[FIJ] Un rapport publié le 18 juillet par Forbidden Stories, une plateforme collaborative de journalistes, révèle qu’au moins 180 journalistes dans le monde ont été espionnés à l’aide du logiciel Pegasus développé par la société israélienne de cybersurveillance NSO et vendu à un certain nombre de clients, dont des États. La Fédération internationale des journalistes (FIJ) condamne fermement lire la suite
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Un rapport publié le 18 juillet par Forbidden Stories, une plateforme collaborative de journalistes, révèle qu’au moins 180 journalistes dans le monde ont été espionnés à l’aide du logiciel Pegasus développé par la société israélienne de cybersurveillance NSO et vendu à un certain nombre de clients, dont des États. La Fédération internationale des journalistes (FIJ) condamne fermement toute tentative d’ingérence dans les communications privées des journalistes, encourage les journalistes à faire preuve d’une vigilance accrue pour protéger leurs données et appelle les gouvernements à inscrire dans leur législation nationale l’inviolabilité des communications des journalistes.
Parmi les personnes qui ont été la cible de ces opérations d’espionnage mondial figurent aussi des défenseurs des droits de l’Homme, des opposants politiques, des avocats, des diplomates et des chefs d’État, révèle le projet Forbidden stories.
La liste des 180 journalistes visés comprend notamment des reporters de plateformes médiatiques mondiales, ainsi que des journalistes indépendants qui semblent avoir été ciblés par des régimes déterminés à découvrir leurs sources, à saper leurs recherches et, dans certains cas, à mettre fin à leurs reportages.
Les révélations concernant l’utilisation du logiciel Pegasus de NSO pour espionner les journalistes montrent la profonde vulnérabilité de la liberté des médias et illustrent une grave violation du droit du public de savoir.
Tim Dawson, président du groupe d’experts de la FIJ sur la surveillance, a déclaré : « Le logiciel Pegasus est utilisé comme un algorithme pour saper la démocratie. Les contacts confidentiels constituent la base du bon journalisme – celui qui dénonce le gaspillage, l’incompétence et la corruption. La confidentialité des communications des journalistes, que ce soit par courriel, messagerie ou téléphone, devrait être sacro-sainte. Permettre aux tyrans, aux despotes et aux ennemis de la liberté d’accéder à des outils tels que Pegasus est l’équivalent au XXIe siècle de la destruction des rotatives et de la prise d’assaut des chaînes de télévision« .
Le secrétaire général de la FIJ, Anthony Bellanger, a déclaré : « Nous saluons le travail incroyable de plus de 80 journalistes à travers le monde qui ont pu faire la lumière sur les tentatives irrégulières d’interférence avec les communications privées des journalistes. Le devoir des journalistes de protéger leurs sources est le fondement de notre métier dont dépendent les sociétés démocratiques. Le fait qu’une telle fuite soit possible souligne toutefois les dangers inhérents à des logiciels aussi puissants. Si les organisations de médias peuvent obtenir une série d’informations aussi importante et détaillée, il est évident que ceux dont les intentions sont moins honorables le peuvent aussi. Sans une réglementation solide, l’accès d’acteurs malhonnêtes à nos informations les plus intimes est inévitable. »
La FIJ lance une série de recommandations :
– Les journalistes doivent redoubler d’efforts pour sauvegarder leurs propres données. Ils doivent notamment utiliser plusieurs téléphones, y compris des « brûleurs » qui sont moins susceptibles d’être piratés par Pegasus, et adopter un « tradecraft » pour s’assurer que leurs téléphones n’ont pas le potentiel de trahir leurs moindres faits et gestes.
– Les gouvernements doivent inscrire dans leur législation nationale l’inviolabilité des communications des journalistes, tant de manière abstraite que dans le cadre de lois et de réglementations spécifiques, telles que celles relatives à la surveillance intérieure. Toute dilution de ces protections doit être combattue.
– La communauté internationale doit mettre en place un régime réglementaire permettant l’inspection et la réglementation de toutes les organisations fournissant des produits susceptibles de porter atteinte à ces libertés fondamentales.
Contact : +32 2 235 22 16