A 21 ans, Camille Gabin vient de remporter le concours « Croquez le Club ! 2022 ». Ses visuels illustrent l’annuaire professionnel du Club de la Presse de Bordeaux - Nouvelle-Aquitaine. L’étudiante en formation « Création » à Sup de Pub Bordeaux succède à l’une de ses camarades d’école, Marie Chaigne. Après sa distinction, elle se prête au jeu des présentations et décortique comment elle a construit ses illustrations, alors que sa candidature aurait pu subitement disparaître.
Peux-tu te présenter et nous expliquer ce que tu fais à Bordeaux ?
Moi c’est Camille Gabin, je suis étudiante en deuxième année à l’école Sup de Pub. J’y suis arrivée car je cherchais une formation assez créative, j’avais envie de changer car je sors d’un bac STMG et je voulais me diriger vers une formation assez artistique. A Sup de Pub, j’ai trouvé la formation qui mélange communication et design graphique. Ça m’a directement attirée. Et ça se passe très bien. On a des cours de graphisme, on fait des projets plastique, de la conception publicitaire, savoir comment faire passer un message… On a aussi des compétitions où on va être mélangés avec les filières communication. On s’occupe de tout le côté visuel, et eux de la partie stratégie de diffusion. L’année prochaine, je vais me spécialiser dans la direction artistique.
Camille Gabin, comment as-tu entendu parler du concours Croquez le Club ?
Camille Gabin : C’est ma prof’ Amélie Crozat, qui participe souvent au concours – d’ailleurs l’année dernière c’est une de ses élèves qui l’avait remporté – qui nous a donné ce sujet au début de l’année. A la base je ne l’ai pas fait pour gagner. Je n’ai pas de lien avec la presse à la base, je m’informe sur les réseaux sociaux. Notre prof’ ne veut pas du tout qu’on représente les choses en tombant dans les clichés. Par exemple, on ne va pas mettre un micro pour les journalistes. C’était assez compliqué de trouver un système qui fonctionne à chaque fois sans qu’il soit un cliché.
Puisque tu ne connais pas particulièrement la presse, comment as-tu fait pour poser un regard sur son univers ?
Camille Gabin : C’était compliqué. Au final, je ne me suis pas renseignée, je l’ai fait avec mes propres idées. Je ne le faisais pas dans le but de gagner, je le faisais pour m’amuser. Je n’ai pas forcément réfléchi. J’ai représenté les médias avec une planète parce que je trouve qu’ils diffusent quelque chose. C’est sorti comme ça. Je me suis inspirée d’un artiste sur Instagram aussi. Globalement, ma proposition est moderne, mais on ne peut pas la rattacher à un style.
Camille Gabin, dans ta formation, tu apprends à faire passer un message. Comment t’y prends tu pour opérer cette transmission ?
Camille Gabin : Je commence souvent par des recherches Internet. Je prends des notes sur ce que je trouve le plus important. Et après, ça passe par des croquis, on écrit, on fait plein de tests sur l’ordi. Je fais des petits dessins. Mais souvent quand je passe du croquis à l’ordi, la réalisation n’a rien à voir. Pour l’annuaire, au début, je n’étais pas du tout là-dessus. Je faisais des visuels très cliché, et ma prof’ m’a dit : « Mais allez éclate-toi, fais autre chose ! ». Du coup, je suis partie là-dessus. Ce qui est drôle – enfin drôle je ne sais pas – c’est que j’avais terminé le projet, j’étais une des premières de ma classe à l’avoir rendu, j’étais trop contente, et là je me suis fait cambrioler une semaine avant qu’on m’annonce que j’avais gagné. J’ai perdu tout mon dossier, c’était impossible que je le récupère. Puis, j’ai cherché dans mes mails et je suis tombée sur quelques croquis du début. J’ai dû tout refaire par-dessus. Le rendu final n’est pas très différent, j’ai essayé de rester fidèle à ma proposition même si j’étais en panique.
Sans compter l’histoire du cambriolage, combien de temps as-tu mis pour boucler le projet ?
Camille Gabin : Deux, trois mois je pense. On avait ce cours une fois par semaine, et on bossait là-dessus pendant trois heures. C’est intégré à notre formation. C’est motivant de nous donner ce genre de projet à réaliser.
Ton travail est très épuré alors qu’en communication on peut avoir tendance à surcharger le nombre d’informations. Comment trouves-tu l’équilibre ?
Camille Gabin : Je pense qu’il faut épurer. Le moins d’informations il y a, mieux c’est. Avec notre prof’ de graphisme, on cherche à simplifier, surtout nos dessins, à ne pas aller dans le détail. Mais ce n’est pas une formation théorique où on nous dit : « C’est comme ça qu’il faut faire ». On nous aide plutôt à explorer pour qu’on se fasse une « patte ». Si on n’est pas assez créatifs, on peut bifurquer vers la com’. Mais moi je vais continuer vers la direction artistique.
Pour quels types d’acteurs aimerais-tu travailler ?
Camille Gabin : J’aimerais bien créer pour des associations, des ONG, des artistes. Pour mes stages, j’ai travaillé pour des marques. Et je me suis rendue compte que ce n’était pas mon truc de vendre un produit. Je préfère faire passer des messages pour des causes qui sont en phase avec mes valeurs. J’aimerais beaucoup travailler avec des festivals de musique. J’en écoute beaucoup, mais pas un seul style en particulier, alors je voudrais tester.