Trois journalistes spécialistes de la Chine se sont répondus dans ce débat. François Hauter, du Figaro, Caroline Puel de Libération et du Point, et Philippe Rochot de France 2. Tous ont passé de nombreuses années en Chine, 30 ans pour Caroline Puel ! Il y a aujourd’hui 800 correspondants étrangers à Pékin dont une vingtaine de lire la suite
Trois journalistes spécialistes de la Chine se sont répondus dans ce débat. François Hauter, du Figaro, Caroline Puel de Libération et du Point, et Philippe Rochot de France 2. Tous ont passé de nombreuses années en Chine, 30 ans pour Caroline Puel !
Il y a aujourd’hui 800 correspondants étrangers à Pékin dont une vingtaine de Français. Il y a trente ans, les correspondants français étaient « deux et demi » ! Mais selon Caroline Puel, « il y a un décalage important avec les Anglo-saxons. Le seul New York Times dispose de 200 personnes sur place ! »
Même si la situation a évolué, le système reste « totalitaire » pour François Hauter, « c’est un système de propagande ». Il reste donc difficile de faire son travail de journaliste. « Il faut s’acclimater à une forme de communication ». « Sur le plan politique, rien ne filtre ; il n’y a pas de contre-pouvoirs comme en France ». De plus, « on est surveillé en permanence ».
Aujourd’hui, cependant les « autorisations de filmer ne sont plus nécessaires », modère Philippe Rochot. Certains sujets dérangeants peuvent même faire évoluer des situations : par exemple être utilisés par le pouvoir central pour contrecarrer des pouvoirs locaux.
« Il y a 30 ans, seules 4 villes étaient ouvertes aux étrangers, aujourd’hui seules deux poches leur sont interdites, au Nord-Ouest, le Xinjiang et au Sud, le Tibet », précise Caroline Puel.
Internet, largement censuré par les autorités, qui ont très tôt vu son utilité pour les échanges mais sa dangerosité pour le régime, permet aujourd’hui à un journaliste étranger d’envoyer ses fichiers sans plus de contrôle.
La maîtrise du web par les autorités est cependant régulièrement entamée par les jeunes, spécialistes du contournement. Le nouveau président chinois a tout à fait conscience du pouvoir des images et maîtrise lui-même très bien la communication. Des ONG se mettent en place en particulier en matière de défense de l’environnement. Les choses vont très vite. Mais pour l’instant, le PC chinois compte encore 85 millions de membres !
Débat ayant eu lieu lundi 12 mai à l’Institut de Journalisme Bordeaux Aquitaine dans le cadre du Prix Albert-Londres « La plume dans la plaie ».