENTERGHEM, Prix Albert-Londres 2003 ; Nicolas VESCOVACCI, journaliste, collectif Informer n’est pas un délit ; Véronique DE VIGUERIE, photoreporter, Visa d’or 2018, Prix Bayeux 2010, World Press 2009 ; Antoine VITKINE, journaliste et réalisateur ; Tristan WALECKX, Prix Albert-Londres 2017 ; Maud WATINE, journaliste indépendante, JRI et réalisatric ; Saskia WEBER, journaliste et réalisatrice ; Nolwenn WEILER, journaliste ; Delphine WELTER, journaliste et réalisatrice ; Margot ZAPARUCHA, journaliste et réalisatrice.

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Liens utiles :

En savoir plus sur les conditions d’obtention de la carte de presse : http://www.ccijp.net/article-10-conditions-d-attribution-de-la-carte-professionnelle.html

Lire les témoignages de 3 journalistes lauréats du Prix d’Albert Londres sur Telerama.fr : https://www.telerama.fr/debats-reportages/refuses-de-la-carte-de-presse-trois-journalistes-laureats-du-prix-albert-londres-temoignent-7018912.php

Lire la réaction de la CCIJP (Commission de la Carte d’Identité des Journalistes Professionnels), en réponse à la tribune : http://www.ccijp.net/communication_reseau/nljanv24/html/page3.html

Le communiqué de presse des membres du bureau de la CCIJP : http://www.ccijp.net/article-208-confortons-le-statut-de-journaliste-professionnel-et-sa-carte-d-identite.html

La réaction de l’association Profession Pigiste publié le 26/01/24 : https://pigiste.org/journalistes-et-attribution-de-la-carte-de-presse/

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