[SOCIÉTÉ DES RÉDACTEURS – SNJ – CGT – CFTC – FO D’EUROPE 1] Ils l’avaient décidé la veille en assemblée générale : les salariés d’Europe 1 ont repris le travail ce mercredi 23 juin à 13h. Mais la mobilisation ne s’arrête pas. D’autres actions sont en préparation pour dénoncer l’emprise chaque jour plus visible de Vincent lire la suite
[SOCIÉTÉ DES RÉDACTEURS – SNJ – CGT – CFTC – FO D’EUROPE 1]
Ils l’avaient décidé la veille en assemblée générale : les salariés d’Europe 1 ont repris le travail ce mercredi 23 juin à 13h. Mais la mobilisation ne s’arrête pas. D’autres actions sont en préparation pour dénoncer l’emprise chaque jour plus visible de Vincent Bolloré sur l’avenir de leur radio.
En se branchant sur Europe 1 ce jeudi 24 juin, les auditeurs retrouveront une matinale digne de ce nom, et pourront faire la différence avec ce qu’ils ont entendu ces derniers jours. Ils comprendront ce que la direction de l’information a cherché à dissimuler depuis le déclenchement du conflit à la veille du week-end : une grande partie des équipes d’Europe 1 était en grève. L’honnêteté aurait voulu que ce soit dit à l’antenne. Ce ne le fut pas, hormis en toute fin de tranche chez Nicolas Canteloup puis dans l’émission Culture-médias de Philippe Vandel.
Le dialogue a pu être renoué, ce mercredi, entre Constance Benqué, l’intersyndicale et la Société des rédacteurs. Tout n’a pas été aplani loin de là, mais les participants ont perçu chez la présidente d’Europe 1 le désir de répondre à la colère et aux inquiétudes exprimées ces derniers jours. C’est un début. Ils ont pris note, entre autres, de sa proposition de mettre en place un dispositif de clause de conscience permettant aux journalistes en désaccord avec la future orientation éditoriale de la station de partir avec des indemnités. La direction s’est engagée à ouvrir une négociation sur ce point à la fin de l’été, dans le prolongement de la rupture conventionnelle collective actuellement en cours.
Mais le problème de fond reste entier : le projet du groupe Lagardère est bien d’arrimer Europe 1 à CNews, chaîne d’information… devenue sous l’impulsion de son propriétaire Vincent Bolloré un média d’opinion opportuniste et racoleur. Les journalistes et les salariés d’Europe 1 voient dans ce rapprochement décidé dans les hautes sphères du groupe Lagardère la disparition à brève échéance de la radio qu’ils défendent depuis toujours : une radio indépendante, plaçant le pluralisme au cœur de son projet éditorial et revendiquant haut et fort son métier : informer.
Il y a eu I-Télé en 2016… C’est maintenant le tour d’Europe 1. Le rouleau compresseur Bolloré poursuit son oeuvre en profitant de l’affaiblissement d’Arnaud Lagardère. Si la grève des journalistes et des salariés d’Europe 1 a permis de réveiller les consciences, alors elle n’aura pas été vaine. Le combat doit être poursuivi pour alerter l’opinion sur les risques que cette emprise grandissante fait peser sur la liberté d’informer. C’est le sens des actions à venir des grévistes d’Europe 1. L’intrusion éditoriale et les méthodes autoritaires à l’œuvre au sein des chaînes du groupe Canal+ (au service des sports notamment) ont montré que cette crainte n’est pas un fantasme. Quand Arnaud Lagardère dénonce leurs inquiétudes qui, dit-il, « frôlent le complotisme », les salariés de la radio lui répondent que sa naïveté le perdra.
Paris le 23 Juin 2021
Contact : snj[at]snj.fr