Le 31 janvier 2014, un « petit » nouveau va apparaître dans le paysage médiatique : « Rue89 Bordeaux ». Ses fondateurs sont venus présenter leur média ce mardi 21 janvier au Club de la Presse. Ce qui a suscité quelques débats sur le modèle économique de la presse aujourd’hui  « Rue89  Bordeaux est totalement indépendant du média parisien Rue89. lire la suite

Conf Rue 89 BordeauxLe 31 janvier 2014, un « petit » nouveau va apparaître dans le paysage médiatique : « Rue89 Bordeaux ». Ses fondateurs sont venus présenter leur média ce mardi 21 janvier au Club de la Presse. Ce qui a suscité quelques débats sur le modèle économique de la presse aujourd’hui 

« Rue89  Bordeaux est totalement indépendant du média parisien Rue89. Il n’y a pas de parachutage », a insisté, en préambule, Walid Salem, son directeur de publication. D’ailleurs, Pierre Haski n’était pas là ce matin. « Mais, on s’est inspirés de nos cousins de Lyon et Strasbourg », a-t-il ajouté. Le projet journalistique est fondé sur les « trois voix : journalistes, experts, internautes ». Il prend corps avec un travail de journalistes mais aussi avec des synthèses de recherche, des témoignages de lecteurs et la participation de blogueurs. Rue 89 Bordeaux est élaboré sur le principe d’une « coproduction de l’information ».

Qui sont les fondateurs de Rue 89 Bordeaux ?

Les fondateurs de Rue89 Bordeaux ont commencé par se présenter. « Je ne suis pas journaliste », a déclaré Walid Salem. Il est graphiste de formation et travaille depuis longtemps sur Bordeaux. Il a notamment collaboré avec des éditeurs locaux sur des sujets aussi divers que le patrimoine, l’histoire, le vin. « Ce qui me lie à Rue89, ce sont les tribunes publiées sur leur site en 2010″, a-t-il expliqué. Le deuxième élément déclencheur a été la réussite de Rue 89 Lyon, par exemple, qui affiche 50 000 à 60 000 visiteurs uniques par semaine. Simon Barthélémy, le rédacteur en chef, quant à lui, est un néo bordelais. « Je suis arrivé ici avec ma famille il y a 1 an et demi », a-t-il indiqué. Il est journaliste depuis 10 ans et travaillait jusque-là pour 20 Minutes, My Global Bordeaux, L’Express et Terra eco. « J’ai été aussi chef du bureau parisien du journal l’Alsace auparavant. J’ai donc une expérience d’animation d’une équipe », a-t-il mis en avant. Enfin, Jean-François Belhomme s’occupera de la régie publicitaire. Bordelais depuis 13 ans, il a fait une bonne partie de sa carrière à TV7, qu’il a quitté il y a deux ans, pour monter sa régie pub Internet. « Ma mission sera de monétiser l’audience du site », a-t-il lancé.

« Un ton qui fait la patte de Rue 89« 

Simon Barthélémy promet un contenu « original, rigoureux, un ton qui fait patte de Rue89« . L’accès au site sera entièrement gratuit hormis quelques propositions payantes comme les dossiers du week-end. « Les lecteurs cherchent la qualité, des enquêtes touchant leur quotidien. Nous visons un lectorat jeune, urbain », a-t-il expliqué. Rue89 Bordeaux publiera deux articles nouveaux chaque jour. Pour cela, il s’appuiera sur 6 pigistes, dans un premier temps. Quelques exemples de sujets « originaux » ont été donnés. « Quand l’écologiste Pierre Hurmic propose que Bordeaux soit autonome énergétiquement en 2025 au lancement du projet de Vincent Feltesse hier, on se demande : comment fait-on et derrière on propose du fact-checking », a précisé Simon Barthélémy. Pour les piges, comptez 100 euros nets le papier, photos comprises, en salaire.

Un forum où les opinions se confrontent

Plus qu’un site d’informations, Rue89 Bordeaux se veut aussi un « forum pour confronter les opinions, donner écho aux initiatives citoyennes afin que la ville soit plus humaine et ouverte à tous par le biais de blogs, tribunes », a indiqué Simon Barthélémy. Une dizaine de blogueurs ont répondu à l’appel à contribution lancé sur le Facebook de Rue89. « Nous avons eu des propositions sur la politique culturelle, d’un politique sur les coulisses de la politique, le sport, un fan des Girondins, sur le rugby (avec un ancien président du Comité de Côte d’Argent), la communication, les nouvelles technologies, le vin », a dévoilé Walid Salem. Un modèle, qui a fait réagir dans la salle. « Dans un contexte de crise de la presse, il y a un problème à se faire de la pub sur le dos des blogueurs au moment où les journalistes pigistes ont des difficultés financières. L’équilibre n’y est pas », a déploré Jean-Michel Destang, prix Albert Londres, journaliste reporter d’images indépendant et réalisateur. « C’est un problème qui nous dépasse. Certaines personnes qui me donnent de l’info aujourd’hui sont, par exemple, des blogueurs tunisiens sur la révolution tunisienne. On n’a rien inventé. Il y a une dimension participative à laquelle on ne peut pas échapper », a répondu Walid Salem. Les blogs seront édités par des journalistes professionnels. De son côté, Simon Barthélémy a tenté de rassurer en précisant que 70% des contenus de Rue89 Bordeaux seront rétribués. « La production journalistique n’a plus le monopole », a-t-il conclu.

Objectif : 50 000 à 60 000 visiteurs uniques par semaine

« Nous visons les 50 000 à 60 000 visiteurs uniques par semaine », a dévoilé Jean-François Belhomme. « On a vu que sur Lyon, il y avait une attente du public. Et, à Strasbourg, en deux ans, le média a trouvé son équilibre », a-t-il souligné. « Nous avons une visibilité qui nous permet  à 70% d’être sûrs de notre aventure », a révélé Walid Salem.

Nicolas César

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