Article sur le journalisme de solutions.

Les médias sont de plus en plus enfermés dans un circuit d’informations brutes, davantage violentes et, surtout, instantanées. Tout le temps, partout. Pour tenter de donner une alternative à tout cela, l’association Reporters d’Espoirs est créée. Elle a pour but de défendre le journalisme de solutions. Anaïs Dedieu, Chargée d’études pour l’association, le rappelle : lire la suite

Les médias sont de plus en plus enfermés dans un circuit d’informations brutes, davantage violentes et, surtout, instantanées. Tout le temps, partout. Pour tenter de donner une alternative à tout cela, l’association Reporters d’Espoirs est créée. Elle a pour but de défendre le journalisme de solutions. Anaïs Dedieu, Chargée d’études pour l’association, le rappelle : le journalisme de solutions, ce n’est pas nier le problème d’une actualité mais y apporter une complémentarité (1). Concrètement, ça consiste en quoi ?

Donner espoir : n’ayons pas peur des mots
L’association parcourt ainsi la France, et l’étranger, pour dénicher les avancées technologiques, sociales et environnementales que le monde ne demande qu’à apprendre mais qui restent pourtant bien trop souvent silencieuses. En effet, la culture du scoop prend une place importante et peine à en donner à celle de l’information de solutions.

L’association Reporters d’Espoirs est partie du constat global que l’actualité peut malheureusement induire des effets indésirables, et impose parfois une pression involontaire sur la société. Ce que propose l’association, c’est de « mettre en avant des solutions quand les médias ne mettent en avant que les problèmes » précise Anaïs Dedieu, lors d’une interview donnée en 2019 pour Demain TV (1).

L’étude The Power of Solutions Journalism, réalisée par Solutions Journalism Network auprès d’un échantillon de 1 500 américains, appuie largement sur la nécessité de l’existence du journalisme de solutions, aussi appelé « journalisme constructif ». L’étude se base sur des intentions comportementales. Selon elle (2), un article dit « de solutions » accroît le sentiment du lecteur d’être mieux informé et lui insuffle davantage d’inspiration. Ce dernier se sent alors plus engagé sur le sujet que traite l’article, sera plus à même d’en parler à autrui et va même renforcer sa relation avec l’organe de presse à l’origine du papier.

Les solutions que propose cette approche alternative du journalisme traditionnel, elles se trouvent ensemble, via un réseau. Elles prennent la forme d’initiatives réunies par des journalises, des médias, d’autres associations spécialisées dans l’information, ou encore par le biais d’entreprises sensibles à cette démarche. Ce sont des trouvailles de tous les jours qu’il suffit de partager à des interlocuteurs qui détiennent le pouvoir de donner de la voix à ces informations.
Lutter pour un journalisme positive, sans nier la réalité. Voilà la devise d’organismes comme Reporters d’Espoirs.

Des actions pour redécouvrir l’information
Les solutions que souhaite partager l’association répondent à des enjeux d’intérêt général. Ainsi, l’impact sur l’opinion publique ne sera que plus marquant. C’est pourquoi, pour renforcer cette volonté, l’association a même créé sa semaine de sensibilisation « La France des solutions » qui a lieu chaque année. Est alors représenté un panel de journalistes issu(e)s des partenaires médias de Reporters d’Espoirs. Parmi eux, on peut compter Sud Ouest, Ouest France, Arte, L’Obs, Radio Nova, etc… Une seule mission : les sensibiliser. Leur montrer que leur choix, leur proposition de sujets peut induire une forme de positivité qui imprégnera l’audience. On leur propose alors de donner, parler ou faire diffuser des solutions ou des bribes d’informations positives, etc… dans leurs médias, pendant une semaine, pour toucher leur audience. Tous les supports y sont représentés. Toutes les audiences, qu’elles soient papiers ou audiovisuelles, pourront profiter d’une information issue du journalisme constructif. Cette année, les activités de la 9ème édition se réuniront autour d’une seule et même journée : celle du 23 septembre.

Ces « solutions », il peut s’agir de nouveautés ou de prises de position de certaines marques concernant leur empreinte carbone par exemple, la découverte de cellules animales capables d’aider des recherches en cancérologie, des aides mises en place par des collectivités envers les sans-abris, ou tout simplement des exemples de tous les jours d’altruisme d’individus, etc…

Plus récemment, c’est une base de données qu’a lancé Reporters d’Espoirs. Sous le nom de lafrancedessolutions.fr, elle répertorie les initiatives locales existantes aux quatre coins de l’hexagone. Par exemple, à l’échelle de Bordeaux, est mentionnée l’association La Chance : pour la diversité dans les médias, qui est une bourse solidaire accordée à certains étudiants pour les préparer à intégrer des écoles de journalisme.

 

Bien que le journalisme de solutions admette une dimension utopique, il est aussi assimilé à des stratégies de communication ou de marketing. D’autres le pointent du doigt en le caractérisant de « levier d’influence » au service d’entreprises.
Source de création de solutions authentiques, construites grâce à ses pairs et au service de tous, ou outil marketing : le journalisme de solutions ne sert t’il pas, nécessairement, d’espoir à l’opinion publique ?

Kim Gaborieau

1. Reporters d’Espoirs lance la semaine des solutions ! de Demain TV, le 7 octobre 2019 : https://www.youtube.com/watch?v=1x-OlKxaYrw
2. Le pouvoir du journalisme de solutions, Solutions Journalism Network : https://reportersdespoirs.org/wp-content/uploads/2014/06/RDE_EtudeJournalismeDeSolutions_FR.pdf

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