C’est Jean Lassalle, le « député qui marche », qu’avait invité le Club de la Presse. C’est Jean Lassalle le conteur qu’ont retrouvé les journalistes et étudiants en journalisme de l’IJBA présents ce jour-là. Plus humaniste que politique peut-être parce que ce dernier est « une espèce en voie de disparition », le député-maire de Lourdios-Ichère a dénoncé la lire la suite

C’est Jean Lassalle, le « député qui marche », qu’avait invité le Club de la Presse. C’est Jean Lassalle le conteur qu’ont retrouvé les journalistes et étudiants en journalisme de l’IJBA présents ce jour-là. Plus humaniste que politique peut-être parce que ce dernier est « une espèce en voie de disparition », le député-maire de Lourdios-Ichère a dénoncé la misère et la résignation rencontrées lors de son long périple à travers la France. Sans jamais le définir, il pense cependant que l’espoir est à portée de main pour peu que les différentes composantes de la société française se reparlent.

Lassalle

Après 6.000 kilomètres à la rencontre de ses concitoyens, Jean Lassalle dresse un portrait sans concession de la société française. « Nous sommes à la veille de mouvements de masse qui peuvent ensanglanter le pays ». Ce constat, il le forge après avoir discuté avec toutes catégories de personnes : du préfet de Région au dealer de cité, de la professeur hostile à sa démarche au procureur de la République, du maire frontiste au général de gendarmerie, du patron au chômeur… Huit mois à scruter le mal-être français. Sans peur du ridicule auquel ses collègues de l’Assemblée le condamnaient.

Si la vision d’ensemble ne prête guère à l’optimisme, Jean Lassalle croit pouvoir y déceler une lueur d’espoir. Le mot est utilisé à plusieurs reprises mais c’est toujours sur le sinistre constat que revient le député. Ce cauchemar vécu auquel Jean Lassalle donne une cause générale, le poids de la finance – « l’argent pourrit » -, peut-il se terminer et à quelles conditions ? Pas seulement par des décisions venues d’en haut – « Hollande ou Obama n’ont plus les manettes » – mais par un dialogue renoué entre tous. A commencer par les représentants du peuple qui donnent à l’Assemblée une si mauvaise image. Il faut « écouter ». Comme il l’a fait lui-même ? Sans doute mais à l’échelle de la nation. De l’intérieur de la famille « où on n’est pas capable de se parler sur le fond plus de dix minutes » à l’école ou personne ne doit être laissé incapable « de lire, écrire et compter », de la commune – « le maire est le seul auquel on croît encore parce qu’on sait qu’on peut l’engueuler » – aux plus hautes sphères de la politique et de l’économie. Tout est à reconstruire par la parole, par l’échange mais « notre pays est un des seuls au monde capable de se refaire en dix ou quinze ans ». C’est peut-être cela, l’espoir de Jean Lassalle, sa croyance en la France.

Philippe Loquay

 

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Photos@Jean-Michel Destang

2 responses to “Jean Lassalle au Club : marcher pour se parler ?

  1. Exercice pratique pour les étudiants en journalisme de l’IJBA, sous la direction de notre consoeur Sophie Dufaut, rédactrice en chef à Médiapart.
    Le montagnard est grave mais souvent truculent.
    On apprend que deux producteurs réalisateurs (connus) lui ont offert de porter son personnage à l’écran !
    Quelques séquences pourraient en effet valoir largement les Chtis ou Camping paradis…si la toile de fond n’était pas aussi préoccupante.
    MCC

  2. C’est à mon sens une belle initiative porteuse d’espoir même si certains esprits rétrécis ont invoqué le ridicule.

    S’étriper à l’Assemblée sur les deniers du peuple ne donne pas plus une image valorisante de nos députés et ne fait pas avancer davantage le chmilblick …

    L’utopie a toujours fait avancer le monde… Son initiative est une preuve de courage. Bravo !

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