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Ce témoignage nous est transmis par Stéphane Moréale (source SNJ)
Les droits des journalistes rémunérés à la pige
illustrés par cette affaire que nous relate un confrère.

> Journaliste malmené : La Tribune condamnée
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> Témoignage
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La Tribune (quotidien) a toujours été mon principal employeur. J’y ai travaillé comme journaliste pigiste à partir de 1991 puis comme chef de rubrique mensualisé à Marseille et de nouveau à la pige à partir de 2001 lors de la suppression des pages régionales. Un moment difficile à vivre.
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En 2008, la Tribune change de propriétaire, puis, en dépit d’engagements pris à l’époque, conduit une politique qui dégrade fortement la situation des journalistes pigistes (abonnement au journal résilié pour les correspondants, disparition du budget piges pour certaines rubriques, réduction de la taille des articles commandés….). Mes revenus tirés de la Tribune passent alors de
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2 000 à 1 000 € mensuels environ. En 2009 cette dégradation s’accentue, la moyenne tombant à 600 € par mois.
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Fin 2009, j’adresse un courrier recommandé à la DRH demandant le maintien de mes revenus ou un licenciement économique. Aucune réponse. Sur les conseils du SNJ, je contacte le Cabinet Grumbach qui porte mon affaire devant les prud’hommes de Paris. Je réclame la résolution judiciaire de mon contrat de travail suite essentiellement au changement de statut imposé par La Tribune en 2001 puis à la disparition de la page Méditerranée et la baisse brutale de mon salaire à partir de fin 2008 en raison de la réduction des budgets piges.
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La conciliation échoue. L’avocat de la Tribune conteste carrément mon statut de salarié et ne fait aucune proposition. Je le vis comme une véritable insulte. Fin 2011, je passe en audience de jugement et suis malheureusement débouté. Je constate en lisant les motifs de la décision de grossières erreurs concernant la chronologie des événements. Les prud’hommes estiment en effet que « M. Tur est à l’initiative de la décision unilatérale de rompre son contrat de travail à temps plein en octobre 2001, rupture qui lui a permis de vaquer à des projets journalistiques extérieurs non contestés tels que La Tribune et Econostrum ». Donc j’aurais quitté la Tribune pour….la Tribune (!) et pour Econostrum.info, site créé fin 2009, soit huit ans après mon changement de statut et un an après la baisse brutale de mes revenus à la Tribune ! Le jugement conteste en outre ma qualité de journaliste pigiste régulier pour La Tribune malgré la production de bulletins de salaire chaque mois pendant 18 ans et mentionnant l’entrée dans la société en octobre 1991.
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Je décide donc de faire appel. Appel gagné le 19 novembre 2013, soit plus de 4 ans après mon recours devant les prud’hommes. La Cour reconnaît mon statut de salarié pour toute la durée de la collaboration et m’alloue près de 70 000 € de rappel de salaires, de dommages et intérêts et de provision sur l’indemnité conventionnelle de licenciement à fixer par la Commission arbitrale.
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> Quels enseignements tirer de ce long feuilleton ? Il ne faut pas baisser les bras, mais au contraire répondre au mépris de son employeur par la voie judiciaire. Il faut choisir un avocat connaissant les droits des journalistes rémunérés à la pige. Ne pas abandonner même si, la Tribune ayant été mise en redressement judiciaire, c’est finalement l’Assurance garantie des salaires qui doit régler la note. C’est long, trop long, mais au bout du compte c’est payant moralement et financièrement.
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> GT

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