Crises, vous avez dit crises ? Promis, juré, la coïncidence est fortuite : le Club de la Presse de Bordeaux en retenant comme thème central du Printemps du Club « crises et conflits : le vrai prix de l’info » n’a pas copié d’une façon éhontée celui des Assises du journalisme 2016 qui était… « le prix de l’info ». Cette similitude lire la suite

Crises, vous avez dit crises ?

Promis, juré, la coïncidence est fortuite : le Club de la Presse de Bordeaux en retenant comme thème central du Printemps du Club « crises et conflits : le vrai prix de l’info » n’a pas copié d’une façon éhontée celui des Assises du journalisme 2016 qui était… « le prix de l’info ». Cette similitude traduit la prise de conscience de professionnels et de communicants d’un seuil, d’une étape à franchir, forcément.  Ou, comme l’a dit Stéphane Vacchiani, directeur de la communication et du développement événementiel de Sud Ouest, « nous sommes au milieu du gué. »
Pour le franchir, les journalistes, dans leur mission d’informer, ne sont pas à l’abri d’erreurs, d’approximations. Si « les faits sont sacrés, les commentaires sont libres » disait Beaumarchais, les informations qu’ils recueillent peuvent être fabriquées, orientées, prémâchées de telle sorte qu’elles paraissent fiables.

Projeté en ouverture du Printemps du Club, le 21 mars à Sciences Po Bordeaux, le documentaire « Jeu d’influences : les stratèges de la communication – Les crises », un film de Luc Hermann et Gilles Bovon (production Premières Lignes), montre de quelles manières les communicants viennent à l’aide de groupes attachés à défendre leur image de marque en cas de crise ouverte. Société Générale contre Jérôme Kerviel, grands noms du jardinage et du bricolage mobilisés pour l’ouverture des magasins le dimanche ont su, grâce à des magiciens des mots et des images, se sortir de l’ornière, mieux, obtenir des aménagements législatifs parfois inespérés. Avec l’aide de journalistes et de médias insuffisamment vigilants, diffuseurs de messages codifiés. A l’insu de leur plein gré, faute de recherches et de vérifications ou soulagés par une manne tombée du ciel.

Après la projection du documentaire, le débat animé par Frank Nierdercorn, vice-président du Club de la Presse de Bordeaux, journaliste aux Échos, a mis en évidence la difficulté à travailler sous pressions. Citant l’affaire Cahuzac, Mathieu Delahousse, chef du service Investigation de l’Obs  parle d’un « grand cirque, d’une « œuvre commune ». Pour Philippe Buisson, maire de Libourne, chargé de mission à la Cellule communication de l’Élysée «la communication de crise peut être vertueuse ». Selon lui : «  il manque un outil de régulation des journalistes, un conseil de presse. »

La morale de l’histoire ? Comme l’a analysé Sandrine Redon, directrice communication de la Banque Populaire Aquitaine Centre Atlantique et troisième participante de ce plateau :  « le communicant fait son métier, au journaliste d’accomplir le sien ».

 

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