Michel Montot de l’Agence France Presse et Jean-Pierre Perrin de Libération s’accordent à constater qu’ « on ne va plus sur le terrain, c’est devenu trop dangereux ». Soixante journalistes ont en effet déjà perdu leur vie en cherchant à faire leur métier dans le conflit syrien. Les grands journaux s’accordent d’ailleurs aujourd’hui à refuser d’acheter des lire la suite
Michel Montot de l’Agence France Presse et Jean-Pierre Perrin de Libération s’accordent à constater qu’ « on ne va plus sur le terrain, c’est devenu trop dangereux ». Soixante journalistes ont en effet déjà perdu leur vie en cherchant à faire leur métier dans le conflit syrien. Les grands journaux s’accordent d’ailleurs aujourd’hui à refuser d’acheter des articles aux rares pigistes qui essaient encore de couvrir cette guerre.
Pour Jean-Pierre Perrin, les journalistes ont en face d’eux « trois ennemis : les forces du régime, une partie de l’opposition et la destruction systématique des structures les plus élémentaires qui favorise les bandits de grands chemins et les mafieux ».
Comme l’a rappelé Michel Montot « en zone de guerre, la première victime c’est la vérité ».
En Syrie, des événements importants, comme la fin de la rébellion à Homs, « s’est faite sans images » a souligné Jean-Pierre Perrin.
L’AFP en est réduite à gérer le traitement du conflit depuis Beyrouth. Cela suppose de s’appuyer sur des relais locaux fiables sur le terrain et des organismes créés en Occident par l’opposition qui procèdent de la même manière.
« Le secret en Syrie est voulu par toutes les parties », assure Jean-Pierre Perrin. Par exemple, Abou Bakr al-Baghdadi, leader de l’Etat Islamique en Irak et au Levant, parti radical d’opposition, est un parfait inconnu. « On ne sait rien de lui ». « A l’intérieur du pays, on n’en sait pas plus », regrette Michel Montot.
Pour comble de tout, la Syrie est le pays de la torture généralisée. Des dizaines de milliers de Syriens ont été torturés selon Jean-Pierre Perrin qui a écrit un long article sur le sujet. Article qui n’a recueilli aucun écho, selon lui !
Débat ayant eu lieu lundi 12 mai à l’Institut de Journalisme Bordeaux Aquitaine dans le cadre du Prix Albert-Londres « La plume dans la plaie ».