« Le journaliste de sport et les femmes : quelle réalités » tel était le débat de rentrée que le Club de la presse de Bordeaux a organisé jeudi 16 septembre dans ses locaux. Syanie Dalmat, journaliste à L’Equipe et membre de l’association Femmes journalistes de sport ; Amaia Cazenave, cheffe adjointe des sports à la rédaction du Parisien et lire la suite

« Le journaliste de sport et les femmes : quelle réalités » tel était le débat de rentrée que le Club de la presse de Bordeaux a organisé jeudi 16 septembre dans ses locaux.

Syanie Dalmat, journaliste à L’Equipe et membre de l’association Femmes journalistes de sport ; Amaia Cazenave, cheffe adjointe des sports à la rédaction du Parisien et également membre de l’association, ainsi que Frédéric Laharie, chef des sports du journal Sud Ouest étaient nos invité.e.s.

Pourquoi ce débat ?

En mars 2020, le documentaire « Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste »  de la journaliste Marie Portolano est diffusé sur Canal +. Il raconte la discrimination, le harcèlement, l’invisibilisation  des journalistes femmes de sport. Le but : mettre un terme à leur infériorisation dans les rédactions sportives.

Concomitamment est créée l’association Femmes journalistes de Sport, dont la tribune dans Le Monde fait aussi grand bruit. 

Ces initiatives sont le prolongement de plusieurs dénonciations d’actes de harcèlement, depuis plusieurs mois déjà.

C’est que les chiffres sont frappants. Quelques-uns pour illustrer le propos :

Le temps de parole des femmes sur une journée consacrée au sport représente 13 %, selon le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). Traduction : les hommes, sur une journée de 24 heures, parlent de sport pendant 21 heures…

Les femmes représentent 52% de la population française. Parmi les quelques 34 571 journalistes en France détenteurs de la carte de presse (chiffres de janvier 2020), 48% sont des femmes. Dans le sport ? 3 000 journalistes ; 10% de femmes.

Amaia Cazenave a été heurtée par ce constat lorsque la rédaction sportive du Parisien s’est réunie, début septembre, après ces longs mois de Covid-19. : « J’ai poussé la porte du bureau. Nous sommes une trentaine de journalistes. Je suis la seule femme encadrante. Il y a une seule autre journaliste femme dans la rédaction ».

La société évolue. Pourquoi est-ce si lent dans le monde sportif ?

« J’interviens à l’IJBA (Institut de Journalisme Bordeaux-Aquitaine) pour une session sport » souligne Frédéric Laharie. » « Qui est intéressé.e par le sport ? » est la première question que je pose. Seuls des garçons ou presque lèvent la main. Les filles disent :  » je n’y connais rien« . J’ai l’impression qu’il y a une autocensure. Et c’est le pire ».

Dans les années 80, Frédérique Galametz, aujourd’hui à L’Equipe, couvrait l’actualité des Girondins de Bordeaux pour Sud Ouest. La rubrique phare de la rédaction sportive. « Claude Bez, président des Girondins, avait dit que le journal n’était pas sérieux de confier une telle rubrique à une femme » rappelle Frédéric Laharie. Les mentalités ont évolué dans les rédactions, depuis dix, quinze ans, assure ce dernier. « Avant, c’était ambiance de vestiaire et des choses pouvaient être dures à entendre » euphémise t-il.

A Sud Ouest, neuf journalistes composent la rédaction sportive, à Bordeaux. Aucune femme. Cette rédaction compte 25 journalistes en intégrant les postes en région. Une seule journaliste femme y travaille, à mi-temps. « On en est conscients et on n’en est pas fiers. La nouvelle secrétaire générale adjointe de la rédaction est chargée de veiller à la parité ».

Frédéric Laharie rapporte l’embauche toute récente d’une pigiste, qui travaille aussi au desk. « Ce n’est pas fermé mais les ouvertures sont rares, car il y a peu d’embauche du fait du contexte économique difficile. On doit faire attention à ne pas fermer des portes inconsciemment. »

Un double handicap pour les journalistes femmes « racisées »

Syanie Dalmat a été interviewée par le magazine So Foot, en avril« Le propos du documentaire de Marie Portolano était très bon, mais il m’a choqué ». Elle a souligné à So Foot un double « handicap. Je sais qu’il y a des femmes issues de la diversité dans les services des sports, et là, j’ai l’impression qu’elles ont été invisibilisées, ce qui est déjà souvent le cas au quotidien. »

Syanie Dalmat a développé pendant le débat. « J’ai grandi en regardant Canal. Je ne voyais pas de journaliste de femme de sport noire. Personne ne me ressemblait. Je me suis dit que je n’avais pas le physique pour ce métier. Ce sont toujours les mêmes filles qui travaillent à la télé. C’est très violent quand on s’aperçoit de cela à 15 ans. Je me suis donc orientée là où je sentais que j’avais ma place. Là, j’ai repris ça en pleine figure (avec le documentaire). Tu peux être passionnée de sport mais si inconsciemment tu vois toujours la même image d’une femme à la télé… tu finis par te freiner ».

Que faire, dès lors ? « Il faut changer les choses à un autre niveau, que les écoles de journalisme ouvrent plus facilement leurs portes aux personnes issues de la diversité, déjà. Ça doit venir d’en haut. L’entre-soi n’est jamais bon, et c’est en faisant entrer d’autres profils, d’autres points de vue qu’on grandit. »

« Femmes journalistes de sport« , des murs à casser

« Il y a encore des murs à casser et on a quelques marteaux avec l’asso », rit Amaia Cazenave.

« L’idée est d’être ensemble et de ne plus être invisibles », entame t-elle. L’association comptabilise environ 180 membres. « Il faut plus de modèles féminins en journalisme comme en sport. Le but ? Inspirer les étudiantes, les pigistes, les gamines qui regardent la télé. Je suis pessimiste, quand j’allume ma télé ou ma radio : il y a des filles en bord de terrain mais pas de commentatrice. Les femmes sont toujours cantonnées toujours à certains rôles ».

Amaia Cazenave mentionne un exemple, la femme journaliste de terrain ou en plateau, à la télé. « C’est un cliché permanent ! Laure Boulleau (ancienne footballeuse professionnelle, consultante sur Canal +) a une analyse parfaite du jeu mais a-t-on besoin de l’habiller en rose deux jours d’affilée avec un maquillage très exubérant ? Ne peut-on pas gagner en simplicité et ne pas verser dans ce stéréotype d’une blonde qui va s’habiller dans un 36, avec des talons très hauts ? On ne demande pas forcément la même chose aux hommes – (l’ancien footballeur) Samir Nasri est arrivé avec un jean troué et cela ne posait de problème à personne. Cette hypersexualisation constante de la femme sur un plateau télé me pose un problème ».

L’association veut donc « intervenir dans les écoles de journalisme, mais aussi sur des forums d’association, où l’on choisit son orientation pour expliquer le métier de journaliste sportive ».

Elle a déjà été contactée par plusieurs écoles ou organismes. « Un annuaire a été créé, qui recense les professionnelles et les profils » reprend Amaia Cazenave. « Nous sommes toutes référencées pour éviter que les « rédacs chefs » disent : « je ne trouve pas de femme pour ce poste-là ».

D’autre part, l’association dispose d’une plateforme où les « filles écrivent pour signaler des problèmes de harcèlement. Notre rôle est de les épauler » (cela est déjà arrivé depuis mars).

Autre piste sur laquelle travaille actuellement une chercheuse : la création d’un observatoire pour évaluer les postes occupés par les journalistes femmes, les salaires, les disparités, etc…

Si les choses évoluent lentement, le plafond de verre reste considérable au moment de grimper dans la hiérarchie. « J’ai souvent été traitée comme une journaliste débutante alors que j’ai 15 ans de carte de presse » constate Syanie Dalmat. Alerter les directions des rédactions est donc un chantier auquel l’association s’attèle. « Les responsables des ressources humaines ont un rôle très important à jouer. Le dialogue à ce niveau-là est essentiel ».

La journaliste de L’Equipe milite aussi pour « casser le modèle » selon lequel il faut faire de la télé quand on est journaliste de sport. « J’ai l’impression d’avoir pris de la légitimité quand j’ai fait de la télé. Alors que j’ai fait plein de choses avant, en presse écrite. Il y a un prestige à être devant la caméra, mais il y a des choses tout aussi sympa à faire derrière celle-ci ».

La couverture du sport féminin

Frédéric Laharie assure : « On Sud Ouest) a toujours couvert le sport féminin, peut-être pas assez. La question ne se pose d’ailleurs pas que pour le sport féminin : d’autres sports masculins, qui ne sont mis en avant qu’au moment des Jeux Olympiques, pourraient se dire : « nous ne sommes nous aussi pas assez représentés » ».

Syanie Dalmat saisit la balle au bond : « Et quand tu es une femme qui fait un sport olympique… »

Frédéric Laharie souligne que « le foot en général prend énormément de place et écrase le reste. Le foot féminin en profite un peu, par ricochet. On a énormément évolué. Nous n’en faisons peut-être pas assez mais il faut voir d’où l’on vient. Où était la D1 féminine il y a dix ans ? ».

Syanie Dalmat : « On a l’impression qu’il faut un immense exploit pour que le sport féminin soit mis en avant ».

En août 2020, Lyon remporte la Ligue des Champions Féminine, mais ne figure pas en « Une » de L’Equipe, le lendemain, aux dépens de Julian Alaphillipe, qui a pris le maillot jaune sur le Tour de France. « J’aurais fait pareil », relève Frédéric Laharie, en justifiant ce choix par l’impact du Tour. Il complète : « La Ligue des Champions masculine a plus de résonance que la Ligue des champions féminine. Je ne dis pas ce que cela ne doit pas changer. Mais, au moment où le rédacteur en chef doit faire la une, il pense au journal du lendemain et pas à celui dans cinq ans ».

Frédéric Laharie explique que les contraintes budgétaires sont l’un des premiers critères pour savoir si le journal couvre une compétition sportive. « Basket Landes s’est qualifiée pour l’Euroligue. Nous avons choisi de couvrir les matches à l’extérieur tant qu’il y avait de l’enjeu ».

La couverture aurait-elle été la même pour les Girondins de Bordeaux, ou les Palois en basket ? « Une année que les Girondins jouaient en Coupe d’Europe, nous n’avions pas couvert sur place un match de poule car il n’y avait plus d’enjeu ».

Amaia Cazenave souligne une « vraie responsabilité » : celle « d’aller chercher les sujets ». Et de citer un exemple. « Beaucoup de filles du rugby médaillées à 7 (aux Jeux de Tokyo) venaient de Bobigny. Nous sommes allées les voir (pour connaître leur quotidien), raconter la manière dont évolue la pratique du rugby féminin en Île-de-France. C’est presque une démarche idéologique : creuser les sujets pour ne pas faire un énième sujet sur Messi au PSG ».

Syanie Dalmat et Amaia Cazenave soulignent que les histoires de sportives de haut niveau relèvent plus d’aspérités que celles des sportifs – Frédéric Laharie n’est pas forcément d’accord, signalant qu’il y a de très belles histoires à raconter aussi pour les hommes, à condition de faire l’effort de les trouver.

« Les parcours des sportives femmes sont moins linéaires que celui des hommes » dit Amaia Cazenave. « C’est aussi inhérent à leurs conditions : la maternité, les règles, etc…Les hommes ne se sont jamais posés ce genre de questions, comme ce qu’il s’est passé il y a deux ans en handball (le club féminin de Nantes aurait procédé à des tests de grossesse auprès de ses joueuses professionnelles en début de saison sans leur consentement.

La discussion continue et Frédéric Laharie évoque l’exemple des Girondines de Bordeaux, qui ont joué leur match de qualification pour la Ligue des Champions à Libourne, début septembre. « Pourquoi ce retour contre Wolfsburg n’a pas été joué au Matmut Atlantique ? Il faut demander aux Girondins. Ce n’est pas moi qui décide ».

Sud Ouest a-t-il demandé aux Girondins pourquoi cela ne fût pas le cas ?

Le débat s’instaure alors entre Frédéric Laharie et  un participant. Verbatim.

– Je ne veux pas parler à leur place, dit Frédéric Laharie, mais ils ont dû estimer qu’il fallait mieux mettre 2 à 3000 places dans un petit stade qu’un stade de 43 000. Ce match là méritait mieux que le stade de Libourne, qui est un bon petit stade alors que la ville était très contente d’accueillir ce match. Nous ne sommes pas un service public avec l’obligation de remplir des objectifs fixés par le ministère. On rend compte d’une actualité. Ce n’est pas non plus de notre ressort si les Girondines ne jouent pas au Matmut.

– Vous pouvez en faire un article, relève le participant.

– On a déjà fait des articles, pas pour ce match là, pour dire que les entraîneurs se plaignaient (des mauvais terrains, etc…). Nous le reprocher à nous en premier, je ne suis d’accord.

Si on veut faire évoluer les lignes et avancer en même temps que la société, il faut augmenter la couverture du sport féminin et lui faire de la place. S’il n’y a pas les infrastructures et qu’on en parle assez peu, je pense que ça n’évoluera jamais.

Vous avez raison. Le sport féminin (à un niveau global) est couvert quand il y a une grande compétition, comme une coupe du Monde en France. Puis il y a le championnat de D1 féminine. On le couvre tous les week-ends et on voit comment ça se passe. Doit-on en faire autant que la L1 masculine ? Pour l’instant, non. Il n’y a pas la même audience, ni la même économie. On mesure les audiences tous les jours, sur internet. Le « gap » est immense entre un compte rendu de D1 féminine et un compte rendu de D1 masculine. Idem en rugby. Mais cela ne veut pas dire qu’il faut s’arrêter là. Remplir le fossé tout d’un coup n’est pas possible.

– Ce qui m’effraie, c’est que l’on traite une information en fonction de l’audience qu’elle va apporter.

– Nous ne sommes pas un service public et nous devons vendre des journaux. Le journalisme, c’est aussi faire des choix.

Alors que Syanie Dalmat relève que « dans un monde idéal, on traiterait de la même façon foot féminin et foot masculin », Frédéric Laharie ajoute : « dans un monde idéal, il y aurait pour un PSG-Bordeaux féminin autant de monde au stade que pour un PSG-Bordeaux masculin. Pourquoi y a-t-il autant de « unes » à L’Equipe sur l’OM ou le PSG ? Ce n’est pas par hasard ».

Parce que des journaux sont vendus. Manière de dire, pour résumer ce que disait Syanie Dalmat plus tôt au cours du débat, qu’il en va aussi de « la responsabilité du lecteur que d’acheter le journal et d’aller au stade (pour voir du sport féminin) »

« On ne peut pas rattraper le retard entre l’histoire de la Ligue des champions masculine et féminine » poursuit Frédéric Laharie. « Nous avons nos contraintes économiques et de ressources humaines. Le traitement a énormément évolué depuis dix ans. Et c’est tant mieux. En tant que responsable de service, je favorise cela mais je ne peux pas dire qu’on va faire autant sur l’Aviron Bayonnais rugby (hommes) que l’AS Bayonne (femmes) ».

Le sport féminin peut toutefois faire vendre. Amaia Cazenave indique l’exemple de la gymnaste américaine Simon Biles, qui a mis au jour la fragilité mentale dont peuvent souffrir les sportives (et sportifs) de haut niveau. L’article publié à l’occasion des Jeux Olympiques de Tokyo a déclenché « un carton d’abonnement » sur le site du Parisien.

A contrario, Amaia Cazenave, qui a travaillé à Radio France, remarque « l’exigence zéro du service public : faites-moi signe le jour où un match de foot ou de rugby féminin sera diffusé en intégralité à la radio ! »

Frédéric Laharie retrace l’évolution dans le traitement de l’information sportive. « On ne parlait que de terrain, il y a 15 ou 20 ans. Depuis, la dimension sociétale du sport a pris une place prépondérante. Une journaliste peut intégrer une rédaction sans être spécialiste du 4-3-3. C’est une question de culture du sport. Il faut que les petites filles puissent pratiquer le sport, le regarder, et se fasse leur propre culture. Il faut connaître l’histoire (du sport), avoir vu des matches, être passionnée par le sport comme n’importe quel autre sujet ».

Les 24 heures du sport féminin révélateurs d’une cruelle réalité

Le CSA et le Ministère des Sports ont lancé en 2014 les 24 heures du sport féminin. Cette journée de médiatisation autour du sport féminin vise à contrer la sous-représentation du sport féminin à la télévision. L’initiative a été rebaptisée « Sport féminin toujours« , en 2018. « C’est le week-end de la bonne conscience » souligne Amaia Cazenave. « C’est de l’affichage. Le lendemain, tout le monde refait comme d’habitude. Je ne vois pas en quoi c’est une révolution ou une consolidation d’acquis ».

« Le problème sera réglé le jour où cette journée n’existera plus », abonde Syanie Dalmat.

Elle est, pour cela, favorable à l’instauration de quotas. « Il faut imposer les choses car c’est trop lent. Il n’y a qu’ainsi que l’on avancera ».

Une participante demande s’il n’y a pas « un effet pervers de choisir des femmes parce qu’elles sont femmes, et pas pour leurs compétences ».

Syanie Dalmat répond sans ambages. « Parce que vous pensez que tous les hommes qui occupent des postes à responsabilité le sont du fait de leurs compétences ? On ne se pose jamais la question de la compétence des hommes. Il faut évidemment embaucher des femmes qui ont des compétences, et ça se passera très bien ! ».

Terminons sur une note plutôt positive : « Ce métier est extraordinaire » relève Amaia Cazenave. « C’est un métier où l’on se réalise, mais il faut s’accrocher. Une progression peut être stoppée ou freinée, sans compter les remarques sexistes dont une journaliste de sport femme peut faire l’objet ».

Quentin Guillon

Pour prolonger :

https://www.csa.fr/Informer/Collections-du-CSA/Observatoire-de-la-diversite/Barometre-de-la-representation-de-la-societe-francaise-resultats-de-la-vague-2020

https://www.csa.fr/Informer/Toutes-les-actualites/Actualites/Presence-des-femmes-dans-les-medias-audiovisuels-Le-CSA-releve-des-progres-dans-son-rapport-2019-notamment-a-la-radio

https://www.csa.fr/Informer/Collections-du-CSA/Rapports-au-gouvernement/Rapport-sur-la-diffusion-de-la-pratique-feminine-sportive-a-la-television-2017

https://www.csa.fr/Informer/Toutes-les-actualites/Actualites/Presence-des-femmes-dans-les-medias-audiovisuels-Le-CSA-releve-des-progres-dans-son-rapport-2019-notamment-a-la-radio

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