La Fédération du Bâtiment de la Gironde, le Conseil de l’Ordre des Architectes, la Fédération des Promoteurs Immobiliers et la Fédération des Travaux Publics de Nouvelle Aquitaine étaient réunis au Club de la presse pour lancer un appel aux candidats des élections municipales, à Bordeaux, sur la Métropole et la grande région. « –Les acteurs de lire la suite
La Fédération du Bâtiment de la Gironde, le Conseil de l’Ordre des Architectes, la Fédération des Promoteurs Immobiliers et la Fédération des Travaux Publics de Nouvelle Aquitaine étaient réunis au Club de la presse pour lancer un appel aux candidats des élections municipales, à Bordeaux, sur la Métropole et la grande région.
« –Les acteurs de la fabrication de la ville partagent le même constat : les enjeux de la campagne électorale, urbanisation, logement et transition écologique comportent de nombreux paradoxes. »
Avec un communiqué commun et une conférence de presse, les présidents des quatre grandes instances ont montré leur unité, phénomène pas si courant dans le monde de l’immobilier et de la construction. A l’heure où Bordeaux est une ville à la mode, lorsque le train à grande vitesse nous met à environ deux heures de Paris et que les prix de vente et les loyers flambent, les professionnels lancent des cris d’alarme. Mais ils souhaitent aussi des réponses de la part des politiques.
« –Première question, où allons-nous loger ceux qui arrivent sur la Métropole, s’interroge Arnaud Roussel-Prouvost, président de la Fédération des Promoteurs, au moment où une partie de la population proteste contre la création d’un trop grand nombre de logements ? Certains candidats aux élections nous disent qu’on a trop construit, qu’il faut faire une pause. Mais à Bordeaux on en est à 5.000 euros le mètre carré. Et pour répondre à la demande, il faudrait 10.000 logements de plus. Or on a construit moins de 7.000 logements l’an dernier, et on en perd 3.000 chaque année. Que souhaitent les candidats pour limiter les prix, les rendre abordables ? Comment améliorer la qualité de la vie avec des espaces verts ?
Les architectes veulent jouer leur rôle dans la réponse à ces questions, et la présidente de leur Ordre, Virginie Gravière, demande « comment dépasser la notion de densité, tout en créant des conditions d’urbanité agréables et acceptables, sachant que 56% des Français veulent encore une maison individuelle, et qu’il faut aussi veiller à la mixité sociale. » Et elle suggère « que l’on fasse participer les citoyens, ce serait un moyen de faire comprendre et accepter la densité. Il faut changer des logiques d’aménagement, convertir les friches industrielles et penser à la réversibilité des bâtiments et des programmes. »
Pour Christian Surget, président de la Fédération des Travaux Publics, «il est urgent aujourd’hui pour les candidats de se demander ce que l’on veut faire de cette grande agglomération de Bordeaux. Notre ville a été victime de son succès. Alors, on ne peut pas mettre à l’extérieur tous ceux qui veulent y vivre, cela pose des problèmes de déplacements. Quand il faut une heure pour aller à Pessac, comment s’étonner que des gens aillent habiter à Marmande, ce qui les met à 35 minutes de Bordeaux ? La France a été classée première pour ses voies routières, aujourd’hui elle est 18ème. Il faut dépasser le cadre ancien. »
Faire baisser le prix du foncier
Pour lui, les professionnels ont déjà apporté des solutions modernes aux problèmes du secteur, par exemple sur le plan écologique, « avec 70% des matériaux inertes recyclés »
Marie-Ange Gay-Ramos présidente de la Fédération du Bâtiment, renchérit en signalant « qu’un logement neuf, c’est deux emplois non délocalisés, donc il faut continuer. Il faut construire plus, plus vite et moins cher, et lutter contre l’engorgement des voies de circulation, en respectant l’environnement. Mais on a du mal à accéder à Bordeaux, à y stationner, à y travailler. Il y a pourtant un réel regain d’activité dans le bâtiment, même si des « fake news » affirment que nous avons augmenté nos prix de 30%. C’est faux, nos trésoreries sont au plus bas et nos marges limitées. » »
Arnaud Roussel Prouvost estime « que des quartiers dans Bordeaux peuvent encore muter. Le tram en a déjà fait bouger. Il faut offrir aux opérateurs une constructibilité pouvant faire baisser le prix du foncier. On peut construire sans faire des tours. Mais il faudra sortir du modèle de l’échoppe, et même avec des R+1 et R+2, ce ne sera pas suffisant. Il faudra être ambitieux. Nous souhaitons développer des logements à prix maîtrisé, et aussi avoir des espaces publics de qualité. »
Parmi les autres propositions relevées au cours de cette rencontre animée par Marie Dubois, il y a la volonté des professionnels de discuter avec les collectivités locales « de l’ensemble des constructions prévues sur un territoire, et pas seulement des logements », « d’inclure l’apprentissage dans les marchés publics pour lutter contre la fraude au détachement», « d’obtenir que des tarifs raisonnables de droits d’accès de voirie soient fixés à l’année » ou encore « l’aménagement du territoire ne peut se régler au seul niveau de la métropole, c’est à ceux du département et de la région qu’il se fera. »
Photo : de gauche à droite, Marie Dubois, Virginie Gravière, Arnaud Roussel-Prouvost, Marie-Ange Gay-Ramos et Christian Surget au Club de la Presse.
(Crédit photo : Malika Mesbah)
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CONTACTS
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La Fédération des Promoteurs Immobiliers Nouvelle Aquitaine : Sophie Gentes ( 06 83 38 93 59) ou Stéphanie Quesne (07 85 51 52 87)
La Fédération des Travaux Publics de Nouvelle Aquitaine : Sylvain Lecoq, 05 56 11 32 00