Le Groupe Hersant Média (GHM) est enfin rattrapé par la justice. Selon le Monde, le comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI) a découvert « l’existence d’éventuels abus de biens sociaux » au sein de GHM. Conformément à l’article 40 du code de procédure pénale (« Toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l’exercice de lire la suite

 

Le Groupe Hersant Média (GHM) est enfin rattrapé par la justice.

Selon le Monde, le comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI) a découvert « l’existence d’éventuels abus de biens sociaux » au sein de GHM.

Conformément à l’article 40 du code de procédure pénale (« Toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l’exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d’un crime ou d’un délit est tenu d’en donner avis sans délai au procureur de la République et de transmettre à ce magistrat tous les renseignements, procès-verbaux et actes qui y sont relatifs. »), le ministère a alors saisi la police financière, qui, aujourd’hui, doit enquêter sur une présomption d’abus de biens sociaux.

Pour le SNJ-CGT, il est temps que la justice s’interroge sur les comptes d’un groupe qui a toujours entretenu l’opacité.

Le syndicat s’est longtemps interrogé sur les « vases communicants » entre toutes les entités du groupe et, notamment, entre la Comareg, éditrice des journaux gratuits Paru-Vendu, et les divers quotidiens.

Le syndicat s’était également étonné que Philippe Hersant, par ailleurs exilé fiscal en Suisse et patron d’un groupe de presse florissant chez nos voisins helvètes, puisse s’associer à Tapie pour reprendre ses quotidiens du Sud et France-Antilles, alors qu’il prétendait être en faillite.

Le SNJ-CGT a toujours émis des doutes sur la sincérité des comptes du groupe Hersant, déjà au temps du règne du patriarche, Robert Hersant, mais aussi sur ceux d’autres groupes de presse quotidienne et/ou magazine prétendument en déficit et qui pourtant investissent allègrement dans d’autres groupes de presse en mettant à mal le pluralisme et en licenciant des personnels.

Les investigations de la commission parlementaire en gestation ne devraient pas s’arrêter au seul groupe Hersant et à ses « affaires » avec Bernard Tapie.

Il en va de la crédibilité de la presse et donc de l’information.

Si nous n’en sommes pas au scandale de Panama (auquel certains quotidiens ont été mêlés sous forme de pots-de-vin) à la fin du XIXe siècle, les « affaires » de presse, avec la bénédiction de certaines banques et de nombreux hommes politiques, doivent être élucidées, à commencer par l’affaire Hersant-Tapie. Les flux financiers dans des groupes de presse de plus en plus concentrés devraient être encadrés par une loi contraignante car les liens avec les intérêts particuliers, les groupes de pression, les intérêts industriels (français et étrangers) font peser de lourdes menaces sur la liberté d’informer.

Le SNJ-CGT sera vigilant et suivra de près le déroulement de l’enquête visant GHM, mais aussi l’enquête parlementaire. Il espère que cette dernière aboutira à la préconisation d’une loi.

Montreuil, le 6 février 2013

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