Les médias, presse et télévision ont réalisé certaines de leurs meilleures audiences à l’occasion de l’actualité récente : les reportages et analyses sur les attentats du 13 novembre. L’Express qualifie même ces audiences de raz-de-marée sur les télés. De leur côté, les réseaux sociaux ont contribué au large échange d’informations et vaste élan d’émotion et de lire la suite

Les médias, presse et télévision ont réalisé certaines de leurs meilleures audiences à l’occasion de l’actualité récente : les reportages et analyses sur les attentats du 13 novembre.

L’Express qualifie même ces audiences de raz-de-marée sur les télés.

De leur côté, les réseaux sociaux ont contribué au large échange d’informations et vaste élan d’émotion et de compassion avec les victimes et leurs familles. Avec cette »génération Bataclan » visée pour sa liberté de ton, de vie, d’esprit.

Le débat, classique dans ces occasions tragiques, s’est traduit, en particulier, dans des émissions sur les médias, avec une juste liberté de ton et dignité des propos.

 

Ce dimanche 29 novembre, France 5, « MEDIAS LE MAG » a retenu l’exemple belge :

Extrait :

« Par sécurité, veuillez respecter le silence radio sur les médias sociaux concernant les opérations de police en cours à #Bruxelles ». Ce tweet est signé : @PolFed_presse. Il a été posté à 21h26, dimanche soir, par le service de presse de la police fédérale belge. Et la recommandation a été suivie, sacrément suivie. RTL Info, sur son site, écrit ceci : « Opération en cours à Bruxelles : à la demande de la police, nous ne livrons plus d’informations sur celle-ci. Le ministère de l’Intérieur nous demande de ne pas situer précisément les lieux concernés par les déploiements policiers…  ».

L’émission de MEDIAS LE MAG à revoir:

En Belgique, un « silence radio » qui fait du bruit

Quant aux réseaux sociaux, ils ont fait très fort en appliquant la consigne sous forme d’animaleries débridées au mot clé  « #BrusselsLockdown » (In Le Figaro)

 

Les chats ont pris les commandes des médias ( France TV Dailymotion)

Les médias français ont-ils pour autant reçu une « belle leçon de déontologie » ?

En France, la liberté d’information a été respectée. Aucune consigne de censure explicitement donnée. Nombreux sont les confrères à reconnaître les erreurs commises à l’occasion des événements de janvier, et à admettre qu’ils ont été prudents, et respectueux du travail en cours des enquêteurs.

Présent au débat ODI-Alimso-Club de la Presse jeudi dernier, Antoine Estève, rédacteur en chef d’I-Télé, en poste au moment du déclenchement des événements, a décrit un dispositif sans précédent de vérification des faits : un desk de 16 vérificateurs, de façon à ne donner aucune info non validée, à ne donner aucune info stratégique aux terroristes, et à ne mettre personne en danger.

Les grands médias, en tout cas, ont fait toute leur place et définitivement légitimé les reportages des vidéastes amateurs et autres « journalistes citoyens ».

La coïncidence a voulu que l’une des toutes premières vidéos du Bataclan ait été le fait d’un journaliste professionnel, Daniel Psenny, vivant en face et présent à sa fenêtre.

L’abjecte tentation du scoop

Une question reste posée : comment le journal britannique le Daily Mail s’est il procuré le film de l’attaque à l’intérieur de la pizzeria Cosa Nostra. Tour à tour, le patron, un cousin, le journaliste qui filme en caméra cachée sont soupçonnés d’avoir assisté à la transaction. L’affaire de la cassette de Cosa Nostra, démontre que face à l’appétit d’un certain public, on n’évitera pas les manquements à la déontologie. Le Daily Mail a pour habitude de travailler sur ce registre et c’est ainsi qu’il est devenu le « site le plus populaire du monde » ( Les Echos.fr). 

 

Peut-on tout dire à chaud ? Brandir la sacro-sainte liberté d’informer ? Tout en marquant certaine réserve, pour protéger les acteurs d’un événement en cours ? Oui sans aucun doute, on peut se montrer responsable sans perdre la face de l’indépendance et de la liberté d’informer.

Il n’empêche, auteur d’une « Histoire du terrorisme », Gilles Ferragu estime que les médias on fait, malgré eux, la com des terroristes ! (Le Plus NouvelOBS)

 

 

Marie Christiane Courtioux

 

Quelques repères :

France Culture : les Internets et les médias face aux attentats

(Illustration France Culture Denis Balibouse@Reuters)

Attentats de Paris, BFMTV installe sa domination sur le PAF

(In Challenges)

Dysfonctionnements, rôle des journalistes, le CSA satisfait du traitement par les chaînes

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