Rencontre Akki au Club de la presse de Bordeaux - Laurent Bigarella et Sonia Moumen

Le Club de la presse soutient les jeunes médias néo-aquitains ! Ce jeudi 6 octobre, nous avons eu le plaisir de recevoir Laurent Bigarella pour présenter le pure-player Le Type et son corollaire papier Akki. Dans une rencontre animée par la réalisatrice de l’émission Champs Libres Sonia Moumen – également membre du Conseil d’administration, le rédacteur en chef de ces deux titres culturels de la région a évoqué les projets à venir.

L’appel à contribution est lancé : la revue Akki, pensée par l’équipe de Le Type en 2020, travaille sur son troisième numéro ! Laurent Bigarella, rédacteur en chef du média en ligne comme du mook, était au Club ce jeudi 6 octobre pour évoquer le chemin parcouru par l’association détentrice de ces deux titres depuis 2011.

À cette époque, Le Type était un blog. Créé par les responsables « Culture » du média universitaire Tintamarre, le pure-player accueille son actuel rédacteur en chef en 2014. Le média « était là pour raconter ce qui se passait à Bordeaux d’un peu caché. Le Type, on ne sait pas trop qui c’est », se souvient Laurent Bigarella. La ligne éditoriale n’a pas changé mais l’aspect local se renforce et la singularité de sa ligne éditoriale s’affirme : « promouvoir la scène artistique et culturelle plutôt émergente et indépendante. »  

Structuré au sein de l’association Kultoural, Le Type rassemble plusieurs bénévoles, qui écrivent – ou font des vidéos, comme Le type de Rap – en fonction de leurs centres d’intérêt. À travers le média, l’équipe a gardé une trace de l’effervescence de la vie culturelle bordelaise. Elle se retourne parfois, pour « voir les dynamiques, les tendances à l’œuvre et archiver ce qui peut se passer à Bordeaux sur les plans artistique et culturel », poursuit le rédacteur en chef.

L’aventure éditoriale se développe

Laurent Bigarella revendique le côté « artisanal et spontané » du média qu’il dirige : « Chaque rédacteur et rédactrice a son sujet de prédilection et vient apporter sa pierre à l’édifice sur sa thématique. » D’autres préfèrent se pencher sur les graphismes ou la photographie. Le Type tient aussi sa lettre d’information, pour l’instant bimensuelle, qui complète son site par un agenda ou des projets à valoriser.

L’aventure éditoriale s’est étendue et Kultoural a accueilli la revue Akki. L’idée a émergé lors d’une réunion en décembre 2019. « Le Covid a précipité le projet », se remémore Laurent Bigarella. L’équipe, pour partie au chômage partiel à cause du confinement, a pu s’y consacrer pleinement pour que le premier mook paraisse en décembre 2020.

« On avait envie d’avoir un bel objet, pas quelque chose qui se jette ou sur lequel on lit une actu »

La revue permet alors d’approfondir la ligne éditoriale du Type « avec du temps long, de l’espace pour les reportages ». Plus encore, décliner les sujets touchant à la culture alternative au format papier était pour l’équipe un moyen d’anoblir des scènes trop souvent dépeintes par les clichés, de « leur donner toute la légitimité qu’elles ont ». Deux ans après la parution du premier numéro, l’association planche sur le troisième, qui aura pour thème « L’art écologique ».

« Promouvoir une vision du journalisme et de la culture engagée »

Le 28 juillet, quelques jours après le début des incendies de La Teste-de-Buch et Landiras, Le Type sort sa compilation caritative « Après les flammes ». 27 artistes ont répondu à l’appel. Grâce à son lectorat, le média est venu en aide aux associations LPO Aquitaine, Child of the sea, ou Bassin d’Arcachon Écologie. C’est ainsi que Le Type agit à son échelle et « essaie de promouvoir une vision du journalisme et de la culture engagée », soutient Laurent Bigarella.

Le Type, Akki, deux noms pour deux titres différents mais complémentaires. Le premier, web, propose des articles plutôt centrés sur l’actualité, essentiellement bordelaise. La revue papier entend photographier la scène culturelle régionale autrement : « On avait envie d’avoir un bel objet, pas quelque chose qui se jette ou sur lequel on lit une actu, affirme Laurent Bigarella {…]. Si on lit Contre-cultures maintenant, il est toujours d’actualité car il n’est relié à aucun évènement. »

https://twitter.com/Le_type/status/1567083144922255360

Avec Akki n°3, l’équipe s’engage au long cours : « L’idée, c’est de montrer comment les acteurs culturels et les artistes peuvent prendre leur part face au changement climatique et toute cette réflexion très présente en ce moment dans la société, » affirme son fondateur. Ils proposent alors cette caisse de résonnance aux acteurs et actrices de la culture régionale : « On considère que les artistes, par leur pouvoir de prescription, la mise en récit qu’ils proposent, ont un vrai rôle à jouer et doivent être davantage impliqués et engagés sur cette question. »

Parti-pris graphique osé pensé par une agence bordelaise, un mook en papier recyclé imprimé en Gironde, partenaires néo-aquitains et collaborateur·trice·s de la région, diffusion en librairie indépendante ; aucun doute, l’objet de 130 pages colle à son éthique. Son coût a cependant nécessité plusieurs gymnastiques pour qu’Akki puisse voir le jour.

Deux supports, un modèle

« On repart d’une feuille blanche à chaque fois, reconnaît le fondateur de la revue. Sur plan éditorial, il y a tout à écrire et c’est excitant mais la partie économique est moins passionnante à gérer », grince Laurent Bigarella. Plus coûteuse que le site, la revue nécessite un investissement non négligeable pour l’association Kultoural. Sachant que la plupart de ses membres a moins de 30 ans, elle bénéficie de subventions qui n’amortissent cependant pas les frais liés à chaque numéro.  

Déjà en 2014, Laurent Bigarella a noué des partenariats avec des acteurs culturels bordelais (salle de concerts, clubs, festivals). Pour Akki, les moyens ont été diversifiés : appels à projet ou partenariats élargis en Nouvelle-Aquitaine. C’est sans compter sur le lectorat du pure-player, mobilisé pour les précommandes. Ces dernières restent un moyen pour l’équipe de poursuivre l’aventure éditoriale avec ce troisième numéro.

Les bénévoles de Le Type entretiennent des liens particuliers avec leur lectorat. En plus de tisser des relations entre acteurs culturels et artistes locaux, le média invite sa communauté à participer à des évènements, des jeux-concours sur les réseaux sociaux, ou lui propose de contribuer au développement du média. L’équipe s’élargit et diversifie le profil des rédacteurs grâce aux appels à contribution lancés pour les numéros de Akki. Elle veut aller encore plus loin et impliquer davantage sa communauté sur le plan éditorial. Une aventure prometteuse à suivre !

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Visionnez le replay de la rencontre au Club sur notre chaîne Youtube.

Photo Laurène Secondé : Sonia Moumen, réalisatrice de Champs Libres, et Laurent Bigarella, rédacteur en chef de Le Type et Akki.

Texte : Justine Vallée

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