Rarement, nous avions eu l’occasion de vivre un moment d’aussi forte émotion. Devant ses confrères, un grand reporter de guerre, un professionnel pour le coup « aguerri », raconte tout son désarroi. Sur place depuis des mois, il soupçonne l’usage d’armes chimiques dans le conflit syrien. Il traque les preuves, rencontre les témoins, dont un lire la suite

Rarement, nous avions eu l’occasion de vivre un moment d’aussi forte émotion. Devant ses confrères, un grand reporter de guerre, un professionnel pour le coup « aguerri », raconte tout son désarroi.
Sur place depuis des mois, il soupçonne l’usage d’armes chimiques dans le conflit syrien. Il traque les preuves, rencontre les témoins, dont un médecin au dévouement admirable. Il est pisté, suivi, enfin reconduit fermement à la frontière libanaise, la capsule de cyanure toujours en poche, en cas d’enlèvement.
Il se refuse à faire le garçon de courses d’un Etat, et se fait finalement souffler les pièces à conviction (éprouvettes à analyser), pour voir le scoop s’étaler sous d’autres plumes.
Mais il détient d’autres preuves. Il a les images, cet enfant atrocement brûlé, pas comme les sequelles d’un feu, plutôt comme les ravages d’un mal sournois, qui creuse ses sillons sous la peau, les muqueuses, les tracés nerveux.
Il emporte le témoignage de ce médecin, raconte à Match, réalise un « 26 minutes » pour ARTE.
Il croit jusqu’à la dernière seconde que le monde va réagir. Réagir vraiment, faire quelque chose.
La France s’exprime. Mais rien ne bouge. La Syrie est au cœur d’une poudrière où tous les intérêts du monde sont tapis et s’observent. Une seule étincelle…
Donc personne ne bouge.
Deux journalistes sont enlevés. Il est inquiet, pas surpris.
Tristement, côté libanais, dans une des rares zones qui ne soit pas sous la chape du Hezbollah, les ONG sont absentes, l’hôpital de fortune où exerce le médecin a un besoin urgent de 10.000 dollars. On traite à coup de compresses, où il faudrait des greffes de peau.
Frédéric Helbert est fatigué, mais il a fait son travail. Il a raconté. Il a décidé de repartir.
Marie Christiane Courtioux

PS : A peine venait-on de le quitter que cette alerte s’est affichée sur nos smartphones:

One response to “Dans la sale guerre, le combat d'un journaliste, le désarroi d'un homme

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