En 2014, la campagne des élections municipales se jouera beaucoup sur Internet. Comment les politiques utilisent-ils les nouveaux médias ? Le Club de la presse a décidé de s’intéresser aux stratégies numériques des différents candidats et vous propose une enquête en plusieurs volets. Nous débutons avec un focus sur les Web activistes du candidat socialiste, Vincent Feltesse. Matthieu lire la suite
En 2014, la campagne des élections municipales se jouera beaucoup sur Internet. Comment les politiques utilisent-ils les nouveaux médias ? Le Club de la presse a décidé de s’intéresser aux stratégies numériques des différents candidats et vous propose une enquête en plusieurs volets.
Nous débutons avec un focus sur les Web activistes du candidat socialiste, Vincent Feltesse. Matthieu Rouveyre, responsable de sa campagne numérique et presse nous en dévoile les coulisses.
Quelle est la génèse de cette cellule de Web activistes ?
Matthieu Rouveyre : Cette cellule a été constituée il y a neuf mois lorsque la candidature de Vincent Feltesse s’est affirmée. Elle rassemble aujourd’hui une trentaine de personnes, des adhérents et des sympathisants socialistes, tous bénévoles. Les Web activistes ont deux missions. La première est une mission de veille : repérer tout ce qui a trait à la campagne électorale, aussi bien des articles de presse, que des « attaques » sur Twitter ou encore des propositions d’associations sur des thèmes particuliers, voire des dates intéressantes à mettre sur l’agenda de Vincent Feltesse. Nous recevons une dizaine d’alertes par jour sur une boîte mail, qui les centralise. Quand nous avons besoin de les mobiliser sur un événement comme la « nuit blanche », nous envoyons un mail commun à notre mailing list de Web activistes.
Quel est le profil des Web activistes ?
Matthieu Rouveyre : Le militantisme a changé. Il se passe de plus en plus sur Internet. J’avais coordonné la campagne numérique aux régionales en 2004 d’Alain Rousset. Là, bien plus de gens ont la fibre Internet. Et, ce ne sont pas que des jeunes et des gens au PS. Sur notre trentaine de Web activistes, nous avons vingt personnes ayant plus de 40 ans. Il y a un temps de formation, qui se fait en interne, avec deux réunions d’une demi-journée le samedi. Il s’agit d’apprendre à tweeter, le hashtag… Nous leur donnons les clés pour faire des « tweets percutants ». Il faut que toute l’info soit dans le tweet et compréhensible. Nous ne contrôlons pas les tweets a priori. Les Webs activistes sont très autonomes. Nous vérifions juste a posteriori qu’il n’y ait pas d’insultes, de propos diffamatoires.
Quels sont les objectifs pour les prochains mois ?
Notre objectif est d’avoir 50 nouveaux Web activistes tous les mois et d’atteindre les 500. Nous essayons de recruter au sein du PS, par notre newsletter de campagne et le terrain. Lors de campagnes de porte-à-porte, nous cherchons à récupérer un maximum d’adresses e-mail. Aujourd’hui, nous avons plus de chances de toucher par des tweets, la presse sur Internet, que des tracts dans la rue. Vincent Feltesse insiste beaucoup sur la nécessité de poster des photos avec les tweets pour bien montrer qu’il était à 6 ou 7 événements dans la journée. Sur son site, c’est d’ailleurs la rubrique la plus consultée. C’est une manière d’imposer un rythme de campagne et de faire pression sur le camp adverse. L’avantage est qu’avec Internet, ça ne coûte rien ou presque. Car, si un tweet est gratuit, les applications pour connaître le trafic, le nombre de tweets…, en revanche, sont très coûteuses. Notre budget Web est de 15 000 euros sur un total de 240 000 euros. Aujourd’hui, Vincent Feltesse, qui alimente seul son compte Twitter, a 5034 tweets à son actif et compte 11 248 abonnements.
Interview : Nicolas César