Image illustrant l'article sur le pigiste d'aujourd'hui.

Journalistes Reporters d’Images (JRI), rédacteurs, dessinateurs ou photographes de presse… indépendants ou permanents… C’est une sacrée nébuleuse que renferme le monde du journalisme et de l’information. Et les pigistes, quelle part en possèdent-ils ? A l’échelle locale, la Nouvelle-Aquitaine, derrière l’Île-de-France et la Bretagne, est la région rassemblant le plus de pigistes détenteurs de la lire la suite

Journalistes Reporters d’Images (JRI), rédacteurs, dessinateurs ou photographes de presse… indépendants ou permanents… C’est une sacrée nébuleuse que renferme le monde du journalisme et de l’information. Et les pigistes, quelle part en possèdent-ils ?

A l’échelle locale, la Nouvelle-Aquitaine, derrière l’Île-de-France et la Bretagne, est la région rassemblant le plus de pigistes détenteurs de la carte de presse (1) ! L’étude en recense 255 dans la région du Sud-Ouest.

1001 pigistes
En 2019, ce sont un peu plus de 35 000 cartes de presse qui sont attribuées à des journalistes à travers l’hexagone. Parmi eux, la part des pigistes est de plus en plus importante. En effet, en 2013 seulement 28% des détenteurs d’une carte de presse étaient pigistes. En 2018, ils sont 42% (1). Cette part qui s’accroît, elle s’explique par l’intérêt grandissant des jeunes apprenants du métier. Effectivement, c’est un nombre considérable d’étudiants en journalisme qui débutent leur carrière par la pige. Elle est considérée pour beaucoup comme une porte d’entrée au sein d’une rédaction.

Pour autant, il existe également de nombreux pigistes qui choisissent spécifiquement ce mode de fonctionnement pour ses qualités d’indépendance. Libre de ses sujets, de sa ligne éditoriale, de sa zone géographique d’exercice, etc… le pigiste est maître de ses mots.

Le secteur le plus plébiscité reste la presse écrite, et ce depuis des dizaines d’années, même s’il séduit légèrement moins ces derniers temps. C’est la télévision qui a, au contraire, davantage le vent en poupe (2).

Cependant, évaluer précisément le nombre de pigistes en France reste délicat car beaucoup exercent leur métier sans carte de presse. A l’échelle du Club de la presse de Bordeaux, 75% de nos adhérents sont pigistes. Et pourtant, seuls 68% de ces derniers détiennent une carte de presse. 

Entre féminisation et féminisme
La profession séduit de plus en plus les femmes. En l’an 2000, ces dernières ne représentaient que 40% des cartes de presse délivrées à travers l’hexagone (2). Désormais, cette répartition entre femmes et hommes est quasi-égale (48% à 52%) (3). De plus, il y aurait même davantage de pigistes femmes que d’hommes. En effet, une journaliste sur trois serait pigiste (1).
Malheureusement, l’écart salarial, lui, persiste au sein de la profession. Au niveau mondial, il est aujourd’hui estimé à 23%. Concrètement, cela signifie qu’à « travail égal, les femmes gagnent en moyenne 77 % de ce que gagnent les hommes » (4). 
 
En journalisme, l’injuste répartition des salaires peut s’illustrer par l’inégalité présente dans les différentes tranches de revenus. 
La majorité des journalistes touche entre 20 000€ et 40 000€ brut par an. Dans un premier temps, l’égalité salariale est parfaitement appliquée ; car respectivement 45% des femmes journalistes et 44% des hommes journalistes se situent sur cette tranche de revenus annuels. Cependant, seulement 20% des femmes se situent sur les tranches de revenus les plus élevées, à savoir entre 60 000€ et 100 000€ brut par an. A contrario, ce sont 35% des journalistes hommes qui s’y situent.
 
Parfois, ces préjudices ne restent pas sans réponse. En effet, début 2020, le Tribunal du Travail de Londres juge que la présentatrice de la BBC Samira Ahmed est payée six fois moins que son homologue masculin Jérémy Vine. Depuis ce procès, « 700 employées de la BBC ont vu leur salaire augmenter » (5). 
Certaines démonstrations amènent donc à des résultats manifestes. 
 
Être pigiste, c’est notamment traiter l’actualité. Pour crédibiliser ses mots et ses messages, faut-il encore affecter à soi ce que l’on relate aux autres. Donc, comme beaucoup, le pigiste évolue, il se diversifie, et se doit d’appliquer les remarques de la société d’aujourd’hui. 
 
Kim Gaborieau

 

Sources 
(1)  Magazine 48h de la Pige édition 2021, Profession : Pigiste
(2)  Profession journaliste : qui sont les 34 901 cartes de presse ?, AFDAS, 9 novembre 2019 : https://www.afdas.com/actualites/profession-journaliste-novembre-19
(3)  Statistiques 2019Commission de la Carte d’Identité des Journalistes Professionnels (CCIJP) : http://www.ccijp.net/article-165-statistiques.html
 
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