Une très large majorité de journalistes pigistes de plusieurs titres du groupe Infopro Digital ont lancé à partir du lundi 24 avril une grève afin de protester contre l’absence de revalorisation du tarif du feuillet et une politique de la direction rognant sur plusieurs de leurs droits.
Plus d’une vingtaine de journalistes rémunérés à la pige de plusieurs titres du groupe Infopro Digital (La Gazette des communes, Le Courrier des maires notamment) ont lancé lundi 24 avril un mouvement de grève, refusant de remettre leurs articles ou s’opposant à la publication de ceux déjà rendus.
En 2022, une première grève avait permis aux journalistes pigistes de ces titres d’être intégrés pour la première fois aux négociations annuelles obligatoires (NAO). Ils avaient ainsi obtenu une hausse du tarif de la pige de 3 %, la première accordée depuis 2012.
A nouveau exclus des NAO en 2023, les journalistes rémunérés à la pige avaient lancé le 14 mars dernier une pétition auprès de leur lectorat, principalement des élus locaux, des cadres des collectivités territoriales et des étudiants préparant les concours de la fonction publique territoriale, afin de les sensibiliser à leur cause. Cette pétition en ligne (https://urlz.fr/lyZ2) a recueilli plus de 3.000 signatures.
N’étant toujours pas entendus, plus d’une vingtaine journalistes rémunérés à la pige ont décidé de lancer une grève des rendus d’articles et de leur publication. A la Gazette des communes, le mouvement concerne les trois quarts des journalistes pigistes réguliers. La direction du groupe Infopro Digital avait en effet fait une proposition d’augmentation du tarif du feuillet de 2 % le 20 mars, avant de la retirer quelques jours plus tard.
Les journalistes pigistes rejettent par ailleurs d’autres atteintes à leurs droits. Ils mettent en avant « un changement de mode de calcul des droits liés à l’ancienneté, dont la conformité à ce que prévoit la Convention collective nationale des journalistes reste à démontrer », et qui provoque selon eux une « chute drastique de la prime d’ancienneté ».
Ils déplorent également la fonte des droits CFC (Centre Français d’exploitation du droit de Copie,
l’organisme qui gère collectivement les droits d’auteur de la presse et du livre pour les copies numériques et papier réalisées et diffusées par les secteurs pédagogique et professionnel) accordés à l’ensemble des journalistes du groupe Infopro Digital.