Jeudi 7 novembre, des salariés se sont rassemblés devant la grille de France 3 Aquitaine, au 136 rue Ernest Renan de 9h à 10h. Ils étaient symboliquement vêtus de noir pour porter le deuil de la télévision de service public La grève a été particulièrement suivie dans la région. 49% des journalistes de toute l’Aquitaine ont lire la suite

Logo-France 3-bonJeudi 7 novembre, des salariés se sont rassemblés devant la grille de France 3 Aquitaine, au 136 rue Ernest Renan de 9h à 10h. Ils étaient symboliquement vêtus de noir pour porter le deuil de la télévision de service public

La grève a été particulièrement suivie dans la région. 49% des journalistes de toute l’Aquitaine ont débrayé, 66% des journalistes sont grévistes au bureau régional  de Bordeaux. Au total, cela représente 30% du personnel technique et administratif.  Il n’y a donc pas eu de JT ni à midi, ni ce soir. « Parmi les gens mobilisés, il y a notamment des gens qui ne font jamais grève. Cela en dit long sur le malaise à France 3 », souligne Hélène Chauwin, déléguée SNJ-CGT, journaliste à France 3 Aquitaine. Le plan de départs volontaires, 361 suppressions d’emplois, annoncé le 15 octobre dernier en CE extraordinaire ne passe pas. En Aquitaine, 22 postes ont déjà été identifiés, dont une dizaine, rien que sur Bordeaux. En cause, une réduction drastique des moyens, qui se fait au « détriment de la qualité ». « Nous avons encore vu nos ressources diminuer avec le nouveau contrat d’objectifs. Cela se rajoute à la suppression de la publicité en 2010 par l’Etat, insuffisamment compensée », déplore la syndicaliste.

Des locales qui ferment pendant les vacances scolaires

Des émissions référence comme Tarata ont été supprimées. « Et, désormais de plus en plus de locales ferment pendant les vacances scolaires. Cela a notamment été le cas plusieurs fois de Bordeaux métropole. Et, certaines ont fermé définitivement comme dans le Nord-Ouest », ajoute-t-elle. Selon Hélène Chauwin, depuis deux ans, les conditions de travail se sont dégradées. « Il y a beaucoup de stress, de burn-out. Or, on ne sait pas à quelle sauce on va être mangé « . Une chose est sûre, la charge de travail va augmenter avec la mise en place des poly-compétences. « Avec la réduction du nombre de techniciens, les journalistes vont de plus en plus devoir faire eux-mêmes leur travail », s’inquiète-t-elle.

Le dialogue social est suspendu

Autre problème, la réduction des productions en interne. « A France 3 Aquitaine, il ne nous reste plus que l’émission Cap Sud Ouest… On achète très cher à l’extérieur des programmes que l’on sait faire… », fustige Hélène Chauwin. Loin d’être arc-boutés sur leurs positions, les syndicats réclament la possibilité de « négocier un projet alternatif, qui permettrait aussi de faire d’importantes économies. Ce plan n’a pas été fait dans le dialogue social ». Ils pointent, entre autres, l’augmentation du nombre de cadres ces dernières années avec la réforme. « Et, à aucun moment, il n’est envisagé de réduire le nombre de cadres », souffle Hélène Chauwin. Symboliquement, ce matin, les journalistes ont brandi le slogan de la chaîne : « de près on se comprend mieux ».

Nicolas César

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