Une équipe de jeunes autour de Flo Laval est venue au Club de la Presse le 25 mai pour présenter le premier bilan d’un nouveau magazine de la chaîne régionale avec la Revue Far Ouest. Et avec de larges développements sur les réseaux sociaux, de Facebook à Youtube et à d’autres.
« L’Apéro du Club, c’est l’occasion de nous rencontrer entre adhérents, mais aussi de découvrir une démarche journalistique sur la région.» La coordinatrice du Club Pauline Even a ainsi accueilli la quinzaine de confrères et consœurs venus à ce rendez-vous mensuel de nos membres.
Avec une démarche originale à présenter : le magazine Popex, résultat d’une coopération entre un grand acteur TV régional, France 3 et NoA, et un éditeur d’avant-garde, la Revue Far Ouest. Le fondateur et rédacteur en chef de celle-ci, Flo Laval, présente cet espace comme « créatif et qui donne de chouettes idées, mais engagé quand même, notamment dans la sensibilité aux questions environnementales et à l’éducation aux médias.»
Des valeurs défendues
Popex fête déjà plus d’un an d’existence sur France 3 Nouvelle Aquitaine. Créé le 23 avril 2022 avec un numéro sur les langues locales (occitan, poitevin-saintongeais et basque), il a ensuite publié une série de dossiers originaux sur l’environnement, le féminisme, l’Histoire, la santé, le sport, la culture, la lutte sociale…
Par exemple, sur les « Queers » bordelaises le 8 juin, sur les « sorcières modernes », sur les rivalités de Nouvelle-Aquitaine, ou sur l’habillement cognitif, la monnaie locale du Pays Basque (l’Eusko), l’appellation « chocolatine » spécifique à la région, etc… Soit dix épisodes de 26 minutes à ce jour, avec 32 reportages de 5 minutes extraits de l’émission.
Emmanuelle Hardy, responsable de la communication de la chaîne en Aquitaine, explique « que c’est une volonté affirmée de s’ouvrir à d’autres cibles avec des valeurs défendues à chaque fois. Ce sont des « niches », ou pas, mais elles parlent à un public, et il y a eu de belles avant-premières. Dans cette ligne qui touche les jeunes, le journal télévisé reste la référence gérée journalistiquement, et Popex prend une forme différente.»
Amandine et Clémence, deux journalistes de Far Ouest, expliquent leur activité dans ce schéma. « Je dois trouver des sujets qui concernent l’Aquitaine, dit la première, par exemple le surf, la montagne, la forêt, et j’essaye de rajeunir un peu ce que l’on trouve sur France 3. Et même de construire les émissions avec nos angles, nos valeurs féministes, un peu engagées. Moi qui suis dans la presse écrite depuis une dizaine d’années, je trouve que c’est vachement bien de pouvoir jouer entre les formats.»
Pour la réalisation, les équipes ont trouvé un accueil dans les locaux d’Ecrans du Monde, pour 200 heures de TV par an, qui est co-producteur de Popex.
Une référence d’information
Clémence, chargée de l’éditorial, veut « avoir un ton plus détendu, que l’on passe un bon moment, que les jeunes y soient mais que l’émission fasse apparaître des personnes très différentes en âge.» Et Amandine précise « qu’on a des blagues qui se rapprochent de Youtube, cela nous permet de mieux passer des messages et de traiter des choses pas faciles à aborder, et aussi des vrais sujets de fond et un journalisme sérieux.»
Pour Flo Laval, l’humour « c’est sans méchanceté et toujours intemporel ». Il prend l’exemple d’une émission sur les fantômes, marquée par « un humour sur les peurs». Et Emmanuelle Hardy de souligner que « le but est de trouver un fond journalistique et professionnel avec Youtube, qui nous fasse tendre nous-même vers le replay, on se rapproche d’une démarche à la commande. Il y a une ouverture évidente de notre grille sur ce que les gens recherchent de la vraie vie. On dépoussière un peu plus, et en Nouvelle-Aquitaine nous sommes plutôt précurseurs. »
En réponse à une question de l’assistance sur l’Audimat, elle indique « qu’il n ‘y a pas, ici, d’obligation de ce genre, mais celle d’informer par rapport à notre territoire et d’être une référence d’information sérieuse. L’Audimat et les audiences ont une importance mais ils ne vont pas sanctionner.»
L’audience a dépassé le million, et tout cela n’est pas pour rien dans la réussite de Far Ouest, qui a déjà cinq ans d’existence et une revue papier annuelle qui préfigurait déjà les thèmes de l’audiovisuel. Ainsi, parmi les derniers dossiers, le reportage sur la ferme de Baudonne Emmaüs, avec des femmes qui vivent une autre forme de prison que celle de Gradignan.
La revue est vendue en librairie mais pas en kiosque.
Et Flo Laval liste fièrement les actions multiples de la Revue Far Ouest ces derniers mois: « Un festival de journalisme, dix fois 26 minutes d’émissions de TV, une newsletter qui fait 12.000 abonnés sur Facebook, une revue papier, le tournage d’un documentaire… »
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