Photo deuil hommage

A quelques jours d'intervalle, deux anciens confrères de Sud Ouest, membres du Club de la Presse, ont disparu. Hommage.

Antoine Vasquez (91 ans): de la rédaction à la peinture

Les obsèques d’Antoine Vasquez ont été célébrées le 12 novembre en l’église Saint Vincent de Mérignac.  « Sa carrière de journaliste, rappelle son confrère et ami Michel Pujol, avait débuté à La France-la Nouvelle République en 1952.  Puis il avait rejoint la Régionale de Sud Ouest en 1972 où il gérait le service de coordination qui établissait la pagination des différentes éditions de notre journal, avant de prendre sa retraite en 1996. »

Lors des obsèques, sa fille Myriam rappellera qu’il était né à Barcelone juste avant la guerre civile. Son père, qui avait rejoint les Brigades Internationales, fut obligé de choisir l’exil pour la famille, mais ensuite il fut déporté, comme les grands parents.

 Elle retient d’Antoine, que « son grand amour a été le journal Sud Ouest, où il allait travailler en retrouvant avec plaisir ses camarades, et dont il ramenait des anecdotes savoureuses et cocasses sur les coulisses du métier. Mais il parlait avec beaucoup de respect de certains chefs de la rédaction ».

Son autre fille Erica soulignera combien Antoine « était apprécié par son entourage professionnel, mais il avait aussi une dimension d’artiste qui l’a amené à consacrer ses loisirs à la peinture, et à être reconnu dans ce domaine. Y compris sur le plan international: il fera des expositions à Madrid, Berlin, Casablanca ou encore New York. Sans oublier son journal favori, où il présidait la section « Lignes et Formes ». Il était également membre de Septemvir. 

« Nous garderons de lui le souvenir d’un excellent ami très empathique et ouvert à toutes et tous, conclut Michel Pujol. Nous présentons nos sincères condoléances à sa famille. Adieu Antoine, toi qui étais ton plus beau tableau. »

Jean-Claude Tillier (92 ans) : un amoureux du patrimoine

Les obsèques de Jean-Claude ont également eu lieu le 12 novembre, à  Sauveterre-de-Guyenne. Notre confrère Jean-Marie Darmian lui a rendu hommage sur Facebook par le texte suivant:

« Jean-Claude Tillier était un passionné par l’histoire locale, considérant que le passé conditionnait bien des éléments des temps présents. Il a rejoint le monde dans lequel ses convictions religieuses profondes lui permettent d’espérer. Jean-Claude fut journaliste à Sud-Ouest notamment à l’agence de Libourne où il officia durant de longues années essentiellement comme secrétaire d’édition. Son humour très fin, sa joie de vivre, son sens du partage indulgent et son immense culture personnelle faisaient de lui un élément essentiel dans une équipe. Tant à la Vie de Bordeaux où il avait débuté que dans les rédactions locales auxquelles il collabora il démontrait un sérieux et un sens aigu de l’intérêt que témoignait alors Sud-Ouest pour l’information locale. Jean-Claude aimait les « choses du quotidien’ simples mais ô combien précieuses pour construire les vraies vies de la grande majorité des lectrices et des lecteurs. Il les respectait et les considérait comme prépondérantes sur bien d’autres.

Jean-Claude fut un militant associatif du patrimoine humain et matériel en Entre-Deux-Mers. Il apporta sa précieuse collaboration aux Amis de la bastide de Sauveterre de Guyenne et à ce titre il a accompagné comme délégué de cette cité l’association des villes bastides de Gironde. Durant plus de trente ans il a été un fidèle serviteur à mes cotés de la défense et la valorisation de ces villes neuves dont il connaissait toutes les caractéristiques. Au sein de l’association du Castrum des Pommiers à Saint Félix de Foncaude il fut un acteur dévoué, pugnace et compétent pour l’organisation des fameuses journées médiévales. On le retrouve aussi parmi les intervenants du CLEM, parmi les organisateurs de multiples rencontres, colloques, expositions ou éditions mettant en valeur les racines de cet Entre-Deux-Mers où il vivait heureux. Jean-Claude ne refusait pas les responsabilités mais n’aimait pas être mis en avant. Il agissait par conviction et par plaisir.

Jean-Claude était un homme éclairé et « éclairant » car capable de permettre à celles et ceux qui empruntaient un sentier de la vie locale de trouver des repères pour en comprendre le tracé. Un personnage venu du siècle des Lumières. Il fut un pèlerin du savoir modeste, curieux, inlassable prosélyte de l’humain, voyageur infatigable de l’Histoire, uniquement guidé par le souci de partager les nourritures intellectuelles qu’il glanait dans ses lectures, dans ses recherches et dans son écoute des autres.

L’Entre-Deux-Mers perd l’un de ses plus fidèles serviteurs. Sa silhouette « monastique » traversera encore longtemps de nombreuses manifestations où il se promenait ou agissait en citoyen amoureux d’un patrimoine de proximité parfois oublié ou même méprisé. Il appartient désormais à cette histoire qu’il a servi avec talent. »

Toutes nos condoléances aux familles.

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