Après la réception d’une soixantaine de professionnels de la presse par Édouard Philippe à Matignon, la CFDT-Journalistes communique : Une soixantaine d’invités (syndicats, sociétés de journalistes, syndicats patronaux, patrons de presse, associations…) ont été reçus mercredi à Matignon. Édouard Philippe, en présence du ministre de la Culture Franck Riester, a réaffirmé devant eux sa volonté lire la suite

Après la réception d’une soixantaine de professionnels de la presse par Édouard Philippe à Matignon, la CFDT-Journalistes communique :

Une soixantaine d’invités (syndicats, sociétés de journalistes, syndicats patronaux, patrons de presse, associations…) ont été reçus mercredi à Matignon. Édouard Philippe, en présence du ministre de la Culture Franck Riester, a réaffirmé devant eux sa volonté de ne pas toucher à la loi de 1881 et de ne pas instaurer de Conseil de l’ordre, laissant le soin aux professionnels de plancher sur un conseil de déontologie.

La CFDT-Journalistes et une grande partie de la profession avaient protesté fermement et demandé de faire cesser les récentes atteintes à la liberté de la presse véhiculées par des déclarations gouvernementales.
L’on se souvient qu’en juin, la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, avait annoncé vouloir réformer la loi du 29 juillet 1881, affaiblissant ainsi ce régime dérogatoire au profit de la juridiction pénale. La protection des sources, la diffamation seraient ainsi dangereusement revisitées. Ariane Chemin, journaliste au Monde convoquée en mai à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), pour un article en marge de l’affaire Benalla, a pu invoquer cette loi en marge de l’affaire Benalla. De même, 7 autres journalistes étaient sommés de s’expliquer à la DGSI sur des enquêtes, les « Yémen papers » portant sur la vente d’armes françaises.

Peu de temps après, le secrétaire d’État, Cédric O avait de nouveau mobilisé la profession en déclarant que si les journalistes eux-mêmes un « conseil de l’ordre », ce serait à l’État d’intervenir. Il avait ensuite invoqué des « paroles malheureuses ».

La secrétaire générale adjointe, Hakima Bounemoura a particulièrement insisté sur la protection des sources. Au même moment, les journalistes du bureau des informations générales du groupe EBRA regrettaient  les propos tenus par leur rédacteur en chef mardi soir sur la chaîne LCI dans le cadre d’un échange avec un journaliste de Mediapart sur l’affaire François de Rugy. Pour eux, il est essentiel de « garder le secret professionnel et ne pas divulguer la source des informations obtenues confidentiellement » comme le précise la Charte de Munich. Pas pour leur supérieur.
Concernant les violences policières, Édouard Philippe a répondu qu’aucunes consignes pour empêcher les journalistes de travailler n’avaient été données aux forces de l’ordre lors des manifestations des Gilets jaunes.

Les propos du Premier ministre lors de ce assemblement hétéroclite vu comme une réponse à l’inquiétude de la profession ne sont en aucun cas une avancée pour elle. La CFDT-Journalistes ne peut se satisfaire de ces déclarations. Elle attend plutôt des actes pour améliorer les conditions de travail, les salaires, dans un paysage médiatique marqué par les suppressions de postes et les restrictions budgétaires.

Contact :

journalistes@f3c.cfdt.fr

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