festival imprime ecologie et backlash

Lou Wemaere, Anne-Sophie Novel et Léa Gorius accompagnées de Sylvain Lapoix comme modérateur, la sensibilisation à de l’écologie dans les médias est essentielle.

« 37 % des Français considéraient que le réchauffement climatique n’est pas du fait de l’homme en 2022, selon l’Obscop et le chiffre augmente d’environ 8 % chaque année. » À l’annonce de cette information, la salle se tait. Le public est plongé dans le noir, mais l’ambiance a changé, chacun prend peu à peu conscience de l’impact de ces propos.

Les sujets environnementaux, qui intéressent de plus en plus de citoyens, se heurtent à un phénomène de backlash, autrement dit, de retour en arrière. Ce terme, créé par la Fondation Jean Jaurès, se définit comme une campagne contre l’écologie. Elle peut être lancée aussi bien par les citoyens eux-mêmes, par les médias ou même encore par certains partis politiques. Les trois journalistes présentes lors de cette table ronde se battent quotidiennement pour que l’écologie ait sa place dans l’espace médiatique. Lou Wemaere, responsable de projet chez Quota Climat, une association qui œuvre à améliorer le traitement médiatique des enjeux écologiques, a partagé un chiffre inquiétant. « 3.84 % », telle est  la statistique qui correspond à la place actuelle des enjeux écologiques dans l’espace médiatique audiovisuel. « En comparaison, lors de la crise sanitaire, le Covid19 a occupé 75 % de l’espace médiatique ». 

« On va pouvoir bronzer toute l’année » 

Plus d’une, Léa Gorius a dû affronter ce genre d’invraisemblances. Journaliste vidéo pour Reporterre sur les réseaux sociaux, elle est aux premières loges du phénomène de backlash. Elle remarque depuis quelques mois, notamment sur TikTok et Instagram, une montée de commentaires climatosceptiques. Sa dernière expérience remonte en mars dernier, lorsqu’elle partage sur TikTok le record de chaleur de février 2024. Sous sa vidéo, de nombreux commentaires complotistes et climatosceptiques apparaissent, parmi eux : « Les records sont faits pour être battus », « Il y a des températures chaudes, ce sont des cycles », « Trop bien ! J’ai hâte d’avoir des palmiers dans mon jardin », « On va pouvoir bronzer toute l’année. »

Le backlash ne se limite pas à de simples commentaires. Il se traduit aussi par la suppression d’émissions traitant d’enjeux environnementaux, telle que « La Terre au Carré » sur France Inter qui s’arrête à la rentrée prochaine ou bien par des stratégies commerciales fallacieuses d’arguments écologiques, telles que le « greenwashing », utilisées par les entreprises pour redorer leur image. L’écologie est parfois détournée afin de servir des intérêts commerciales. C’est sur cette démarche de sensibilisation que Lou Wemaere, Anne-Sophie Novel et Léa Gorius se rejoignent : il faut savoir différencier la réalité de l’opinion publique des stratégies de communication.

Texte : Clarisse Chantegreil-Allaire et Naïs Fru, étudiant·e·s au sein du programme LaChance Media

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