[SNJ-CGT] Nombre de photographes avec carte de presse en 2000 : 1 541 en 2019 : 840 Les photographes sont beaucoup moins nombreux à gagner leur vie grâce à la presse. Les salariés à temps plein dans les rédactions sont « une espèce » en voie d’extinction car cela fait longtemps que les patrons de presse n’en veulent plus. lire la suite
[SNJ-CGT]
Nombre de photographes avec carte de presse
- en 2000 : 1 541
- en 2019 : 840
Les photographes sont beaucoup moins nombreux à gagner leur vie grâce à la presse.
Les salariés à temps plein dans les rédactions sont « une espèce » en voie d’extinction car cela fait longtemps que les patrons de presse n’en veulent plus. Quant aux photographes dits « indépendants », en majorité, ils sont contraints de diversifier leurs activités pour subvenir à leurs besoins, dans d’autres domaines de la photographie ou en dehors. Les transformations successives du secteur de la presse ont contribué et nourrissent encore cet état de fait. On peut évoquer en vrac la dégringolade des budgets consacrés à la photo dans les rédactions, la disparition et la concentration des agences de presse ou encore l’avènement du numérique avec ses nombreuses implications, notamment la naissance d’une presse en ligne.
Pas de carte de presse, pas de piges. Pas de piges pas de carte de presse.
De nombreux photojournalistes ont abandonné et/ou perdu leur statut de pigiste au profit du statut d’artiste-auteur, une tendance évidemment renforcée par la nécessité de se diversifier. Ce faisant, ils bénéficient de droits sociaux moins-disants.
Cette réalité se double d’un problème de non respect du droit du travail par les employeurs. Aujourd’hui, il est devenu « normal » dans de nombreuses rédactions de proposer – en priorité ou exclusivement – un paiement en droits d’auteur plutôt qu’en piges, pourtant le seul légalement autorisé pour rémunérer un travail de journaliste en général et donc de photojournaliste en particulier.
La concurrence entre photographes : un jeu dangereux, imposé par la précarité.
Cette précarité place les professionnels dans un système dérégulé qui les encourage à accepter de travailler, à leurs dépens, en dehors du droit du travail et de la convention collective nationale des journalistes. Ils sont poussé.e.s à voir les collègues comme des concurrents. Nouvelles et nouveaux arrivants dans le métier seraient des menaces à la survie des ancien.ne.s. Et les ancien.ne.s des égoïstes qui ne partageraient pas une once de leur savoir-faire par peur. Ce cercle vicieux, conséquence des pratiques des éditeurs, doit être combattu.
Le Web, un nouveau débouché mais à quel prix ?
Qu’il s’agisse de « pureplayers » ou de publications initialement « papier » la toile accorde une belle place à la photographie. Une aubaine pour les professionnels ? Que nenni. L’absence d’un cadre social, de règles, de minimas conventionnels renforce la précarité et entraîne des rémunérations frisant l’indécence.
Comme chaque année le SNJ-CGT (avec l’union départementale CGT) organise une exposition dans le Visa OFF (ancienne université, 1, rue du Musée). En cette année encore marquée par la situation sanitaire c’est justement le thème des solidarités que nous avons choisi, à travers l’œil de 5 collègues.
Pour défendre le métier de photojournaliste, rejoignez le SNJ-CGT !
Pour que le droit du travail des photographes soit respecté dans la « presse traditionnelle » comme dans la presse web, pour gagner de meilleures rémunérations à la hauteur du travail réalisé, il n’y a pas de recette magique : il faut se battre collectivement et s’organiser.
Contact : contact[at]snjcgt.fr