Le Club de la Presse de Bordeaux a renoué, jeudi 29 février, avec son traditionnel apéro mensuel du Club. En présence d’une quinzaine d’adhérentes et d’adhérents, Zoé Keunebroek, journaliste pigiste et membre de l’association Prenons la Une a pu faire un état des lieux de la représentation des femmes dans les médias.
« L’Assemblée nationale présidée par une femme », « Une femme élue à la présidence de l’Interco Sud Eure », « Une femme dirigera la Bourse de Paris pour la première fois »… Connaissez-vous cette « femme » ? En plus d’avoir un nom, un prénom et une fonction, qu’elles soient devant ou derrière la caméra, les femmes subissent encore aujourd’hui un manque de reconnaissance dans les médias. Si la formulation « connaissez-vous une femme » peut faire sourire par sa syntaxe, elle met en exergue des habitudes sexistes ancrées dans la plume de nombreux journalistes.
Pour une meilleure représentation dans les médias
Dans son analyse de la représentation des femmes à la télévision et à la radio, l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) estimait le taux de présence des femmes sur les plateaux à 44 % pour un temps de parole de seulement 36 %.
24 % d’entre elles sont interrogées pour un avis d’experte, 17 % sont des femmes politiques, 19% des cheffes d’entreprise ou encore 18% des sportives.
Ces chiffres faisant état d’une sous-représentation de la parole des femmes dans les médias, Zoé Keunebroek a invité les journalistes présents à se saisir d’outils pratiques, au moment de l’élaboration de leurs articles, comme Les Expertes.fr et ses quelques 7.000 spécialistes recensées, VoxFemina ou 100 women in Fintech.
« Ce sont plus que des faits divers »
Proscrire la notion de crime passionnel, différencier le viol de l’agression sexuelle ou sortir définitivement des clichés liés à la description des faits, Zoé Keunebroek a dressé la liste des réflexes à adopter dans la retranscription de ces crimes et délits. Pour rappel, 94 féminicides ont été recensés en 2023 par le ministère de la Justice. « Ce sont plus que des faits divers », a appuyé la journaliste membre de l’association Prenons la Une.
Vers qui se tourner si vous êtes victimes ? Que faire si vous êtes témoins ? Que doit faire l’entreprise si une plainte est déposée en interne ? L’association Prenons la Une s’affaire aussi à procurer une aide active aux journalistes victimes de violences sexistes et sexuelles à travers son pôle écoute. Il est possible de les contacter à l’adresse mail : soutien@prenonslaune.fr.
Retrouvez l’association Prenons la Une sur leur site internet : https://prenonslaune.fr/
Pour aller plus loin :
- Manuel anti-discrimination à destination des (jeunes) journalistes : https://prenonslaune.fr/2021/09/manuel-anti-discrimination/
- Charte anti-raciste à destination des journalistes : https://prenonslaune.fr/2021/10/charte-anti-raciste-a-destination-des-journalistes/
- Charte pour le traitement des violences faites aux femmes : https://prenonslaune.fr/2019/11/outils-pour-le-traitement-mediatique-des-violences/
Texte et photo : Paul Bureau, journaliste et membre actif du Club de la Presse de Bordeaux