Sud Ouest nous fait revivre la guerre de 14-18

3 mars 2014

Le quotidien régional vient de publier un hors-série exceptionnel pour découvrir ou redécouvrir comment la 1ère guerre mondiale a été vécue dans notre région Qui sont les « poilus » partis au front et combien en sont revenus ? Quelles en ont été les conséquences de cette première guerre mondiale dans la région ? En lire la suite

Le quotidien régional vient de publier un hors-série exceptionnel pour découvrir ou redécouvrir comment la 1ère guerre mondiale a été vécue dans notre région

Qui sont les « poilus » partis au front et combien en sont revenus ? Quelles en ont été les conséquences de cette première guerre mondiale dans la région ? En 144 pages bien étayées et illustrées avec des documents inédits, ce hors-série raconte l’histoire de quatre familles (basque, girondine, charentaise et périgourdine) dont au moins un parent fut mobilisé. Il décrit également la vie de la population du canton de Nontron avant et après la guerre, et vous fait partager leurs angoisses, leurs préoccupations et leurs destins. Ou encore des articles sur l’arrivée des Américains à La Rochelle, Bassens et Talmont. A noter, un chapitre particulièrement émouvant consacré au parcours du 34ème régiment d’infanterie de Mont-de-Marsan, avec les récits et les photos de ses « poilus ». « J’ai été marqué par leur patriotisme. Même s’il y a la censure, dans leurs lettres, ils ne se plaignent jamais », souligne Fabien Pont,  journaliste, chef d’orchestre de ce hors-série.

Les lecteurs ont largement contribué à ce hors-série

Sud Ouest a fouillé dans ses archives, mais aussi dans celles de la Croix-Rouge française, l’Amicale du 34e régiment d’infanterie de Mont-de-Marsan, les archives départementales, la Mémoire de Bordeaux… Mais, pas seulement. L’appel lancé à la fin du printemps auprès des lecteurs a eu un franc succès. « Nous n’avons jamais eu autant de lecteurs venant vers nous. Ils nous ont transmis des centaines de lettres envoyées par les soldats à leurs familles, et autant de photos, alors que peu de personnes, à l’époque, possédaient un appareil photo », s’étonne Fabien Pont. « Nous n’avons utilisé qu’une photo AFP pour ce supplément. Toutes les autres, ce sont les nôtres ou celles de nos lecteurs », précise-t-il.

Des lettres émouvantes

Les lettres des soldats sont « poignantes », comme celles du soldat Adrien Gelineau, de Tesson, en Charente- Maritime. « Ah ! Que c’est triste la guerre. Abandonner tout pour se tuer les uns les autres… » écrit en août 2014 ce dernier, mobilisé avec le 6e régiment d’infanterie de Saintes. Des centaines de lettres, de photos, qu’il a fallu décortiquer, sélectionner pour débusquer des « trésors ». « Et, derrière, j’ai appelé les gens, car souvent dans leurs courriers ou leurs mails, ils ne nous détaillaient pas ce qu’ils avaient », raconte Fabien Pont. « L’avantage est qu’à l’époque, lorsque l’on trouve des documents sur le régiment de La Rochelle, par exemple, on découvre la vie de tous les Charentais mobilisés », explique-t-il.

Comment l’économie régionale a été bouleversée

Sud Ouest revient aussi les bouleversements entraînés par la grande guerre sur l’économie régionale. Ainsi, les grandes poudreries, comme celle de Saint-Médard-en-Jalles, ont connu un fort développement. C’est aussi le début de l’aventure de Ford à Bordeaux. En effet, 3 000 véhicules militaires sont sortis de l’usine entre 1917 et 1918. En réalité, c’est tout un monde qui bascule dans la « modernité ». Au total,  près de dix journalistes ( Bernard Broustet, Jacky Sanudo, Sylvain Cottin..) ont travaillé sur ce qui est en réalité un « livre » de 144 pages, sans « publicité », fait remarquer Fabien Pont.

Un succès en kiosques

Pour mémoire, 97 930 soldats issus des huit départements du Sud Ouest ne sont pas revenus de la 1ère guerre mondiale. Visiblement, ce hors-série sur la première guerre mondiale passionne nos concitoyens. Sur les 19 dépôts, où il est en vente à 5,90 euros, 16 ont déjà demandé des réassorts. « Nous n’avons pas utilisé tous les courriers de nos lecteurs. Il y aura un deuxième tome à la rentrée, sur un thème qui reste à définir », annonce Fabien Pont.

Nicolas César