La diffusion par une télévision d’extraits des discussions entre le tueur Mohamed Merah et la police française qui l’assiégeait a suscité la colère des famille des victimes. De son côté, la chaîne se justifie en arguant que ces enregistrements comportaient des « informations importantes ». TF1 a diffusé dimanche ces extraits où l’on entend expliquer ses lire la suite

 

La diffusion par une télévision d’extraits des discussions entre le tueur Mohamed Merah et la police française qui l’assiégeait a suscité la colère des famille des victimes. De son côté, la chaîne se justifie en arguant que ces enregistrements comportaient des « informations importantes ».

TF1 a diffusé dimanche ces extraits où l’on entend expliquer ses crimes d’un ton posé ce Franco-Algérien, qui a abattu entre le 11 et le 19 mars dans le sud-ouest de la France trois militaires d’origine maghrébine et quatre personnes de confession juive, dont trois enfants. Ces extraits datés des 21 et 22 mars contenaient « des informations très importantes sur la façon dont les hommes du Raid (police d’élite) ont négocié » durant le siège de son appartement à Toulouse qui a duré 32 heures, a justifié lundi la directrice de l’information du groupe TF1, Catherine Nayl. « Je pense que ce document prouve que jusqu’au bout (…), les négociateurs ont essayé d’arrêter Mohamed Merah, et de l’arrêter vivant », a-t-elle poursuivi. « On comprend dans ce document aussi que Mohamed Merah, avec un sang-froid et une détermination absolue (…), s’est construit un personnage ».

 

Dans ces enregistrement Merah affirme être prêt à poursuivre dans sa folie meurtrière, assure être en liens avec Al-Qaïda et le grand banditisme et explique comment il a trompé la vigilance des services de renseignements qui le surveillaient.

Dans son édition datée de mardi, le quotidien Le Monde publie de son côté une retranscription des enregistrements. « Scandalisés », les proches des victimes de Mohamed Merah vont saisir la justice en urgence pour obtenir l’interdiction de toute diffusion des enregistrements de ces conversations, ont annoncé lundi à l’AFP leurs avocats. « Les victimes sont scandalisées d’apprendre le contenu de ces négociations à la télévision. A ce rythme, ce sont les vidéos des tueries qui se retrouveront sur la toile et l’atteinte sera alors irrémédiable », a dit l’un d’eux Me Samia Maktouf.

Merah avait filmé ses crimes avec une petite caméra portable, et ces vidéos ont été saisies par la justice. « Entendre cet assassin plastronner est insupportable pour les familles », a souligné à l’AFP le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) Richard Prasquier.

 

La justice a décidé d’ouvrir une enquête préliminaire pour violation du secret de l’instruction. La police des polices a été chargée de mener une enquête administrative et une enquête pénale sur la diffusion de ces enregistrements. Mohamed Merah avait finalement été abattu le 22 mars par une unité d’intervention de la police, lors de l’assaut de son appartement. Cette affaire avait mis en lumière les lacunes du contre-espionnage français, critiqué pour n’avoir pas pris au sérieux un homme qui s’était rendu notamment au Pakistan et en Afghanistan. NC

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