Ce lundi 9 septembre à 18 heures, Jean-Marie Dupont, président du Festival Biarritz Amérique Latine et administrateur du Club de la presse de Bordeaux, viendra présenter la programmation de la 22ème édition à l’Instituto Cervantes de Bordeaux. La présentation sera suivie de la projection en avant-première du documentaire chilien « El Salvavidas », de Maite Alberdi. Il nous dévoile lire la suite
Ce lundi 9 septembre à 18 heures, Jean-Marie Dupont, président du Festival Biarritz Amérique Latine et administrateur du Club de la presse de Bordeaux, viendra présenter la programmation de la 22ème édition à l’Instituto Cervantes de Bordeaux. La présentation sera suivie de la projection en avant-première du documentaire chilien « El Salvavidas », de Maite Alberdi. Il nous dévoile les temps forts de cette année.
Pourquoi avez-vous choisi de mettre le Chili à l’honneur cette année ?
Jean-Marie Dupont : Première raison, il y a 40 ans, c’était le coup d’Etat de la junte militaire de Pinochet. C’est une date importante dans la mémoire collective. Deuxième raison, dans quelques semaines, va se dérouler une élection présidentielle au Chili, où une ancienne présidente, Michelle Bachelet, se représente. Notre festival est ancré dans l’actualité. Troisième raison, il y a une vivacité du cinéma chilien. D’ailleurs, le film « No » de Pablo Larrain qui a reçu l’an dernier le prix du syndicat français de la critique de cinéma au Festival Biarritz Amérique latine, a attiré près de 300 000 spectateurs dans les salles françaises et a été nominé aux Oscars 2013 dans la catégorie « Meilleur film étranger ». 6 des 10 films présentés l’année précédente sont sortis ensuite dans les salles françaises, ce qui montre que nos choix de films, des premières oeuvres pour la plupart, sont bons. Le festival est très populaire au Pays Basque, qui a des liens étroits avec l’Amérique latine. Plusieurs générations ont émigré ici. Ainsi, la femme du maire de Biarritz est chilienne. L’an dernier, nous avons fait 28 000 entrées payantes, un chiffre en augmentation de 6% en un an. C’est plus que le festival du film d’histoire de Pessac, sur un bassin de population qui n’est pas du tout le même.
Vous allez beaucoup parler du coup d’Etat de Pinochet, le pays est-il encore marqué par cet événement ?
J-M. D : Nous avons un partenariat fort avec l’Institut des hautes études de l’Amérique latine. C’est eux qui apporteront leur regard universitaire, leur éclairage, sur cette question pendant une journée. Mais, en tant que journaliste, j’observe que Michelle Bachelet est la fille d’un général torturé par ses compagnons d’armes. Et, à la mairie de Santiago du Chili, la population vient d’élire la femme de l’une des victimes du coup d’Etat. C’est un pays, où les inégalités restent extrêmement fortes. Au printemps, il y a eu d’importantes manifestations, afin que l’éducation soit gratuite pour tous. Au-delà du cinéma, le festival est aussi un lieu de rencontres, de débats. Il y aura des concerts le soir, un hommage au grand poète et romancier chilien Roberto Bolaño, qui a marqué le XXème siècle. Mais aussi une opération street-art avec des oeuvres réalisées en « live » au casino de Biarritz.
En France, il semblerait qu’il soit de plus en plus difficile de financer des documentaires, est-ce le cas en Amérique latine ?
J-M. D : Il y a un retour en force des documentaires brésiliens. C’est un grand pays producteur de documentaires. J’ai le sentiment que, plus généralement, le documentaire renaît. A cet égard, ne manquez pas notre dernier film de clôture, la présentation, pour la première fois, de « Il était une forêt », du Français Luc Jacquet. Il nous emmène dans un extraordinaire voyage au plus profond de la forêt tropicale… au cœur de la vie elle-même. Il paraît que ce documentaire est encore meilleur que la célèbre « Marche de l’empereur ».
Interview : Nicolas César