SNJ Instance de déontologie : la facilité ne peut être une solution SNJ Paris, mercredi 19 février 2014 Marie Sirinelli a remis la semaine dernière son rapport sur la création d’une instance de déontologie à la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti. Il s’agit d’un état des lieux de la situation actuelle. Etant donné l’absence lire la suite
SNJ Instance de déontologie : la facilité ne peut être une solution SNJ Paris, mercredi 19 février 2014
Marie Sirinelli a remis la semaine dernière son rapport sur la création d’une instance de déontologie à la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti. Il s’agit d’un état des lieux de la situation actuelle. Etant donné l’absence de consensus en la matière, la conclusion égrène des pistes de travail dont la facilité de mise en œuvre est inversement proportionnelle à leur pertinence.
Pour le Syndicat national des journalistes (SNJ), première organisation de la profession, la facilité ne peut être une solution pour l’Etat face à la très grave crise que traverse la presse. Crise économique, mais également crise de confiance dans laquelle l’éthique des médias et la qualité de l’information sont directement pointées du doigt par les citoyens. Seul un geste fort peut être à même de contribuer à inverser cette tendance.
Après la prise de position du Parti socialiste en faveur d’une instance de déontologie, après avoir vainement attendu qu’une réforme des aides à la presse prenne cette question à bras le corps et alors que la reconnaissance juridique de l’équipe rédactionnelle n’est toujours pas à l’ordre du jour du Parlement, le gouvernement ne peut se contenter de demi-mesures sur ce sujet.
Comme l’affirme le rapport, « la mise en place d’une instance d’autorégulation transversale, assimilable à un conseil de presse, ne pourrait, en l’état du débat, que résulter d’une initiative publique contraignante ». C’est cette initiative qu’attend le SNJ.
Les aides à la presse ne peuvent plus être distribuées sans exiger un minimum de contrepartie. D’autant que l’on sait depuis les Etats généraux de la presse écrite (EGPE) que la parole des employeurs – opposés par principe – n’est plus crédible en la matière. Marie Sirinelli relève elle-même que « certaines des craintes exprimées par ses opposants, si elles se fondent sur des principes essentiels tels que la liberté de l’information, ne soient pas réellement vérifiées par les expériences observées à l’étranger, dans d’autres pays démocratiques. Ces éléments paraissent donc justifier que ne soit pas écartée d’emblée la piste de création d’une instance ».
Cet état des lieux montre à nouveau toute la pertinence de la voie tracée par le Conseil de déontologie journalistique (CDJ) belge dont la France aurait intérêt à s’inspirer, que ce soit dans son fonctionnement ou dans l’incitation venant de l’Etat. Toute autre solution (pérennisation de l’existant, journée déontologique annuelle…) ressemblerait à un enterrement de cette question avec l’objectif de permettre à chacun de se donner bonne conscience à peu de frais.