La justice manque de moyens, mais elle s’efforce de se moderniser et de remplir sa mission Ce lundi 2 décembre, Mme Marie-Madeleine Alliot était l’INVITEE DU MOIS du Club de la presse de Bordeaux. Elle avait pris le temps de s’installer, de traiter des dossiers en cours et de prendre la mesure de sa nouvelle lire la suite
La justice manque de moyens, mais elle s’efforce de se moderniser et de remplir sa mission
Ce lundi 2 décembre, Mme Marie-Madeleine Alliot était l’INVITEE DU MOIS du Club de la presse de Bordeaux.
Elle avait pris le temps de s’installer, de traiter des dossiers en cours et de prendre la mesure de sa nouvelle juridiction, le TGI de bordeaux.
Beaucoup de confrères présents avaient eu l’occasion de la rencontrer au cours de ces différentes procédures en cours dont certaines plutôt médiatiques : affaire Bettencourt, affaire annexe Bertrand Cantat…
Il restait à faire vraiment connaissance et recueillir de sa part une vision personnelle et actuelle de l’action d’un parquet et de son procureur.
Mme Alliot vient de Valenciennes. Elle a décrit le fossé qui sépare une région industrielle et urbaine comme le Nord et une région de tradition rurale et touristique comme l’Aquitaine. La criminalité n’est pas la même. Elle confie sans s’attarder sur les détails sordides qu’elle a assisté à des actes de barbarie qui marquent une carrière, et la sensibilité d’ une personne.
A ceux qui lui avaient promis à Bordeaux une quasi tranquillité à la monégasque (!) elle répond qu’aujourd’hui elle est frappée par la montée des réseaux mafieux de l’Est, et surtout du trafic d’êtres humains, prostitution de femmes qui transitent 4 mois et repartent… « rien à faire pour les aider « !
Frappée aussi par la montée de la violence « ordinaire » au sein du couple, de la famille. Pour un oui pour un non on frappe… quels que soient l’origine, le niveau d’éducation, le milieu. Un tableau bien sombre, où le chômage – mais pas que – a sa part.
Et par l’origine toulousaine des flux criminels liés à la drogue ( Espagne et Maroc)
La réforme judiciaire, les peines de substitution, la délinquance des mineurs, la recrudescence des réseaux mafieux de l’Est, et surtout, le manque d’effectifs ( 55 fonctionnaires de justice ) et de moyens pour assurer autant de missions urgentes, ont été évoqués. Car selon Mme Alliot, la justice doit passer vite. Dans l’intérêt du justiciable et de la société. Elle doit apporter la bonne réponse sans tarder.
Mme Alliot a également développé sa conception de la communication. Il est très difficile de communiquer dans le « temps médiatique » ! Le journaliste demande des explications, des réponses, alors que l’enquête commence à peine. Mme Alliot sera une communicante. Un numéro dédié sera ouvert au 1er janvier 2014. ( A la suggestion, elle le souligne, de notre consœur Stéphanie Brossard de Bleu Gironde)
Le climat, on le voit est bon.
Les affaires Bettencourt et Cantat ont été citées. Le point a été fait sur les calendriers – et moyens exceptionnels à mettre en œuvre pour le procès B. avant fin 2014 – et naturellement pas sur le contenu des dossiers.
Lors de la rentrée judiciaire officielle, Mme Alliot fera le point de l’activité des JIRs ( Juridiction interrégionale spécialisée ) et sur la criminalité émergente.
Marie Christiane Courtioux
Modérateur Pierre Sauvey
Merci aux confrères qui ont accepté notre invitation : Stéphanie Brossard, Bleu Gironde ; Michaëla Cancela-Kieffer, AFP Bordeaux ; Jean-Pierre Tamisier, Sud Ouest
Images THEDESTANG / MCC
je me demande si ces gens dorment bien
lesquels ?