Salle comble au Club de la Presse mercredi 9 mai au soir pour un débat qui ne se présentait pas pourtant sous les meilleurs auspices : la date choisie, veille du long week-end de l’Ascension, n’était pas propice pour attirer le public ; l’annonce, l’après-midi même, de l’arrêt de la parution du nouveau magazine Vraiment, organisateur de lire la suite

Salle comble au Club de la Presse mercredi 9 mai au soir pour un débat qui ne se présentait pas pourtant sous les meilleurs auspices : la date choisie, veille du long week-end de l’Ascension, n’était pas propice pour attirer le public ; l’annonce, l’après-midi même, de l’arrêt de la parution du nouveau magazine Vraiment, organisateur de la rencontre, ajoutait à la crainte d’un échec. Plus de 60 personnes furent pourtant présentes et les quatre intervenants annoncés ont, sous l’autorité du journaliste-animateur, Jean Berthelot, débattu avec passion pendant deux heures, d’un sujet qui fait toujours polémique à Bordeaux : l’esclavage.

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Les deux historiens présents Hubert Bonin et Jacques de Cauna ont reconnu que l’implication des universitaires et des chercheurs dans des travaux sur l’esclavage est restée, à Bordeaux, premier port colonial et deuxième port négrier de France (après Nantes) souvent timide. Karfa Diallo, directeur de Mémoires et Partages s’est défendu de vouloir culpabiliser qui que ce soit mais a regretté qu’on se limite trop souvent aux aspects économiques de l’esclavage alors qu’il s’agit d’un crime contre l’humanité. Chacun a admis, en présence d’une descendante d’armateur, Axelle Balguerie, que la débaptisation de certaines rues bordelaises n’était pas opportune mais qu’une information sur les fonctions des personnes serait utile. Au cours du débat, plusieurs enseignants ont regretté la très faible place faite à l’histoire de l’esclavage dans les programmes et les manuels scolaires de l’enseignement primaire et des collèges. Face à ce que certains ont qualifié « d’amnésie bordelaise », tous ont reconnu que le travail d’histoire, de mémoire et d’éducation a besoin d’être approfondi.

J-M. Dupont

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