De débat en débat après la projection de films à l’Utopia et au Jean Eustache, de Café mortel en Café mortel (un concept créé par le sociologue et anthropologue Bernard Crettaz en Suisse, sorte de groupe de paroles autour de la mort) à Bordeaux et dans ses environs, l’association Syprès veut se donner les moyens lire la suite
De débat en débat après la projection de films à l’Utopia et au Jean Eustache, de Café mortel en Café mortel (un concept créé par le sociologue et anthropologue Bernard Crettaz en Suisse, sorte de groupe de paroles autour de la mort) à Bordeaux et dans ses environs, l’association Syprès veut se donner les moyens de créer à l’horizon 2019 une coopérative funéraire laïque, écologique et solidaire sous forme d’une offre alternative.
« C’est d’abord un projet citoyen, un service funéraire et un programme recherche et développement » a annoncé Olivier Gallet en ouverture de la conférence de presse donnée au club de la presse de Bordeaux. A Nantes, la première coopérative funéraire de France est opérationnelle ; à Bordeaux, elle incube. Progressivement Syprès passe de la théorie appliquée à l’accompagnement. Pour Anne Bourel, la perte de son père en mars dernier fut une brutale confrontation avec l’univers des pompes funèbres. Il était proposé à la famille des obsèques en « 30 minutes chrono ». Pourtant : « la cérémonie fut belle car elle nous a ressemblé. Nous avons pu humaniser ce moment. » Avant la cérémonie, avec ses sœurs, les enfants, il leur fut possible de dessiner ensemble sur le cercueil de leur père. Cette séquence de recueillement leur avait été proposée par Edileuza Gallet, psychanalyste d’origine brésilienne et présidente de Syprès pour qui : « il fallait construire quelque chose qui ait du sens. »
Quelle place pour l’imaginaire ?
Patrick Baudry, professeur de sociologie à l’université Bordeaux Montaigne « le deuil est une affaire de société, de santé publique qui oblige les individus à faire ensemble.» Il s’est dit sensible à la dimension poétique de la démarche qu’il estime « fondamentale » au plan des imaginaires et de la symbolique.
Pour Pascale Trompette, chargé de recherches au CNRS, dont les travaux s’inscrivent dans le domaine de la sociologie économique, l’on est passé : « d’un service public délégué , à une ère marquée par « l’arrivée de la finance » dans le traitement des obsèques débouchant sur une « désacralisation économique » qui coïncide avec le retour des cérémonies religieuses et une « forte standardisation. » Dans un marché structuré, entre les deux locomotives que sont OGF-PFG et son challenger Funecap, Syprès se positionne sur une « micro-niche » et est portée par un mouvement coopératif « assez puissant dans la société civile » estime Pascale Trompette.
Pour parvenir à ses fins en termes d’innovation sociale, l’association bordelaise s’appuie sur Ellyx, représentée par Yamina Meziani-Remichi, pour mettre en place un programme de recherche et de développement. Syprès est aussi à la recherche…d’un local.
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Olivier Gallet 0781906070 olivier.gallet@sypres.fr