Le 3 novembre dernier, la direction de Radio France a confirmé l’arrêt de l’animation locale à Bordeaux, Nantes et Strasbourg au 31 décembre 2020. Une manifestation de soutien s’est déroulée devant FIP Bordeaux-Arcachon le 9 novembre avec les syndicats et les animateurs de collectifs, notamment des auditeurs. « – Depuis des mois, auditeurs, acteurs culturels et lire la suite
Le 3 novembre dernier, la direction de Radio France a confirmé l’arrêt de l’animation locale à Bordeaux, Nantes et Strasbourg au 31 décembre 2020. Une manifestation de soutien s’est déroulée devant FIP Bordeaux-Arcachon le 9 novembre avec les syndicats et les animateurs de collectifs, notamment des auditeurs.
« – Depuis des mois, auditeurs, acteurs culturels et salariés demandent aux collectivités territoriales de se positionner et de prendre des initiatives pour sauver les radios. Plus de 163 000 signataires sur les deux pétitions en ligne, (voir liens ci-dessous), souhaitent conserver leur antenne locale FIP… Et les salariées à Bordeaux comme à Nantes et Strasbourg espèrent encore une issue favorable. »
Tel est le début du message lancé par le personnel de la station radio bordelaise cette semaine. Mais le conflit est déjà ancien : lors du Conseil Social et Economique (CSE) Central du 27 avril, la Direction de Radio France avait annoncé la poursuite de l’antenne des locales de FIP seulement jusqu’au 31 décembre 2020.
« – Une décision, expliquent les salariées, justifiée par le retard pris dans l’examen des reclassements éventuels. L’occasion pour les animatrices, en période de crise sanitaire, de poursuivre les missions de service public et le soutien aux côtés des artistes, des structures, des institutions, des cinémas, des galeries, des musées, des associations porteuses de projets culturels dans notre région. »
L’équipe girondine est constituée de quatre animatrices, d’une coordinatrice et de deux animatrices remplaçantes, « sur le terrain depuis 49 ans ».
Le projet de Radio France prévoit que quatre délégués musicaux, implantés dans quatre grandes régions, recueilleront des informations, sur de très larges territoires. « Des informations qui seront triées à Paris par des cadres de la Direction musicale des antennes de Radio France, qui ensuite seront éventuellement diffusées sur l’une des antennes nationales de leur choix, dont FIP Paris. On sera loin du compte. Rappelons que chaque antenne locale de FIP diffuse tous les jours de 7h à 19h plus de 800 informations culturelles et offre 400 invitations à des manifestations culturelles, chaque mois. Une mission que France Bleu ne pourra pas non plus assurer. Et cela d’autant que le temps d’antenne dévolu aux régions sur ce réseau, ne cesse de diminuer. »
Budget de fonctionnement « dérisoire »
La raison économique est-elle la seule à justifier ces suppressions ? Les personnels ne le pensent pas. Ils veulent aligner des arguments précis.
« – De très nombreuses activités, manifestations, concerts, événements locaux « disparaîtront » donc, alors que la pandémie l’a encore rappelé de manière cruelle, en région, les circuits courts, la proximité, la réactivité sont devenus vitaux à bien des égards, des valeurs essentielles pour le quotidien des citoyens. L’argument économique ne tient pas. Le coût d’une locale de FIP se résume aux salaires des personnels, soit 3,76 équivalents temps plein. Sans aucune promotion et avec un budget de fonctionnement dérisoire les résultats engrangés sont excellents, les derniers sondages le prouvent notamment sur Arcachon, Bordeaux et la Gironde, et au-delà en Nouvelle Aquitaine, en France et à l’étranger via Fip Bordeaux en ligne sur fip.fr. Le ratio coût par auditeur est de très loin le plus performant de Radio France et certainement au-delà. »
Plusieurs collectifs d’auditeurs se sont organisés dans les régions concernées. La crise sanitaire ne leur a pas permis « de poursuivre les actions prévues pour défendre les locales de FIP, et de convaincre Sibylle Veil, la PDG de Radio France, de la nécessité du maintien des radios locales de Fip sur le Hertzien à Bordeaux/Arcachon, Nantes/Saint Nazaire et Strasbourg… et sur fip.fr en format grande région. »
Pour autant, ils estiment que le maintien de ces radios locales est possible.
« – A Radio France, expliquent-ils, il y a au moins 800 salariés désirant partir en retraite, un autre plan était possible sans sacrifier FIP et sa mission de service public local au profit d’un FIP national. Par ailleurs, le maintien de ces locales n’est pas incompatible avec le projet de la Direction de créer une radio numérique (DAB+) devant diffuser FIP National depuis Paris sur une grande partie du territoire. Une mise en service programmée au 30 juin 2021 ».
Le président du Club de la Presse de Bordeaux – Nouvelle-Aquitaine, Jean Berthelot de La Glétais, a suivi la manifestation qui s’est déroulée devant la radio, allées de Serr le 9 décembre. « – FIB à Bordeaux, déclare-t-il, c’est une institution de qualité, elle est incontournable dans le paysage médiatique. Dans ces conditions, c’est une grande tristesse de la voir aujourd’hui disparaître. D’abord, évidemment, pour les emplois, et ensuite pour la voix singulière qu’elle portait. »
CONTACTS PRESSE
Pour plus d’informations, vous pouvez contacter :
SUD – Julien Colin 06.99.61.85.81
CGT – Muriel Chedotal 06.60.86.15.20
Le Collectif Sauver FIP Bordeaux Arcachon : coordinationfiplocales@gmail.com
Les deux pétitions en ligne :
https://www.change.org/p/b%C3%A9r%C3%A9nice-ravache-soutenez-fip-en-region
https://www.mesopinions.com/petition/medias/sauver-locales-fip/76607
La radio La Clé des Ondes et le journal Fakir ont mené plusieurs actions.
Contact : Xavier Ridon
06.77.92.43.13
La Clé des Ondes 90.10 FM à Bordeaux
lacledesondes.fr
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Crédit photo : Magali Maricot