Depuis deux ans, ce journal numérique tente de trouver sa place dans le paysage numérique toulousain. Interview de l’un de ses fondateurs, Xavier Lalu, un jeune patron de presse de 29 ans, passé par Le Nouvel Observateur, Public Sénat et La Dépêche du Midi. Il était l’un des invités du colloque d’Aqui sur le numérique à lire la suite

Xavier LaluDepuis deux ans, ce journal numérique tente de trouver sa place dans le paysage numérique toulousain. Interview de l’un de ses fondateurs, Xavier Lalu, un jeune patron de presse de 29 ans, passé par Le Nouvel Observateur, Public Sénat et La Dépêche du Midi. Il était l’un des invités du colloque d’Aqui sur le numérique à Cenon le 20 septembre

Qu’est-ce qui vous a poussé à créer votre média ?

Xavier Lalu : Avec mon associé, Bertrand Enjalbal, notre objectif est d’être complémentaire de l’offre de la presse quotidienne régionale en apportant une information participative sur Toulouse, exploitant les potentialités du Web et s’appuyant sur une communauté. Concrètement, avant d’aller faire un sujet, nous réfléchissons d’abord à la manière, dont nous allons le « vendre ». En clair, la question est : plutôt tout vidéo, tout photos ou tout écrit, voire les trois. Le problème est que c’est chronophage et qu’il faut avoir les moyens…

Quel est l’effectif de Carré d’info ?

Xavier Lalu : Nous sommes trois permanents, tous âgés de moins de 30 ans, deux journalistes et un commercial. Nous avons également un pigiste pour couvrir le sport et un photographe.  Nos sujets de prédilection sont la politique, les questions de société, les portraits. Nous proposons également de la data et du fact checking. Mais, pas de faits divers,  contrairement au site de La Dépêche du Midi, même si cela rapporte du clic et de la publicité. Nous avons fait le choix d’une information de qualité. Chaque jour, nous mettons deux articles en ligne et de nombreuses brèves.

« Le public n’est pas prêt à payer pour une information locale sur le Web »

Quel est votre modèle économique ?

Xavier Lalu : Nous avons une audience de 60 000 à 100 000 lecteurs par mois, donc nous avons peu de publicité on line. Nos revenus proviennent surtout de notre régie publicitaire spécialisée dans le street marketing, que nous avons créée avec une agence de communication. Nous faisons également de la formation, du reporting sur les événements et fournissons des contenus.  Quant aux abonnements de soutien à cinq euros, nous n’en avons que 50… Résultat, nous ne sommes pas à l’équilibre. Le public n’est pas prêt à payer pour une information locale sur le Web. D’ailleurs, la disparition récente de Dijonscope.com, après 5 ans d’existence, le confirme. Les lecteurs ont fui quand le site bourguignon a tenté de passer en « payant ». Nous nous donnons cinq mois pour voir si cette régie publicitaire, mise en place cet été, porte ses fruits.

Quels sont vos projets ?

Xavier Lalu : Le problème est que nous avons besoin d’innover. Et , pour cela, il nous faut des moyens. Par exemple, nous perdons de l’audience, du fait de ne pas avoir d’application pour tablettes. Mais, cela coûte au minimum 20 000 euros. Malgré tout, nous ne manquons pas de projets. Ainsi, un accord doit être trouvé prochainement avec un quotidien national pour suivre les élections municipales à Toulouse.

Interview : Nicolas César

A découvrir : http://carredinfo.fr/

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