Déjà le 39ème… Nous n’avons pas les mots. Chahinez, une jeune femme de 31 ans a été assassinée par son ex-conjoint le mardi 4 mai 2021, à Mérignac. Après lui avoir tiré dessus avec un fusil, il l’a brûlée vive devant la maison. Chahinez avait porté plainte plusieurs fois, la dernière en mars, l’homme avait lire la suite
Déjà le 39ème… Nous n’avons pas les mots. Chahinez, une jeune femme de 31 ans a été assassinée par son ex-conjoint le mardi 4 mai 2021, à Mérignac. Après lui avoir tiré dessus avec un fusil, il l’a brûlée vive devant la maison. Chahinez avait porté plainte plusieurs fois, la dernière en mars, l’homme avait déjà été condamné à une peine de prison de 18 mois dont 9 mois fermes pour les violences conjugales qu’il lui infligeait. Un rassemblement considérable d’environ 400 personnes a eu lieu le lendemain à la mémoire de Chahinez.
Pour nous, associations qui luttons contre les violences faites aux femmes et minorités de genre, cet évènement fait écho au féminicide de Stéphanie le 16 février 2021 rue de la Rousselle, et celui de Safia au Grand Parc en octobre 2019. Cet assassinat démontre une fois encore l’absence de prise en charge suivie et efficiente par les services, des femmes victimes qui ont besoin d’être accompagnées, protégées…et une certaine incohérence de la politique pénale.
A la suite du Grenelle contre les violences en 2019, et à nouveau le 25 novembre 2020 lors de la rencontre avec l’Assemblée Générale Féministe, en réponse à nos multiples alertes, la préfète de la Gironde, Fabienne Buccio, a émis des promesses sur sa volonté de mener une politique locale investie contre les violences patriarcales. Malgré l’urgence que chacun.e s’accorde à reconnaître, force est de constater qu’il n’y a ni l’unité de décision promise, ni suivi et coordination efficace des situations et des enquêtes, ni protection adéquate.
Une cellule opérationnelle départementale a cependant été mise en place par la Préfecture, les associations de lutte contre les violences et d’accompagnement des victimes y participent activement. Elle devait justement se réunir ce jeudi 6 mai, avec à l’ordre du jour cet assassinat atroce et d’autres situations d’urgence. Cette réunion capitale pour les intervenant.es de terrain a été tout simplement annulée, sans concertation, pour privilégier la visite de la Ministre déléguée à la Citoyenneté au Ministère de l’Intérieur, Marlène Schiappa. Déplacement purement médiatique…Nous sommes en colère de constater que notre action locale et de terrain passe après cette visite. L’implication de Mme Schiappa illustre la mauvaise lecture de ce féminicide.
Assez de déclarations, de promesses non tenues, de moyens indigents…. Les représentant.es des institutions concernées de notre département doivent maintenant montrer concrètement leur détermination à lutter contre les violences de manière efficace et surtout durable. Des lois, des dispositifs, des outils existent ! Nous savons ce qui met les femmes en danger, nous savons comment l’éviter !
Priorité à une vrai politique globale de lutte contre les violences (prévention, protection, soutien aux associations, hébergement/logement, tribunaux spécialisés…) assortie des moyens nécessaires.
Par ailleurs, nous nous insurgeons contre toutes formes de récupérations racistes ou politiciennes et tenons à affirmer que nous soutenons toutes les victimes, sans distinction.Hélas nous le savons ces drames se produisent dans tous les milieux et peuvent concerner toutes les femmes et minorités de genre.
Nous ne voulons plus compter nos mortes ! Ça suffit ! Pas une de plus ! Nous voulons que ça change ! C’est une URGENCE ABSOLUE !
Le communiqué de presse dans son intégralité en pdf : Communiqué de presse féminicide Mérignac
Contacts : Amandine Steiner-Leclerc 06 71 65 59 93 Annie Carraretto 06 70 54 76 85