Le syndicat CGT des journalistes annonce que la Commission de la réglementation de la Caisse nationale d’Assurance Maladie (CNAM), a ouvert la voie le 6 octobre à la publication d’un arrêté « qui facilitera l’accès des journalistes rémunéré.e.s à la pige aux indemnités journalières de Sécurité sociale, et donc aux congés maternité ». « La mobilisation intersyndicale et lire la suite
Le syndicat CGT des journalistes annonce que la Commission de la réglementation de la Caisse nationale d’Assurance Maladie (CNAM), a ouvert la voie le 6 octobre à la publication d’un arrêté « qui facilitera l’accès des journalistes rémunéré.e.s à la pige aux indemnités journalières de Sécurité sociale, et donc aux congés maternité ».
« La mobilisation intersyndicale et paritaire a payé !C’est une grande nouvelle pour l’égalité de traitement entre les journalistes remunéré.e.s à la pige et celles et ceux payé.e.s à l’heure, permanents et CDD. Ça y est, le « verrou de la Sécu » a sauté ! ». Le SNJ-CGT exulte : le projet d’arrêté « précisant les conditions d’ouverture de droit des prestations maladie, maternité, invalidité, décès pour les journalistes professionnels rémunérés à la pige » a en effet reçu un avis favorable (16 voix pour, 16 prises d’acte), à la Commission de la réglementation (COR) de la Caisse Nationale d’assurance maladie, qui se réunissait le mardi 6 octobre.
Et d’expliquer que « la voie est ouverte à une publication de l’arrêté ces prochains jours, il sera applicable rétroactivement au 1er octobre. » Cette modification, qui corrige une inégalité d’accès dénoncée de longue date par les syndicats, est réclamée depuis quatre ans par le comité paritaire du régime de prévoyance des journalistes pigistes.
« Jusqu’ici, rappelle le syndicat, les journalistes remunéré.e.s à la pige, faute de pouvoir comptabiliser leurs heures de travail, devaient prouver avoir perçu 20.000 € sur les 12 derniers mois pour ouvrir des droits aux indemnités journalières de la Sécurité sociale. Une somme trois fois plus élevée que pour les salarié.e.s rémunéré.e.s au temps de travail. Combien de femmes journalistes professionnelles, en France, ont dû faire face à l’absence d’indemnités de congés maternité ?Il fallait mettre fin à cette inégalité scandaleuse. »
Les défenseurs du projet de modification voulaient retrouver et faire appliquer les principes de la loi Cressard du 4 juillet 1974, qui règle le statut des pigistes en leur donnant les mêmes droits que les autres journalistes.
Pas de « journalistes entièrement à part »
« Elle avait été votée à l’unanimité, et faisait des journalistes rémunéré.e.s à la pige “des journalistes à part entière et non pas des journalistes entièrement à part“, comme le disait fort bien le député (PCF) Jack Ralite, un des artisans de cette loi. Il était temps ! Cette victoire est la victoire de tous les syndicats représentatifs de la profession qui ont inlassablement dénoncé cette injustice depuis des années. Elle est aussi la victoire du comité paritaire du régime de prévoyance des journalistes pigistes, qui a beaucoup œuvré pour faire comprendre l’impact de ces critères sur la précarité des journalistes payé.e.s à la pige. »
Avec le décret du 16 avril 2020 qui encadre le dispositif de l’activité partielle pour les entreprises employant des journalistes à la pige, le syndicat CGT estime que « c’est une nouvelle confirmation des droits des journalistes, en cette année 2020 si difficile. D’autres combats restent à venir, pour atteindre une application pleine et entière de la loi Cressard. »
Il met l’accent sur le fait que beaucoup de journalistes pigistes « ne bénéficient pas des négociations collectives dans les entreprises et voient les valeurs du feuillet, des reportages, des photos, des illustrations, figées depuis quinze ou vingt ans. »
Et de conclure : « Encore trop de journalistes pigistes subissent une mauvaise application de la convention collective : absence de 13e mois, de congés payés, de prime d’ancienneté… Tôt ou tard, nous gagnerons tous ces combats, si nous luttons ensemble. Mais aujourd’hui, en cette journée internationale du travail décent, il convient de fêter cette victoire syndicale, avec toutes celles et ceux qui ont œuvré pour l’obtenir, notamment les associations de femmes journalistes et de journalistes pigistes qui ont accompagné et soutenu cette lutte. Merci et bravo à toutes et tous ! »
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