La grande rencontre automnale sur les médias et l’actualité, organisée par la Région Nouvelle Aquitaine à Bordeaux aura, du 23 au 26 novembre, un contenu à entrées multiples. Avec une grande exposition photo présentée par l’Agence France Presse

« Je tente chaque année de trouver un thème qui traîne dans l’air, dés janvier/février. Celui de l’identité est assez fort dans beaucoup de domaines. Ce qui m’intéresse est qu’il puisse être décliné dans un grand nombre d’axes, et que l’’on puisse aborder des choses très différentes. Avec des personnalités variées, comme un astrophysicien, des historiens, des journalistes… »


Jean-Pierre Tuquoi, le directeur éditorial des Tribunes de la Presse, a en partie modifié cette année l’organisation de la rencontre annuelle du Conseil Régional. « L’idée nouvelle, explique-t-il, est de commencer le mercredi au lieu du jeudi, avec deux personnalités importantes, qui interviennent l’une après l’autre. »

Le mercredi 23 novembre, donc, à 19h30 dans la grande salle du TnBA, la soirée inaugurale des Tribunes évoquera « les vertiges de l’identité ». Avec tout d’abord Etienne Klein, physicien et philosophe des sciences, qui anime l’émission « Science en question » sur France Culture. Ensuite, dans un dialogue avec le journaliste franco-algérien Slimane Zeghidour, ce sera Elie Barnavi, historien et essayiste, ancien diplomate israélien, directeur du Comité scientifique du Musée de l’Europe à Bruxelles. « L’un et l’autre évoqueront le thème à la lumière de leur histoire, leur expérience et les travaux qu’ils ont conduit. »
Cette soirée ouverte par le président de la Région Nouvelle Aquitaine, Alain Rousset, se terminera par la remise, par celui-ci et Bernard Guetta, le président des Tribunes, du Prix Jean Lacouture. Ce prix, créé l’an dernier, récompensera une ou un journaliste francophone ayant publié dans l’année un livre « s’inscrivant dans l’héritage de l’œuvre du journaliste écrivain ».

L’identité, une quête à fleur de peau

Le jeudi 24 novembre, toujours au TnBA, à 10h00, il sera question des « Mille et une nuances de l’identité française », en partenariat avec le journal Sud Ouest. « L’identité de la France est un objet difficile à appréhender, aux contours insaisissables, à la définition variable selon les individus, note Jean-Pierre Tuquoi. Elle se prête à toutes sortes d’instrumentalisations politiques et religieuses. Mais qu’un événement hors normes surgisse – un exploit sportif, un attentat, l’incendie de Notre-Dame – et une certaine image de l’identité de la France, parfois venue de l’extérieur, s’impose pour un temps. »
Animé par Didier Pourquery, journaliste, président du site The Conversation, le débat réunira Laurence Duboys Fresney, sociologue auteure de « l’Atlas des Français« , Rosemonde Cathala, auteure, comédienne et metteuse en scène, et Robert Mac Liam Wilson, écrivain nord-irlandais.

Ensuite, une autre rencontre, en partenariat avec la Ville de Bordeaux évoquera « L’identité d’une ville : de Dubaï à Bordeaux en passant par Paris ». Avec Camille Ammoun , romancier libanais, Lucie Morisset, chercheuse canadienne en patrimoine urbain et Thierry Paquot, philosophe et essayiste, le débat sera animé par l’éditrice Anne-Solange Muis.

Durant l’heure de midi, une « Carte blanche » permettra l’expression d’Alain Chouraqui, sociologue et juriste, directeur émérite du CNRS, auteur du livre « Le vertige identitaire« , sur une série de questions : « Comment peut basculer une démocratie ? Comment les sociétés sombrent-elles dans la barbarie identitaire, à partir d’un « terreau » de tensions sociales, de racismes, d’antisémitisme et d’extrémismes identitaires ? » Un thème qui trouvera de nombreux échos dans l’actualité. Et il sera demandé à l’intervenant de répondre à une ultime question : « Surtout, comment se prémunir contre de telles dérives ? »
L’après-midi, à 14h00, le thème « La quête de nos origines, un marché juteux » aura pour partenaire Cap Sciences. « Un soutien fidèle des Tribunes, souligne le directeur, avec lequel nous organisons aussi des ateliers riches d’intervenants. »
Dans ce débat, animé par Didier Pourquery, la quête des origines qui bouscule aujourd’hui la généalogie traditionnelle sera évoquée à propos d’un marché en plein essor, avec la professeure Evelyne Heyer, anthropologue généticienne au Muséum national d’Histoire naturelle, Guillaume Vogt, généticien à l’INSERM et le journaliste Guillaume de Morant, spécialiste de généalogie.

La rencontre suivante sera l’occasion de poursuivre ce vaste débat avec Cap Sciences, cette fois à 15h15 avec Gilles Boeuf, écologue, ancien directeur du Muséum, sur le thème « L’Homme, un être à part sur Terre ? »

La dernière rencontre de la journée est proposée par The Conversation, à propos d’un phénomène très à la mode et qui pose de nombreuses questions. « L’identité à fleur de peau » aborde la question du tatouage, du piercing, et de divers actes de chirurgie « qui chamboulent les relations parents-enfants ». Thérèse Awada, docteur en chirurgie plastique, Marc Large, tatoueur et ancien dessinateur de presse, et David Le Breton, anthropologue en débattront .

Avec le maire de Bordeaux

Le vendredi 25, l’Agence France Presse apporte à 10h00 son partenariat à un débat sur « Guerre d’Ukraine : l’Europe s’arrête-t-elle où commence la Russie ? ». La troisième agence mondiale, et première française propose par ailleurs aux Tribunes une exposition publique le long du Miroir d’eau, sur les quais. Elle offre des enrichissements grâce à des QR codes qui pointent sur des dépêches d’agence, des cartographies et des vidéos pour accompagner les images issues de la production mondiale de l’AFP.
Le débat du vendredi réunit Sabine Dullin, professeure d’histoire contemporaine à Sciences Po, spécialiste de la Russie et de l’Ukraine, Bernard Guetta, ancien journaliste et eurodéputé, et Alain Guillemoles, journaliste à La Croix et ancien correspondant en Ukraine. L’animateur sera Nicolas Beau, journaliste, directeur du site Mondafrique.
A 11h15, Didier Pourquery animera une rencontre sur « L’homme, un animal politique ? La leçon des urnes ». Avec Anne-Lorraine Bujon de l’Estang, journaliste, directrice de la rédaction de la revue Esprit, Jean Petaux, politologue, et Gilles Le Gendre député (Renaissance). Le débat étudiera notamment « la désaffection des électeurs observable dans nombre de pays occidentaux (…) Est-ce à dire que le citoyen n’est plus un animal politique ? »

Le maire de Bordeaux Pierre Hurmic aura ensuite l’occasion d’évoquer à 12h15, dans la rencontre « Confidences« , l’évolution de sa ville, images à l’appui : « les liens qu’il a tissés avec elle, ses rues, ses marchés, son attachement à certains quartiers, sa relation avec le fleuve qui la traverse », note Jean-Pierre Tuquoi. Et à 14h00, le maire interviendra dans un débat avec Alexis Jenni, écrivain prix Goncourt 2011 et Lucile Schmidt, co-fondatrice et vice-présidente de La fabrique écologique, sur la question du droit à l’environnement, à partir d’une question : Et si la Garonne avait les mêmes droits que vous ? » Le débat sera animé par Anne-Solange Muis, éditrice de Terres Urbaines.
A 15h00, en partenariat avec la Région Nouvelle Aquitaine, il sera question de « L’identité religieuse dans une société laïque », avec « trois invités issus de traditions et de générations différentes » : Kahina Bahloul, islamologue, première femme imam, Nicolas Clément, bénévole au Secours Catholique, engagé auprès des personnes sans abri et en bidonville, et Isadora Nebot, étudiante à l’Ecole Normale Supérieure.

Sommes-nous seuls dans l’univers ?

Le dernier échange du vendredi fera intervenir un astrophysicien, Jean-Pierre Bibring, pour une Carte blanche intitulée « Seuls dans l’univers ? ». « Je suis très content de pouvoir le faire venir, souligne le directeur des Tribunes, car c’est un astrophysicien de haut vol, patron de la mission Rosetta qui a envoyé un engin sur la comète Philae. Il a publié un livre il y a quinze jours. Il est convaincu que nous sommes seuls dans l’univers, car toutes les observations spatiales tendent à prouver que la Terre, fruit d’une infinité de hasards, est unique en son genre

Le samedi 26, la matinée commencera à 10h00, en partenariat avec Sud Ouest, sur la question des libertés publiques : « Reconnaissance faciale : tous fichés demain ? » A l’heure où il y a de plus en plus de caméras et de dispositifs dans les villes françaises, l’identification en temps réel reste interdite. Cela pourrait changer en partie avec les JO de 2024. Le débat réunira Alain Bauer, professeur de criminologie appliquée, en téléconférence, Asma Mhala, experte en économie numérique et Elia Verdon, doctorante à la Faculté de Bordeaux, qui travaille sur la surveillance du Droit en démocratie. Le dessinateur de presse Urbs participera au débat.

Reporters d’Espoir présentera ensuite une interrogation : « Des journaux inodores, incolores ? ». Avec Nicolas Brimo, journaliste et directeur délégué du Canard Enchaîné, Yves Harté, grand reporter, prix Albert Londres, ancien directeur éditorial de Sud Ouest, et Aude Lancelin, journaliste, fondatrice de la web-télé QG. La rencontre sera animée par Mémona Hintermann, journaliste et auteure, et la remise du prix Reporters d’Espoir 2022 suivra, pour la première fois aux Tribunes. Ce prix récompense un reportage sur un conflit « dans lequel des populations luttent pour résister, survivre ou se reconstruire. », et il précédera la clôture des Tribunes.

« Nous en sommes à la douzième édition, conclut Jean-Pierre Tuquoi, c’est un événement qui a pris place dans le paysage bordelais. Alors pour cause de COVID, il y a eu l’année 2020 où nous n’avons pas pu l’organiser en présentiel, mais cela nous a permis de nous rendre compte que nous étions suivis ailleurs, dans le monde entier, en direct ou en différé. Nous souhaitons créer une sorte d’université populaire, et il faut saluer ici ses origines, cette manifestation créée par le Conseil Régional et qui réussit à attirer chaque année de nombreux médias et institutions de tous horizons. »

Cet élargissement apparaît aussi dans les partenariats qui se sont noués au fil des années. Un certain nombre d’ateliers vont se dérouler, durant les Tribunes, en des lieux extérieurs au TnBA.

  • A Cap Sciences, Salle de conférences ;
  • A l’Institut de Journalisme Bordeaux Aquitaine IJBA (Plateau TV) ;
  • A la librairie Mollat (Station Ausone) ;

Retrouvez le programme complet des Tribunes de la presse ici :

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