Image de l'article sur la transversalité écologique et sociétale de la région Nouvelle-Aquitaine.

Améliorer l’existant avant de construire du neuf, c’est la piste de réflexion suggérée par France Nature Environnement Nouvelle-Aquitaine. A un mois des régionales, l’association présentait ses 90 propositions pour une région solidaire et vivable lors d’une conférence de presse au Club de la presse de Bordeaux – Nouvelle-Aquitaine, ce 18 mai 2021. Isabelle Loulmet, Présidente de lire la suite

Améliorer l’existant avant de construire du neuf, c’est la piste de réflexion suggérée par France Nature Environnement Nouvelle-Aquitaine.
A un mois des régionales, l’association présentait ses 90 propositions pour une région solidaire et vivable lors d’une conférence de presse au Club de la presse de Bordeaux – Nouvelle-Aquitaine, ce 18 mai 2021. Isabelle Loulmet, Présidente de la confédération et Michel Galliot, son Vice-Président, soumettaient alors leurs suggestions pour transformer la société, à notre échelle régionale.

Ces 90 propositions s’appuient sur les compétences régionales sous quatre thématiques, pour interpeller les candidats et candidates aux élections régionales du 20 et 27 juin 2021. Il s’agit de l’aménagement du territoire, de la mobilité et des transports, de l’éducation-formation-recherche et de l’économie. Au cœur de cette stratégie de défense de l’intérêt général de notre écosystème : le concept de « One health » (une seule santé).

I – Aménagement des territoires

Indépendant de tout pouvoir politique et économique, FNE NA ne s’engage pas dans le débat public mais pose les questions. Le premier pilier de cette transformation écologique et sociétale concerne l’aménagement de notre territoire. Les futurs élus sont alors appelés à s’interroger sur la création d’aires protégées fortes, à capitaliser sur la politique de l’eau, sur la prévention des déchets et sur un tourisme respectueux des richesses culturelles et naturelles. Il faut penser les projets à taille responsable et en lien avec les autres actions menées en ce sens sur un même territoire. En effet, il faut également lutter contre ces paradoxes existants ; comme la construction d’une installation industrielle à côté d’un parc naturel marin. Œuvrer pour ne pas avoir de contradiction, et combattre ces actions sans interdépendance.

II – Mobilité et transports

Sur la dimension de la mobilité et des transports, sans surprise, les futurs élus se doivent de songer à l’expansion des transports collectifs. De plus, il faut tenir compte de son quotidien, de son rythme de vie et se questionner sur le sens de nos déplacements.

« Pourquoi acheter des billets de train puis de bateau à des prix exorbitants pour partir en Angleterre si un avion vous permet de traverser la Manche depuis le Sud-Ouest à seulement 20 € ? » interpelle Isabelle Loulmet.

Bien qu’il s’agisse de la responsabilité de tous de faire les bons choix, il est aussi primordial de nous inciter à les faire.

III – Education, formation, recherche

Intervient alors la thématique sur l’éducation, la formation et la recherche. En effet, face à ce rétrécissement des possibles, il est nécessaire, selon l’association, de (ré)éduquer la population. Nous nous habituons à une information sans vouloir intégrer pleinement sa signification. Cette prise de conscience, elle doit passer par le local : par la région, selon FNE NA. Elle propose que les formations professionnelles deviennent le relai de cette sensibilisation, notamment les formations directement concernées, comme les lycées agricoles où l’agroécologie devrait être enseignée. Certaines écoles ont déjà intégré ces démarches. C’est le cas des aires terrestres éducatives ou des classes natures où les écoliers deviennent parties prenantes de ces territoires. Ils n’ont pas besoin d’intégrer la réalité, ils sont déjà concernés.

L’association souligne également que la région se doit de soutenir et d’accompagner la recherche. Sans ce travail de connaissance, sans cette vision de l’ensemble de cet esprit scientifique, il n’est pas possible de comprendre pleinement les phénomènes et, par conséquent, d’apprendre à y répondre.

IV – Economie

C’est ainsi que le quatrième pilier de ces 90 propositions entre en jeu : l’économie. Notre système fait partie de ceux qui fonctionnent sur le principe de croissance. Sans cette dernière, il menace de s’effondrer. Comme ce principe est bien trop ancré dans notre mode de production et de consommation à l’échelle internationale, certains proposent d’y incorporer des solutions plus « responsables ». FNE NA souhaite que la région soutienne le label bas-carbone et les espaces tests agricoles orientés vers l’agriculture biologique ou encore qu’elle aide à consolider la marque « Végétal local » en Nouvelle-Aquitaine, par exemple.

Celles et ceux qui se présentent aux élections régionales se doivent d’incorporer certaines de ces actions dont les enjeux ne sont plus à questionner. Ce n’est plus un choix comme il pouvait l’être avant peut-être.
En outre, il ne faut pas s’enfermer et construire seulement avec les villes, mais avec le département, et élaborer aussi avec la région. C’est pourquoi FNE NA, créée en 2016 et regroupant à ce jour 18 000 adhérents par ses 200 associations à travers le territoire régional, interpelle les têtes de liste régionale. La confédération rappelle le pouvoir de la démocratie locale citoyenne. Il est important de considérer ce poids décisionnel significatif dans le futur collectif d’exécution.

Il faut être conscient de la dimension temporelle. Cette dernière se mesure à différentes échelles. Si longue à la création d’un être vivant indispensable à notre survie, et pourtant, si courte considérant le temps qu’il reste pour « corriger ». Des dizaines d’années nécessaires à la repousse d’un arbre, mais un compte à rebours avant le degré de trop. Prendre conscience de cette fragilité, c’est valoriser le potentiel de nos ressources. C’est pourquoi, les pouvoirs publics proposent désormais des modes de développement doux, s’attardent sur une politique habitat, développent davantage de circuits courts tout en luttant contre une fracture écologique. Ils tentent aussi de se poser les bonnes problématiques. Le cas de l’engagement vers la 5G, par exemple, reste encore une réflexion à méditer. Vers quelles technologies se tourner et pour quelles solutions ? Sommes-nous à la recherche d’une réelle soutenabilité dans nos réponses ?
Comme le souligne Michel Galliot, lors de la conférence de presse au Club, peut-être, faudrait-il repartir du principe premier de la médecine : « D’abord ne pas nuire ».

Kim Gaborieau

Sources

90 propositions pour une région solidaire et vivable, de France Nature Environnement Nouvelle-Aquitaine, du 18 mai 2021 : https://fne-nouvelleaquitaine.fr/wp-content/uploads/2021/05/R%C3%A9gionales_90-propositions-FNENA.pdf

 

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