Le 1er avril dernier, l’équipe du journal web a présenté au Club un bilan remarquable, avec un clin d’oeil au » jour des canulars » célébré par tous les médias. Et c’est vrai que même pour une publication électronique locale comme celle-ci, il y a records d’audience avec les « fake news » humoristiques… « Un poisson d’avril lire la suite
Le 1er avril dernier, l’équipe du journal web a présenté au Club un bilan remarquable, avec un clin d’oeil au » jour des canulars » célébré par tous les médias. Et c’est vrai que même pour une publication électronique locale comme celle-ci, il y a records d’audience avec les « fake news » humoristiques…
« Un poisson d’avril fait plus de clics que dix enquêtes, et c’est plus facile à faire ! ». C’est avec humour que Simon Barthélémy, le rédacteur en chef de Rue89 Bordeaux a évoqué les percées de notoriété du site qui fête ses cinq années d’existence. Oui, le 1er avril 2018, l’annonce de l’installation prétendue de Disneyland à Bordeaux a fait 29.000 vues en une seule journée, et 65.000 depuis ! Et pour celui de 2019, l’équipe avait mis le paquet : le poisson annonçait le retour d’Alain Juppé à Bordeaux, la rue Sainte-Catherine rouverte aux voitures le dimanche et une supposée demande de la mairie d’une intervention des Casques Bleus face aux Gilets Jaunes. Pas moins ! Avec le paradoxe (apparent) d’annoncer que ces événements sont « nos poissons d’avril auxquels vous avez échappé cette semaine, et pourquoi ils restent au frais»… alors qu’ils étaient en ligne !
Et les journalistes d’expliquer « que depuis deux ans, l’équipe de Rue89 Bordeaux s’investit dans la lutte contre les » fake news » (les « infox » en bon français de l’Académie), nous l’avons fait dans le cadre de l’opération Crosscheck, et nous menons actuellement un cycle de conférences sur ce sujet dans les bibliothèques de Bordeaux. »
Car depuis le début, Rue89 Bordeaux refuse de basculer dans le travers qui marque de nombreux sites internationaux : faire du buzz, donc du chiffre, en jouant sur les bonnes vieilles recettes connues de la presse depuis plus de deux siècles : le sensationnel, l’émotion, l’excès, qui passionnent toujours le genre humain.
« Non, nous voulons privilégier le journalisme de solutions, précise Simon Barthélémy, les enquêtes, la vie pratique à Bordeaux. Les lecteurs nous disent qu’ils sont satisfaits, ils ne veulent pas que l’on change cette approche. »
Cela ne se traduit pas toujours par des chiffres d’affaires annuels mirobolants. Les ressources se situent entre un tiers et la moitié venant de la publicité, un autre tiers des partenariats « et le reste provient des abonnés ». C’est ce dernier secteur, celui du public, que l’équipe veut développer : « Il ne nous faudrait pas un nombre tellement important de nouveaux abonnés, nous approchons déjà de l’équilibre. »
« Nous voulons nous tourner davantage encore vers le local et les acteurs de terrain, ajoute Walid Salem, le directeur de publication, et nous mettons cela en chantier pour qu’à la rentrée de septembre il y ait de nouvelles rubriques. »
Scoops locaux
Avec les deux autres fondateurs du site à Bordeaux (initiés à Paris, les Rue89 existent aussi à Strasbourg depuis sept ans et à Lyon depuis huit ans), Adrien Soland pour la gestion financière et Virginie Wiblé-Dubuis pour le développement, ils mettent les bouchées doubles. En 2018, avec 1.010.000 utilisateurs par an, ils ont enregistré 2.230.000 pages vues, par un public à 80% bordelais. Soit une audience de 35.000 par semaine sur la capitale régionale. Et si les rubriques qui ont eu le plus de vues étaient les poissons d’avril et les Gilets Jaunes, il y a heureusement de très bons scores pour des « scoops » locaux, comme « Auchan-Lac agrandit sa galerie pour Primark » (205.000 vues), ou des enquêtes sur l’Université (120.000 vues).
En nombre d’articles publiés, ces cinq années atteignent le chiffre de 3.223 textes, même si cela n’a pas encore permis aux rédacteurs de se mettre en CDI. Ils fonctionnent depuis chez eux en télétravail. Et si le club de la presse les a accueillis dans le cadre du programme d’aide à « l’écloserie d’entreprises médias », ils cherchent toujours de nouveaux locaux.
Alors il faut compléter avec des actions de partenariat événementiel. « Nous participons au Salon des Vins, avec « Sous les pavés la vigne« , explique Simon Barthélémy, et à celui des vins bio avec « Les belles goulées« . Celui-ci a eu 25 exposants et 600 visiteurs le 20 octobre 2018 ».
Autre démarche, l’opération « Bienvenue » avec SOS Méditerranée, qui a eu 35.000 spectateurs en 2018 et prépare une nouvelle édition du 14 au 16 avril 2019.
Un livre « Bordeaux Nouvelles de 2050 » vient d’être publié à partir d’un concours présidé par Delphine de Vigan. Il a récolté 85 nouvelles. Et Rue89 Bordeaux pratique l’éducation aux médias, avec le CLEMI et un atelier proposé à tous les établissements scolaires intitulé « Gironde E-Médias ».
Enfin, le partenariat est très actif avec le site « Crosscheck » contre les « fake news« .
« Il réunit 38 rédactions nationales, note Simon Barthélémy, avec cent journalistes, de l’AFP aux Echos ou à Libération et Ouest-France, et avec France Télévisions, le CFPJ de Paris, Facebook ou le Google News Lab. »
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PRATIQUE
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