Elsa Dorey, une vice-présidente pour les pigistes Depuis 2013 les journalistes-pigistes de Bordeaux trouvent au Club de la Presse un accueil renforcé, avec une gamme de services gratuits fort appréciés. L’animatrice de cette démarche est vice-présidente du Club. Portrait. Lauréate de la Bourse des Jeunes Reporters de l’Union des Clubs (UCP2F), Elsa Dorey cultive la lire la suite
Elsa Dorey, une vice-présidente pour les pigistes
Depuis 2013 les journalistes-pigistes de Bordeaux trouvent au Club de la Presse un accueil renforcé, avec une gamme de services gratuits fort appréciés. L’animatrice de cette démarche est vice-présidente du Club. Portrait.
Lauréate de la Bourse des Jeunes Reporters de l’Union des Clubs (UCP2F), Elsa Dorey cultive la discrétion sur elle-même, comme la plupart des journalistes-nés. A 28 ans, elle est correspondante à Bordeaux de « Viva » et du « Concours Médical » . Elle collabore à Cap Sciences et à l’agence de presse CAPresse, après avoir été deux ans correspondante de « Science et Vie ». Un beau palmarès, qui faisait suite à quatre années d’études à l’université de Poitiers en…biologie cellulaire et génétique, avant une année à Bordeaux, à l’ISIC, en Médiation des sciences. Mais le journalisme n’était pas loin, puisqu’à Poitiers déjà elle écrivait pour « L’Actualité Poitou-Charentes » et « Biofutur » et qu’elle a fait une incursion dans l’audio-visuel comme co-auteure d’une série de diaporamas sonores sur les religieux catholiques.
Prise d’envergure
Elle aurait pu se contenter d’un métier de pigiste avec plus de hauts que de bas, mais fut interpellée très tôt par la situation difficile de cette catégorie de confrères, « dont certains gagnent moins de 500 euros par mois », ce qui est inférieur au plancher d’obtention de la carte de presse. Alors elle proposa au Club la création d’un lieu pour réunir les journalistes concernés par ce statut. Ainsi naquit « le Pigeonnier », une salle du 9 rue des Capérans au second étage peu à peu équipée de meubles confortables.
« Au début, se souvient Elsa, notre réseau eut du mal à trouver des contacts, les pigistes étant souvent assez isolés. Nous n’en avions pas autant qu’aujourd’hui, mais petit à petit, au fil des réunions, nous avons identifié des sujets et des idées qui avaient du sens et les pigistes nous ont rejoint naturellement. De petits ateliers sont nés, par exemple sur l’écriture journalistique, ou les aspects techniques de la profession, rémunérations, portage salarial, carte de presse, droits d’auteurs, impôts etc…Depuis qu’Eugénie Baccot et Ariane Puccini, elles aussi membres du CA, m’ont rejointe, les apéros pigistes ont gagné en pertinence car à trois, nous avons plus de temps pour nous y consacrer. »
Aujourd’hui, chaque atelier réunit huit à dix personnes et les intervenants prennent de l’envergure. Ainsi de Camille Lavoix, spécialiste de l’Amérique du Sud, venue parler de son expérience de pigiste correspondante à l’étranger pour des grands médias nationaux lors d’un passage à Bordeaux . Ou bien une spécialiste du social, qui travaille dans un cabinet d’expertise, qui décrypte avec les pigistes leurs bulletins de salaire.
« -Etre pigiste n’est pas un but en soi, souligne Elsa Dorey, il faut que nous soyons celui qui va chercher du réseau, car nous sommes plus isolés que d’autres journalistes en poste, et nous avons moins de formations à notre disposition. Le but du « club-pigiste » est alors de parvenir à faire se connaître les gens entre eux, et de faire circuler l’information. Des rédacteurs en chef nous sollicitent de temps en temps pour les mettre en contact avec des pigistes. Je suis journaliste scientifique, d’autres sont spécialistes d’économie, d’environnement ou de gastronomie. Selon la spécialité recherchée et la disponibilité des pigistes, nous mettons en contact les rédacteurs en chef avec nos confrères. »
Vive le « co-working » !
Elsa Dorey a été unanimement désignée pour devenir vice-présidente du Club à la suite de la dernière assemblée générale. Recherche de piges, formation, la méthode qu’elle a développée pour les pigistes a désormais recours à une troisième démarche, celle du co-working. « – Les pigistes travaillent chez eux, mais le Club de la Presse de Bordeaux, avec ses salles, leur permet de venir gratuitement trouver de la tranquillité, lorsque les enfants sont à la maison par exemple. Le 29 septembre 2016 la réception du rédacteur en chef d’une revue qui démarre l’an prochain, « Far Ouest », nous donne de la perspective : c’est un média de papiers longs, avec du multimedia. Et il y en aura d’autres !»
Jean-Pierre Spirlet