« Une presse vivante pour une démocratie forte » : l’Alliance de la Presse d’Information Générale, présidée par Jean-Michel Baylet, lance sous ce titre, ce matin, un appel co-signé pour Sud Ouest par Patrick Venries, président du directoire du Groupe. Objectif : obtenir un appui de l’Etat, suite aux conséquences du virus Covid-19 sur les médias écrits. « La pandémie lire la suite

« Une presse vivante pour une démocratie forte » : l’Alliance de la Presse d’Information Générale, présidée par Jean-Michel Baylet, lance sous ce titre, ce matin, un appel co-signé pour Sud Ouest par Patrick Venries, président du directoire du Groupe. Objectif : obtenir un appui de l’Etat, suite aux conséquences du virus Covid-19 sur les médias écrits.

« La pandémie n’épargne aucun secteur de l’activité économique, note ce texte en introduction (voir ci-dessous). Pour la presse d’information générale, l’impact est immense : ses recettes publicitaires se sont écroulées, comme celles issues de la ressource traditionnelle que sont les annonces classées, judiciaires et légales. L’arrêt d’un grand nombre d’activités artistiques, culturelles et sportives touche aussi le secteur événementiel, très investi par les éditeurs de presse. »

L’Alliance, qui réunit les quatre grands syndicats d’éditeurs de la presse quotidienne et assimilée (nationale, régionale, départementale et hebdomadaire régionale), souligne que tous ces titres se sont depuis longtemps modernisés, au-delà du support papier, utilisant de nombreuses innovations dans le numérique. Ils ont réussi à développer, partout en France comme à l’international, un lien social dont le maintien est devenu primordial dans la crise. « Newsletters dédiées, podcasts, directs vidéos, mise en relation entre citoyens et entreprises locales ou producteurs agricoles, publication des attestations pour ceux qui ne pouvaient imprimer… Les audiences record rencontrées par nos sites internet depuis le début de la crise montrent que cette mobilisation répond à des besoins réels. »

Outre tous les services web, Sud Ouest a maintenu son action en Nouvelle Aquitaine par une mono-édition papier qui reprenait au moins une page par département.

Dans le collectif budgétaire

Au moment où le président de la République et tous les services de l’Etat se mobilisent pour amortir le choc de la pandémie sur l’économie, les éditeurs rappellent que la fragilité de nombreux titres, déjà avant la crise, risque d’être fatale à certains, et que l’effort actuel ne pourra se poursuivre indéfiniment.

« Le soutien déterminé de l’Etat est aujourd’hui indispensable. Or, aucune mesure de soutien à la presse n’a été adoptée, alors que des secteurs et des entreprises menacées font, légitimement, l’objet de mesures spécifiques. La France se distingue en cela de nombreux pays européens, de l’Italie à la Grande-Bretagne, qui ont mis en place de telles mesures, parfois depuis le début de la crise. »

Quelles sont les dispositions souhaitées par les journaux ? L’Alliance demande « que des mesures d’urgence au bénéfice de la presse d’information générale soient adoptées dans le cadre du collectif budgétaire à venir, notamment un crédit d’impôt pour les annonceurs, le fléchage des campagnes de communication publiques et la prolongation du dispositif d’indemnisation du chômage partiel. »

Les entreprises demandent aussi, au-delà de l’urgence, le renforcement du plan de filière de la presse d’information, « comme l’a évoqué le ministre de la Culture, pour garantir l’avenir des quotidiens et des hebdomadaires. Cela passe par l’instauration d’un taux zéro de TVA, qui existe déjà dans plusieurs pays, un cadre fiscal incitatif à la souscription d’abonnements et la mise en place d’un dispositif d’éco-contribution soutenable économiquement et industriellement. »

L’appel s’inquiète par ailleurs des conséquences, pour la démocratie, d’un affaiblissement de la presse : « Notre pays va-t-il laisser mourir sa presse d’information? Cette issue serait dramatique, non seulement pour la presse elle-même et ses emplois directs et indirects, mais aussi au regard de son rôle essentiel au service de la démocratie, du dynamisme économique et de la vie sociale de notre pays. Ce serait prendre un bien gros risque : l’expérience montre qu’au recul de la presse correspondent immanquablement montée du populisme et fragilisation des institutions. » 

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