Frédéric Toubeau, nouveau directeur régional de Pôle Emploi Nouvelle-Aquitaine, présentait lundi 5 mars au Club de la Presse, les résultats de l’Etablissement public et de son instance régionale en 2017 et leurs perspectives de projets pour 2018. Dans un meilleur contexte économique régional, où on note une amélioration de la conjoncture, un taux de croissance lire la suite

Frédéric Toubeau, nouveau directeur régional de Pôle Emploi Nouvelle-Aquitaine, présentait lundi 5 mars au Club de la Presse, les résultats de l’Etablissement public et de son instance régionale en 2017 et leurs perspectives de projets pour 2018.

Dans un meilleur contexte économique régional, où on note une amélioration de la conjoncture, un taux de croissance positif et un regain d’optimisme de la part des chefs d’entreprise, l’évolution de l’emploi salarié a été, l’an dernier, de 2,1 % dans notre région (contre 1,8 % à l’échelon national). Il retrouve ainsi son niveau d’avant la crise de 2008. C’est plus de 30.000 emplois qui ont pu être créés en Nouvelle-Aquitaine en 2017. Une dynamique particulière touche l’intérim, en progression de plus de 3 % sur un an. Les déclarations préalables à l’embauche croissent, elles, de plus de 12 %.

Dans ce contexte, Pôle Emploi n’est pas en reste. La convention existant entre l’Etat, l’Unedic et Pôle Emploi, fixe chaque année 14 indicateurs de performance à l’établissement public. Pour la première fois, en 2017, tous les indicateurs sont au vert en Nouvelle-Aquitaine. Seules, trois autres régions sont dans le même cas : l’Occitanie, le Centre Val-de-Loire et la Corse. Même s' »il y a encore une marge de progrès » comme l’a relevé Frédéric Toubeau, on est loin de l’image généralement véhiculée sur le service de l’emploi.

Parmi les indicateurs, six méritent qu’on s’y arrête.

Le premier concerne le retour à l’emploi. En 2017, 375.636 personnes l’ont connu (+ 11,4 % par rapport à 2015). La conjoncture n’expliquerait ce résultat que pour 1/3. Le reste serait à mettre au crédit de l’action de Pôle Emploi.

Le deuxième concerne la satisfaction des demandeurs d’emploi, mesurée par l’IPSOS. Elle était de 70,5 % l’an dernier (en progression de 5,8 % sur deux ans). Les services se sont réorganisés pour pouvoir accueillir sur rendez-vous, pour permettre l’inscription en ligne, pour mieux donner du conseil en évolution professionnelle et en mettant en place le Plan 500.000.

Pour ce qui est de l’indemnisation des demandeurs d’emploi, les informations données sur le sujet sont jugées satisfaisantes par plus de 70 % des intéressés et le paiement se fait dans les délais à 94,4 %.

71,5 % des entreprises se disent satisfaites du service (+ 5,5 % par rapport à 2015). 350 conseillers sont désormais dévolus au contact avec les employeurs en Nouvelle-Aquitaine.

La montée en puissance des services numériques a été remarquable cette dernière année : l’Emploi Store, le site pole-emploi.fr, les applications mobiles, les innovations digitales telles Maintenant, Anotéa, Sphère Emploi, et tous les efforts faits en matière d’inclusion numérique sans quoi le reste serait en partie inopérant. Cette montée en puissance se traduit par un taux de satisfaction de 91 % (en hausse de plus de 18 % sur 3 ans).

Enfin, le taux de satisfaction globale du service, mesuré par BVA, s’établit désormais à 76 %, en progression de 5 % sur la dernière année. 87 % des demandeurs d’emploi sont satisfaits de leur dernière visite comme de la capacité d’obtenir des réponses à leurs questions !

Les enjeux pour 2018

Le premier enjeu pour 2018 est la mise en place des nouvelles mesures gouvernementales.

A commencer par les Parcours Emplois Compétences qui succèdent aux emplois aidés. Moins nombreux en terme de volume, mais bénéficiant de crédits équivalents, ces PEC doivent devenir de véritables tremplins vers l’emploi. La formation devrait jouer un rôle crucial comme de l’immersion en entreprise et pas seulement dans le secteur non-marchand (même si les entreprises ne peuvent plus bénéficier de ces PEC). Un livret de suivi dématérialisé est créé pour chacun de ces emplois ainsi qu’un bilan trois mois avant la fin du contrat.

Le Plan d’Investissement dans les compétences (PIC) démarre cette année. Notre région, qui vient de signer un contrat avec les partenaires sociaux, l’Etat et Pôle Emploi, a pris à sa charge l’intégralité du financement du plan.

Deuxième enjeu : le choix de l’approche par compétence.

Si l’on tire un bilan des demandeurs d’emploi en Nouvelle-Aquitaine, on constate que 54 % ont au maximum un CAP ou un BEP contre 22 % un niveau bac, 12 % un niveau bac + 2 maximum et 12 % au moins un bac + 2. Le pari est désormais de faire une approche par compétence plutôt qu’une approche par diplôme ou par métier. Le besoin de main d’œuvre qualifiée passe par ce choix. Un gros travail va consister à réfléchir aux qualités professionnelles attendues de manière à « ouvrir les entreprises (ou les demandeurs d’emplois) sur d’autres profils ».

Troisième enjeu : la poursuite et l’amplification de la stratégie digitale.

Elle consiste à « favoriser l’autonomie digitale des demandeurs d’emploi« , à mettre plus largement à disposition les données de l’agence (le Conseil Régional de Nouvelle-Aquitaine, les villes ou agglomérations de Pau, Angoulême, La Rochelle… reprennent de leur côté les offres d’emploi pour en multiplier la diffusion).

Mais développer la numérisation ne doit pas se faire au détriment du contact physique avec les demandeurs d’emploi. « Le physique compte beaucoup, nous avons optimisé les fonctions supports pour qu’il y ait plus de personnes dans les agences. Aucun d’espace d’accueil ne sera supprimé« .

Preuve en est le « Printemps de l’Emploi » qui se développe ce mois-ci sur toute la France et plus particulièrement dans notre région où se dérouleront une « Semaine de l’emploi maritime« , une « Semaine des métiers de la vigne et du vin« , une « Semaine de l’industrie« … entre autres.

Le programme complet du « Printemps de l’Emploi » est .

Philippe Loquay

 

logo CIVB new