Free Assange Utopia

Cette semaine, à Bordeaux en soutien à Julian Assange, fondateur de Wikileaks, détenu depuis plusieurs années mais aussi à Paris, Marseille et Lyon, des regroupements se sont déroulés pour protester contre la garde à vue et la perquisition au domicile d’une journaliste d’investigation.

En collaboration avec le cinéma Utopia, le collectif bordelais FAX-Bx (Free Assange Wave), constitué au mois de février, a organisé  en cette mi-septembre, une projection-débat en présence d’une centaine de participants.

« Pourquoi sauver Julian Assange et Wikileaks est d’une urgence démocratique absolue ? » : tel était le thème de la soirée, composée mardi autour de la projection du film-documentaire « The War on journalism » de Juan Passarelli et d’une discussion autour de la situation du journaliste-éditeur Julian Assange, détenu depuis quatre ans et demi au Royaume-Uni. Poursuivi pour espionnage, il encourt jusqu’à 175 années de prison pour avoir divulgué des informations dont beaucoup portant sur les crimes de guerre perpétrés par l’armée américaine  en Irak et en Afghanistan.

Depuis les manifestations bordelaises en opposition à la réforme des retraites, les soutiens à Julian Assange poursuivent leur engagement en vue de la libération du journaliste australien, « soutenu par une large partie de la population australienne », selon Laurent Perez Roba, membre du collectif  Bordeaux. Selon lui et Michelle Aslanides, ergonome franco-argentine, membre et coordinatrice de projet pour Free.Assange.Wave-International et de Gul Ilbay, écrivaine franco-turque, membre de FreeAssangeWaveFrance et présidente du Centre Mosellan des Droits de l’Homme, « la pression médiatique ne peut exister que par la mobilisation citoyenne ».

Les associations, syndicats et organisations comme le Mrap, Amnesty International la Ligue des droits de l’ Homme se préparent pour le Day X, le Jour J qui correspondra à la date -pas encore connue – d’audience de la Haute cour de justice du Royaume-Uni. Ce jour-là devant les consulats, celui de Bordeaux compris, et ambassades, des rassemblements sont prévus pour exiger la libération de Julian Assange et pour que l’Australie se mobilise enfin en vue d’obtenir des États-Unis l’abandon des poursuites envers Julian Assange.

Secret défense : depuis 2017, seize convocations

Au terme d’ une perquisition à son domicile marseillais de neuf heures, entamée à partir de 6 heures mardi matin et d’une garde à vue de 48 heures, la journaliste d’investigation Ariane Lavrilleux travaillant pour Disclose, est sortie libre jeudi matin.

Crédits photo : Jacqueline Papet.
Mercredi à Paris. Rassemblement place de la République après la perquisition et la garde à vue à l’encontre de la journaliste d’investigation Ariane Lavrilleux.
Mercredi à Paris. Rassemblement place de la République après la perquisition et la garde à vue à l’encontre de la journaliste d’investigation Ariane Lavrilleux. Crédits photo : Jacqueline Papet.

Après la publication d’un article en novembre 2021 sur la mission de renseignement française « Sirli » engagée en 2016 dans le cadre de la lutte anti-terroriste menée par l’ Égypte, le ministère des armées de la France  avait porté plainte contre X pour violation du secret de la Défense nationale ». En juillet 2022 une juge d’instruction, rattachée au pôle des affaires militaires du tribunal de Paris avait été désignée.

Disclose démontrait dans cette enquête que les informations transmises à l’ Égypte lui avaient servi à mener des frappes aériennes visant les réseaux de contrebande à ses frontières.

Outre l’article incriminé, les autres portent sur les ventes d’armes françaises à la Russie, à l’ Arabie Saoudite, aux Émirats Arabes Unis, selon Disclose.

Au nom du secret défense, une journaliste est arrêtée, son appartement est fouillé. Son tort ? Avoir enquêté sur des secrets d’État. Convoquée par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), interrogée sur ses sources, Ariane Lavrilleux, co-autrice de l’enquête Egypt papers (à laquelle Télérama a participé) n’est pas la première journaliste auquel ce régime est appliqué. Selon Télérama, seize convocations à la DGSI sont à dénombrer.

Pour protester contre cette énième atteinte à la la liberté d’informer des rassemblements ont eu lieu à Paris, Marseille et à Lyon (organisé par le Club de la presse). Reporter sans frontières, les syndicats de journalistes, le député écologiste Julien Bayou, Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste et Raquel Garrido, député LFI de Seine-Saint-Denis, ont pris la parole lors du rassemblement parisien pour dénoncer le traitement infligé à notre consœur, édicter par la loi, la protection des sources et dénoncer cette atteinte à la liberté d’informer.

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Photo à la Une : Mardi à Bordeaux. Le collectif Free Assange Bordeaux, constitué depuis février 2023, est mobilisé pour obtenir la libération du journaliste australien. Crédits photo : Club de la Presse de Bordeaux N-A.

Sources : Disclose, Libération, Télérama

Contact du collectif bordelais Free Assange Bordeaux : freeassangewavebordeaux(at)protonmail.com

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Mise à jour 03/10/23 : Communiqué de Presse [SNJ – SNJ-CGT – CFDT-JOURNALISTES – SGJ-FO] : Etats généraux de l’information : pas sans les syndicats de journalistes

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